Le perroquet au nid de Lune

Aux funérailles du perroquet au nid de lune le 1er avril 2014 l’assistance a chanté en dansant dans le cimetière Montparnasse dans ce quartier que l’auguste zyozyo et sa mère avaient essaimé une grande partie de leur existence. L’assistance a chanté en guise de poisson d’avril les chansons épitaphes des deux femmes musiciennes et de leurs Horizons créoles, une chanson qui synthétise bien un peu ce qu’est le patrimoine créole qui inclut Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion, Maurice, Haïti, Sainte-Lucie, Dominique, etc.

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il était une fois un petit perroquet, Cécile Aimée Henriette Jean-Louis, née à Bordeaux en 1918. C’est une bordelaise donc ! Ses deux parents Jean Symphorien Henri Jean-Louis (Sainte-Anne 1874-Saint-Claude 1958) et Fernande Luce Blanche de Virel (Pointe-à-Pitre 1881-Paris 1953) sont guadeloupéens, elle est guadeloupéenne alors.

Papa , fils de Louis Joseph Jean-Louis (1821-1896) et de Laetitia Lantin a des terres à Sainte-Anne. Il se fait appeler au choix Bag, Jilili, le Juge, Baghio’o, Jean-Louis le Jeune . Il étudie à l’Ecole des frères de la Doctrine Chrétienne, puis au lycée de Pointe-à-Pitre. Il devient bachelier en lettres en 1894. Il  part vivre en France à 22 ans  et s’engage en 1896 dans le 15eme régiment des Dragons à Libourne, près de Bordeaux . Pour payer son voyage il vend, à l’insu de ce son père  30 boeufs sur le marché de Pointe-à-Pitre. Il rentre en Guadeloupe en 1897 après la mort de son père. Il y rencontre sa future femme avec qui il vit maritalement jusqu’en 1903, date de leur mariage à Pointe-à-Pitre. De 1898 à 1902 ils partent tous deux en France où ils mêlent vie studieuse et bohême. Lui prépare une licence de lettres à Paris, elle étudie au conservatoire  national de Musique. il repart avec une licence de lettres et elle avec un  1er prix de violon et un deuxième prix de piano. Ils rentrent à nouveau en Guadeloupe et Fernande commence à enseigner la musique alors que lui entre aux Contributions.  Ils se marient en 1903 à Pointe-à-Pitre… Edward naît en septembre 1906 à Sainte-Rose, Henriette  à Pointe-à-Pitre en avril 1908 et meurt de noyade en 1915. Entre 1909 et 1911 ils sont à Fort-de-France suite à une mise en disponibilité d’Henri pour étudier l’agriculture pendant 3 ans à Saint-Pierre en Martinique. Victor naît ainsi à Fort-de-France en décembre 1910. Le couple retourne en Guadeloupe en 1912. Henriette naît en 1912 à Pointe-à-Pitre. En juillet 1913 nouveau congé administratif en France pour terminer ses études universitaires. En 1916 il est licencié en droit à la Sorbonne. L’année où Cécile naît en janvier il devient donc juriste en novembre  après avoir travaillé pendant 20 ans  au service des contributions. C’est le premier magistrat noir des Antilles. Il est nommé en Martinique de 1918 à 1921. En 1923 il est nommé président du tribunal de 1ere instance de Brazzaville et substitut du procureur. C’est une mutation qui lui permet de s’échapper de sa famille  car il a alors des disputes depuis plusieurs années avec sa femme (il est volage et s’énerve facilement). Le 21 octobre 1923 il part de Fort de France pour Le Havre. Edward et Victor rentrent avec lui en France pour étudier au collège  Sainte-Barbe à Paris, rue Valette où ils sont mis en pension. Ensuite le père part de Bordeaux pour le Congo en bateau où il arrive le 15 décembre 1923 par le paquebot Europe. Parallèlement Fernande part en octobre 1924 pour Saint-Nazaire avec ses deux filles Jane et Moune et s’installe à Paris.  De mai 1925 à janvier 1926 Henri est en congé administratif en France. Apprenant qu’il est muté à Madagascar il démissionne et s’inscrit au barreau de Brazzaville comme avocat tout en résidant à Port Gentil au Gabon où il a une maîtresse, une seconde épouse à vrai dire,  Marianne Ankombié Rapontchombo (Pointe-Denis, Gabon 1886-Pointe-Denis, Gabon 1951), troisième enfant du deuxième roi du Gabon Jean Félix Marie Adande Rapontchombo (1844-1911) et petite-fille d’Antchouwe Kowe Rapotchombo dit le roi Denis (1780), chef de la tribu Mpongwé, un chef pacifique et vénéré, celui-là même qui a signé  le traité de protectorat  franco-gabonais par lequel la France de Louis-Philippe le 9 février 1839 met le premier pied dans la colonisation du Gabon en obtenant l’autorisation   de créer un établissement sur la rive gauche de l’estuaire et lui cède une partie de la Pointe qui fait face à Libreville… Denis obtint même la Légion d’Honneur et fut décoré par le Vatican. Cette Marianne est une grande prêtresse du rite Niembé, un rite initiatique réservé uniquement aux femmes en opposition avec le rite Bwiti .

Henri se passionne pour toute cette culture africaine et pour le panafricanisme , la décolonisation, l’autonomie et l’indépendance des peuples noirs. C’est cela qui le met en délicatesse perpétuelle avec les autorités coloniales de l’époque. Les sociétés créoles sont corsetées, bloquées et hiérarchisées par le système esclavagiste. Il dénonce les abus les plus révoltants mais ce faisant il est victime de rétorsions, et le sera toute sa vie. C’est un rebelle, un esprit contestataire qui refuse l’ordre établi. il refuse de se mettre au service de l’oligarchie coloniale ! Avec Marianne il apprend les vertus des plantes médicinales et magiques comme l’iboga (Tabernanthe iboga), il s’exerce au déchiffrage du langage tambourinaire. Il a une activité débordante et va exercer sa profession d’avocat en défense des causes qu’il défend mais aussi, car il faut vivre, pour des compagnies dont les intérêts divergent de ses intérêts, de février 1926 à septembre 1931. Puis il est journaliste. Il est alors radié car condamné dans un procès à verser à son client des sommes exorbitantes en dommages et intérêts. 17 ans après le conseil d’Etat annulera cette sentence et il pourra recommencer la pratique du métier d’avocat , ce qu’il fera à Basse-Terre à l’âge de 76 ans.  il fait des aller-retour sur Paris et se mêle au monde politique et musical des Afro-antillais de Paris . Il devient journaliste à Paris. En 1933 il retourne en Guadeloupe à Sainte-Anne. En 1936 il est en Martinique où il publie un journal, le Progrès colonial de Saint-Pierre.  1936-1939 il est interdit de séjour aux Antilles pour atteinte à la sûreté de l’Etat et doit s’exiler à Trinidad où il va ouvrir une école de français et latin . Il rencontre Marcus Garvey en 1937. Quand vient la guerre il rentre aux Antilles et participe à la  2ème conférence des Indes Occidentales  à Saint-Thomas en 1946. Et il représente la Guadeloupe en 1948 à la 3ème conférence des Indes Occidentales de Basse-Terre. C’est depuis des années, un poète, un essayiste, un dramaturge, il écrit des tonnes. Il s’est donné le nom de Baghio’o en honneur à son ancêtre  Jean-Louis Baghio’o, charpentier, à Pointe-à-Pitre qui était témoin dans l’affaire Bissette en 1849 dont les archives du procès figurent à la BNF. En 1958 il meurt à Sainte-Anne. Ses ancêtres seraient issus du Mali, de Tombouctou, fils de sultan.  A la fin de sa vie il tentera de traduire l’Odyssée !

Moune est donc africaine aussi, un peu congolaise, un peu gabonaise, un peu malienne, une Baghio’o ! C’est aussi un peu une martiniquaise et une trinidadienne.

Sa mère Fernande Lucie Blanche de Virel est une musicienne accomplie qui est diplômée au Conservatoire National de Musique de Paris en 1902 comme pianiste (2eme prix) et violon (1er prix). Compositrice, parolière, chanteuse, violoniste, pianiste et pédagogue. Selon le magazine Life de 1947 sa mère est une sorte de Stephen Foster de Guadeloupe. Sa grand-mère Marie de Virel était une grande chanteuse violoniste et a été lauréate en composition de l’exposition universelle de 1893. Son arrière-grand-père Cyr Baltazar dit Achille de Rivel était musicien né à Gustavia,   Saint Barthélémy. ! Son arrière-arrière-grand-mère Ursule Bigard (dcd 1827 à Gustavia)  était originaire de Saint-Barth  était musicienne et  a eu 3 enfants naturels avec un béké de Saint-Barth Louis Philippe Hercule Fresne  de Virel, comte  de Virel, qui avait récemment fui la France à cause de ses idées politiques lors de la Révolution française. Il faut se rappeler que même si St Barth a été française bien avant, à l’époque Saint Barth était suédoise et le restera jusqu’en 1877. Les origines des de Virel sont bretonnes, du Morbihan…

Cécile est bretonne donc et de sang bleu de surcroit  ! Et musicienne comme maman puisqu’elle apprendra le piano, le violon, le chant et la guitare ! Elle deviendra artiste lyrique et sera décorée de la Légion d’honneur. Elle sera aussi suédoise puisque son arrière-arrière-grand-mère l’était et bien sûr saint-barthélémienne.

La famille habite Paris . Maman donne des cours et joue dans les cabarets et dès l’âge de 7 ans  Moune chante  dans le salon littéraire de Germaine Casse, une peintre tropicaliste d’origine guadeloupéenne dont le père avait été député de Guadeloupe. Elle prend des cours de chant ! Sa mère joue au piano avec Alexandre Stellio dans son cabaret Tagada Biguine. À 16 ans  Moumoune dite Moune  de Virel se produit à Montparnasse dans un restau russe, le Cabaret des Fleurs, au 47 rue du Montparnasse. Puis à 17 ans c’est au tour de la Boule Blanche,  33 rue Vavin, où elle devient Moune de Rivel ! Nous sommes en 1934. Moune de Rivel tombe amoureuse d’un libraire de Cologne, un allemand, Hermann Bröders. De leurs oeuvres naîtra le 19 juin 1934 son fils Alban JEAN-LOUIS alors qu’elle n’a que 16 ans. Quelque part elle est allemande aussi !

Elle écume les cabarets de Montparnasse: la Tomate, la Canne à Sucre. Chez ses parents ou sur scène elle croise des artistes de premier plan comme Léona Gabriel (1891-1971), René Maran (qui a gagné le Prix Goncourt de 1921), Marie Madeleine Carbet, Alexandre Stellio,  Archange Saint-Hilaire ! Dans ce Montparnasse des années folles et  d’avant-guerre elle croisera Fujica, Brassens, Kiki e Montparnasse mais aussi Maïotte Almaby, Albert Lirvat, Stella Félix, Martine Allais, et Jenny Alpha.

Pendant la guerre elle se réfugie en Bretagne pour se rapprocher de ses origines bretonnes avec son fils, sa mère et sa soeur et les 4 enfants de cette dernière . Il faut savoir que les DE RIVEL qui étaient devenus une famille d’industriels avaient un château, le château de Trédion qui a appartenu à la famille de 1834 à 1978.

Apres guerre elle joue à Paris à la Canne à Sucre puis part aux States et joue à New York au Café Society. Elle restera là-bas 2 ans. On la compare à Lena Horne et  Hazel Scott ! Alors qu’en France on la compare à Joséphine Baker ! A Baltimore elle se marie le 31 juillet 1946 avec le pianiste de jazz américain Ellis Larkins (1923-2002) qui enregistrera deux disques avec Ella Fitzgerald et qui est connu pour être le premier Noir à être entré dans la prestigieuse Peabody Conservatory of Music de Baltimore. Elle même va en profiter pour prendre des cours de composition et d’harmonie moderne à la Julliard School of Music. Elle divorcera à Paris  deux ans après, le 5 juillet 1949  et puisque son premier mari sur papier  est l’américain Ellis elle est donc quelque part aussi américaine.

Avant son divorce elle ouvre peu de temps avant un restaurant « Chez Moune » à deux adresses différentes puis loue une cave aux Champs-Elysées qu’elle baptise  « Le Perroquet au Nid »  au 49 rue de Ponthieu qu’elle inaugure le 8 juillet 1949. Elle fermera au bout d’un an ne voulant pas céder au chantage de la pègre locale qui voulait qu’elle les paie pour sa protection. Mais le temps que cela dura cet endroit fut un festival de swing antillais et de bonne humeur !

Elle est morte à Paris en 2014, elle est parisienne.

 

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Moune de Rivel a bercé les oreilles de ma mère. Moune est le diminutif de Moumoune mais moi j’y vois une francisation de Moon c’est à dire Lune !  Parfois encore je pense que moune veut dire « Moun de Rivel, moune pris dans le sens de ti moun ou gran moun! Alors Rivel devient un pays ! Un pays imaginaire, un Tout-Monde ! Je suis donc rivélien autant qu’on puisse l’être !

Et pourtant ! Longtemps moi j’ai considéré ce qu’elle faisait comme de la musique doudouiste. Du type « adieu foulard, adieu madras. » J’entendais ma mère chanter comme un pinson tous les tubes du hit-parade de celle que les Américains appelaient après-guerre « the parisian chanteuse »:

« si ni on bagay ki cho, sé bigin/Si ni on bagay ki dou sé bigin/si ni on bagay ki bon sé bigin »,

« Mwen pa ni papa mwen pa ni manman pou véyé ko mwen, an pa ni ti sè an pa ni ti frè pou konseyé mwen » ou bien

« pa lévé lan men si krapo », ou surtout

« fanm ki dou fanm ki agasan, fanm ki dou mari yo pa ka lagé yo » ou encore

« bay koko pou chabon a ka monsieur blandin » et enfin

« Amédé ka travay /lendi mawdi jédi, mé los sanmdi rivé/ i vlé soulyé vèwni »

Je trouvais tout ça un peu suranné, folkorique, sympa certes, mais suranné. Même si je participais comme danseur lors des carnavals dans l’association antillaise le « Rayon de Soleil » de Bagneux où c’était le règne de la biguine et du boléro ou du gwoka, pour moi ce n’était qu’un passe-temps, la biguine c’était la chose des anciens. Moi j’étais funk,  rythm and blues à bloc :      James Brown, Arthur Conley, Wilson Pickett, Jackson Five, Aretha Franklin , Otis Reeding, Diana Ross and the Supremes, Smokey Robinson, Stevie Wonder, Ike and Tina Turner, Dionne Warwick  et consorts. Et c’est vrai que pour un jeune ti boug comme moi dans les années 60 disons que j’avais d’autres intérêts. Je considérais alors que Moune de Rivel c’était de la musique pour les vieilles dames ! D’ailleurs mon père n’écoutait pas Moune de Rivel. Il n’y avait que ma mère qui achetait ses disques 33 tours. Ensuite qu’elle idée que d’aller se faire appeler Moune quand on a un aussi joli prénom que Cécile Jean-Louis. Pour de Rivel j’ai compris depuis que je sais le nom de sa mère Fernande de Virel que c’est un jeu de mots sur le nom. Ce  « de » aussi, cette particule me gênait.  Moi qui à cette époque croyait en l’indépendance tout ce qui semblait rattaché à la bourgeoisie créole m’horripilait. Et quoi qu’on en dise Moune de Rivel descendait de cette bourgeoisie créole. Pour être diplômée du conservatoire de Paris  en piano et violon en 1903 comme sa mère il fallait l’argent pour prendre le bateau, se loger, se nourrir, survivre, venir étudier à Paris. Son père Henri Jean-Louis Baghio’o,  idem, fils de propriétaires terriens, noir et riche ! Tout cela je ne le savais pas mais je le pressentais ! Car la Martinique et la Guadeloupe qu’on me chantait étaient des îles trop idylliques pour être honnêtes. Par contre j’appréciais que les chansons soient chantées en créole et quand je m’en donnais parfois la peine je voyais qu’il y avait beaucoup d’humour dans les textes et que le rythme finalement tournait bien. Mais ce n’était plus mon époque, je n’y pouvais rien ! Mais avec l’âge je me suis surpris l’air de rien petit à petit à reconsidérer, à resignifier Moune de Rivel et à la replacer dans son temps, dans son univers colonial et poost-colonial et  il faut maintenant que je reconnaisse mes erreurs de perception d’alors.

Même si les descendants de  DE   VIREL et de JEAN-LOUIS eurent la vie belle, des berceaux dorés, il surent tirer parti des possibilités que leur proposait le système éducatif, le système administratif pour trouver des solutions certes individuelles mais néanmoins courageuses dans un cadre colonial anxiogène, ne l’oublions pas, pour réaliser leurs rêves. C’étaient tous des  originaux, dans le sens noble du mot, un peu loufoques parfois, un peu lunatiques, un peu troublants, désaxés en quelque sorte, des misfits, des illuminés et en même temps tout le monde a le droit d’avoir des années folles !  Quand je vois ces destins exceptionnels, car ils le sont au moins à 20 titres, quand je vois par exemple Henri  JEAN-LOUIS remporter sa lutte contre l’administration au bout de 17 ans par une décision de la  Cour d’Etat, je ne peux que rester bouche bée, ababa ! Quand je vois le nombre d’ouvrages de tous types qu’Henri a écrits, que son fils Victor (1910-1994) plus connu sous le nom de Jean-Louis Baghio’o a écrits, le nombre  de chansons qu’ont écrites Moune de Rivel et sa mère, quand je vois cette lignée mirobolante et fantasmagorique de musiciens qui de génération en génération ont vécu la musique à son plus haut niveau, quand je pense au mariage d’Henri le bigame avec la fille du roi du Gabon, l’exil à Trinidad, quand je vois que Moune a élevé toute seule (avec l’aide probablement de sa mère et de sa soeur)  son fils dès l’âge de 16 ans et a pu mener de front cette carrière fabuleuse de chanteuse, compositrice, actrice, fondatrice du Conservatoire des Musiques Créoles,  productrice de programmes de radio, peintre, quand je vois ce que cette famille de Sainte-Anne et Gosier pour faire simple ont réalisé de leur vivant , quand je vois tout ça et tout ce que je ne sais pas, que je ne vois pas, qui n’est pas dit et ne le sera jamais, alors je pense que l’excellent court métrage de Barcha Bauer « La lune Lévé » réalisé en 2011 soit 3 ans avant le décès de Moune qui était atteinte depuis 2004 par la maladie d’Alzheimer est un amuse-gueules, un apéritif, un titillement de neurones devant la richesse pleine de circonvolutions de leur histoire, qui pour moi est de la grande Histoire, une épopée, une fresque de nos sociétés créoles ancrées dans le Tout-Monde. Quel sera le metteur en scène qui aura la sensibilité pour traduire cette grande fresque, cette grande mosaïque humaine, je ne sais pas, quels seront les acteurs, je ne me risquerai pas à un casting mais je le dis haut et fort : les créoles le méritent ! C’est une histoire créole qui sous-tend une histoire noire, une histoire amérindienne, une histoire française, une histoire africaine, une histoire américaine, une histoire européenne, une histoire caribéenne ! C’est aussi une histoire littéraire, une histoire judiciaire, une histoire d’amour, de combats et de haine, de rancoeur et de désir de liberté, un rêve, une histoire politique, généalogique tourmentée : c’est une histoire créole dans la veine du réalisme magique et merveilleux faite de mille horizons créoles insoupçonnables.

 

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