Brasil Uber alles. Vox populi vox dei. Les Brésiliens ont voté. Le Brésil par-dessus tout, Dieu par-dessus tous. Dans un pays qui se revendique toujours comme « abençoado por Deus et bonito por natureza » , béni par Dieu et beau par nature, il n’y a rien qui puisse choquer. Dans sa première allocution après la victoire la première action de Jair Messias Bolsonaro, né le 21 mars 1955 à Glicerio, dans l’état de São Paulo, ce descendant d’immigrés italiens et allemands élu sous l’affichage PSL, est de remercier Dieu. « Feliz é a nação cujo Deus é o Senhor. » Heureuse soit la nation dont Dieu est le Seigneur. « Deus é brasileiro » , Dieu est brésilien. Comment trouver à y redire. Moi je suis bête et discipliné quoique incroyant. La famille d’abord, dit un supporter de Jair Bolsonaro, président, Messie nouvellement élu du Brasil. Une sorte de petit caporal comme Napoléon Bonaparte. Tiens cela me rappelle la présidence jupiterienne de Macron, ses bras en croix, sa voix extatique. Tiens, il y a aussi du Trump dans cette passion pour les armes à feu. Moi je ne m’attache qu’au slogan. Pourtant je regarde Brasil et Deus et cela fait bizarrement « breus » dans ma tête. Les ténèbres, l’obscurité, les Brésiliens ont porté les ténèbres au pouvoir. Les ténèbres le saviez-vous portent les couleurs vert et jaune. La victoire tient parfois à peu de choses. Dans Bolsonaro il y a toutes les lettres de Brasil sauf le I. Dans Fernando Haddad il n’ y avait que le A. Et Haddad rime avec Maldade, méchanceté. Même si Bolsonaro est devenu mito, un Messie mythique, un bolsomito. Après 13 ans de pouvoir le PT rend les armes et entre en résistance passive. Comme d’habitude des unions contre nature auront lieu dans les ténèbres. Les opposants du Coiso d’aujourd’hui deviendront alliés de demain de la situation. Les journalistes frondeurs et impertinents se mueront en cireurs de godasses. La corruption ne fera que changer de visage. Dieu l’aura permis. Karcher, Lavajet. NOUVEAU MONDE, ah le discours politique. La sixième économie mondiale a voté. Le vote y est obligatoire entre 18 et 70 ans. A partir de 16 ans et après 70 ans, il est facultatif. Résultat : votes blancs, votes nuls totalisent 10 pour cent, soit près de onze millions de voix. Quant aux abstentionnistes ils représentent plus de 31 millions de votants soit 21 pour cent du corps électoral dans un pays où, rappelons-le encore une fois, le vote est obligatoire. Je ne doute pas que les intellectuels et autres opportunistes de garde qui avaient choisi de marquer leur distance avec Bolsonaro en votant et en photographiant leur bulletin de vote avec un livre sauront habilement retourner leur veste, toujours du bon côté.
Il aurait été naturel que ce livre soit la Bible puisque les trois quarts si ce n’est plus se revendiquent du christianisme. Moi j’ai vu pèle mêle parmi les relations Facebookiennes au Brésil invoquer le fascisme, l’extrême droite, les évangélistes, la dictature. Certains ont menacé de s’expatrier à Cuba ou au Venezuela en cas de victoire du Mito. Que assim seja. Ainsi soit-il ! Le chiffre magique du jour, le 17. Le chiffre maudit le 13. La différence entre le 17 et le 13 c’est plus de dix millions de votes. Messie, soixante trois ans, marié depuis cinq ans à Michelle Reinaldo, trente huitième président du Brésil, le huitième depuis la redemocratisation de 1986, a pris un coup de couteau dans le ventre mais Dieu dans sa grande miséricorde l’a épargné . Espérons seulement en bon évangéliste que Dieu mette le Brésil au chapitre un de ses attentions. S’il ne veut pas suivre le chemin du Venezuela et du Honduras.
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