Météores, la forêt de grès

Delphes-Amphissa + Amphissa – Lamia (9,90€)+ Lamia-Trikala(12,40€) + Trikala-Kalambaka (2,60€) + Kalambaka-Katraki (2,00€) Après 4 cars et un taxi nous voilà enfin au pied des Météores . Nous sommes partis à 10h15 et sommes arrivés vers 16h. Spanias Hôtel. Le taxi Nikos qui nous a mené de Kalambaka à Kastraki pour 4€ nous propose de nous emmener visiter 4 monastères perchés comme des nids d’aigles demain pour 60€ tout compris. Au lieu de 80€. NOUS HÉSITONS. JE DEMANDE À RÉFLÉCHIR. IL ME LAISSE SA Carte. Je me donne la nuit pour réfléchir et consulter Info Tourist Kalambaka.

Au petit matin nous prenons vers 8h30 notre bus vers Kalambaka (1,20€) et comme nous n’avons plus d’espèces pour payer l’entrée des monastères nous passons à la banque retirer de la fraîche oseille car à Katraki, nous a-t- on dit il n y a pas de distributeurs de billets automatiques. (ce qui s’avérera faux). On en profite pour faire deux devis pour visiter les Météores: la visite de 4 heures coûte 25€ par personne avec guide en anglais inclus. Le problème c’est que les excursions commencent soit à 9h soit vers les 15h. Donc pour nous seulement dans l’après midi vers 15h. Nous préférons prendre à la gare routière nos deux billets, aller retour pour les Météores au tarif unitaire de 3,30€. Départ à midi. Et nous en profitons pour acheter nos deux billets de train pour demain Kalambaka-Thessaloniki. Départ 8h19 du matin. ARRIVÉE 11H34 à Thessaloniki. J’ai eu tout à coup une inspiration. Et si on avait droit à une remise pour les plus de 65 ans. Bingo. Ça nous fera 11,40€ par tête au lieu de 15€, réduction seniors oblige.

Un petit marché se tient dans les rues. Toujours les grenades et les gombos retiennent mon attention. Hier j’en ai goûté pour la première fois de ces grenades, bien sûr , pas les gombos (bamia) que je connais depuis le temps où le diable était petit garçon.

Une kyrielle d’hommes et de femmes sans âge, vêtus de noir des pieds à la tête, et paraissant sortir d’un siècle plus ancien que celui de la construction des monastères sur les Météores au xveme siècle attendent patiemment le car. Tous veufs et veuves dans ce patrimoine de l’humanité ?

FINALEMENT JE N’AI VISITE QUE GRANd Meteore ET Roussanou. Du haut de ces monastères et couvent on voit la vallée de Penee et la plaine de Thessalie. Après avoir grimpé je ne sais combien de marches, visité narthex, absidioles, nef, coupole on se demande bien pourquoi les moines d’antan du XIVeme siècle sont venus s’enterrer dans cette forêt de pierre. Seuls des ascètes pouvaient se plonger ici dans le dénuement et l’isolement pour se consacrer à la prière. Dans ces monastères qui regorgent de boiseries, lustres, chandeliers, de fresques, on peut regretter que cet ascetisme primitif ait donné lieu à une flamboyance orthodoxe. Les têtes de morts et les ossements me sembleraient plus coller à la réalité.

Le petit bal congo à la mode de Gascogne

 

C’est un petit bal gascon où virevoltent dans une sorte de ronde jouissive tout une armada de damoiseaux et de damoiselles d’âge mur mais aussi tendre, tous nourris au tourin. On dirait des gerbes de blé ondulant sous la caresse de la musique du vent d’autan par une chaude nuit d’avant les moissons. Là-haut dans le ciel au dessus de la montagne, du fleuve et de la mer quelques silhouettes blanches fantasmagoriques. Sont-ce des cerfs-volants ou des âmes en goguette d’oueilles des Landes de Gascogne ? Je crois y voir batifoler dans un congo torride entre cavaliers, cavalières, contre-cavaliers et contre-cavalières quelque bon roi Henri, quelque mousquetaire et quelque Cyrano.

Il y a belle lurette que la province de Gascogne s’est éteinte avec sa langue « la lenguo mayrano » dont ne subsistent plus que des patois. Mais de même que les dentelles de fuseaux survivent dans le Quercy, les rondeaux et les valses à cinq temps, les bourrées et les congos, les cercles circassiens, les sauts béarnais et les mazurkas persistent et signent leurs branles en terre gasconne. Bigorre, Béarn, Comminges, Couserans, Médoc, Albret, Armagnac, Lomagne, Astarac, Chalosse, voilà le pays de Gascogne.

Laüsa [lahuzo] est le nom des magiciens volants qui opèrent ce bal folk à consonnance gasconne.

Ils sont quatre à Laüsa. Deux hommes et deux femmes. Accordéon diatonique à deux rangs et trois rangs, violon, percussions et chant et guitare. Ni vielles ni cornemuse ni cajons. Ce ne sont pas des bohaires et ne résonnent ni anches ni bourdons ni biniou ni panse d’oueille.

Je crois soudain entendre Bourvil chanter son petit bal perdu.

 

Mais non c’est Sanseverino qui est aux commandes.

Non ce petit bal n’est vraiment pas perdu. La langue gasconne exulte et se loge dans tous les interstices des doigts de pieds qui vibrent dans leurs souliers.

La Gascogne, contrée mythique, qui allait jusqu’au XIème siècle sur une ligne qui suit la rive gauche de la Garonne, du Cap de Baqueira en Val d’Aran, jusqu’au phare de Cordouan en Gironde, jusqu’au bec d’Ambès. La Gascogne désormais incluse dans le grand conglomérat fourre-tout que lui a concocté le pouvoir central: l’Occitanie. Alors qu’elle fait partie d’une entité franco-cantabrique qui entre Ebre et Garonne rassemble Basques, Aragonais et Gascons. La Gascogne qui fut avant de l’être respectivement Aquitaine, Novempopulanie et Vasconie, regrouperait pour d’autres les départements du Gers, des Landes, des Hautes Pyrénées plus certaines parties de Haute-Garonne, Ariège, Tarn-et-Garonne, Lot-et- Garonne, Gironde et Pyrénées-Atlantiques.

Le congo est une cousine de la contredanse, qu’il s’appelle marin-congo, menuet-congo ou marie-congo, comme l’est aux Antilles le kadril. Le quadrille (kadril) lui même influencé par ce que l’on a appelé le menuet congo qui consiste en un menuet de la cour de Versailles passant du rythme 3/4 au rythme africain de 6/8 du goumbé (dit aussi kalenda). Le menuet congo va introduire à côté du violon le tambour africain. C’est aussi l’introduction du chant, du commandeur (ou maître de danse) qui donne la cadence. Les figures du quadrille français continuent dans le kadril antillais. Toujours 5 figures (le pantalon, l’été, la poule, la pastourelle et la finale, à laquelle on peut éventuellement ajouter une sixième figure la trénis). Ce ne sont pas les danses qui manquent au nouveau monde qui réinterprètent à leur façon les danses européennes : naissent alors la chica, le menuet congo, le fandango, la contredanse créole, la biguine. Pour pouvoir diminuer l’aspect africain de la danse on se revendique parfois une origine provençale comme dans le cas de la gigue des nègres  dont on voit une parenté évidente avec la fricassée, danse de fécondité. Plus tard encore par le phénomène de créolisation la polka se transforme en s’africanisant et devient biguine.

Le petit bal congo basé sur le menuet congo voilà un héritage dont Guadeloupe et Gascogne peuvent se revendiquer l’un comme l’autre la paternité. La danse comme la musique n’a pas de frontières et pourtant elle peut être condensée sur les cinq lignes d’une portée.

Pour danser le marin congo (variante : pour danser le menuet congo)

Il faut être quatre

Pour danser le marin congo

Il faut être quatre

Quatre matelots;

Refrain

quat’ mat’lots, quat’ mat’lots

quat’ mat’lots sur l’ bord de l’île

quat’ mat’lots sur l’bord de l’eau

 

Omo est là, la saleté s’en va

Mon arrière-grand-mère Louise dite Man Bise était blanchisseuse. Elle est née à Saint-Claude (Guadeloupe) le 5 juillet 1864 dans la section Orléans, habitation l’Islet sur la montagne l’Espérance . A son mariage le 23 août 1882 à Saint-Claude elle est mineure et enceinte de sept mois de son premier fils Léon Irénée qui va naître le 19 octobre 1882. Elle est dite sans profession. Elle vient tout juste d’avoir 18 ans. Elle habite dès son mariage Hameau Belfond, quartier Centre. Elle restera à cette adresse à la mort de son premier mari, mon arrière- grand-père Jean en 1900. Les enfants suivent Jeanne dite Fillotte (ma grand-mère, en 1885), Saint-Omer en 1887, Paul François en 1889, Clermont Félix en 1890, Rose Marie en 1893 et Marie Valentine en 1895.

Mon arrière-grand-mère était blanchisseuse. On disait aussi lessiveuse. Elle lavait le linge des autres. Des familles aisées ou de celles qui pour des raisons propres à chacune ne pouvaient pas descendre jusqu’à la rivière laver leur linge sale. Elle devait avoir sa brosse à chiendent, son baquet, ses bassines en fer blanc, ses trays, ses paniers en osier et ses enfants pour lui prêter un coup de main. Elle n’ avait ni Omo, ni Bonux pour lui prêter main forte ni Javel. Et je ne sais pas si elle avait même du savon de Marseille.

Son savon, son détergent c’était la cendre tamisée et les tiges de paroka.

Elle avait comme adjuvants : l’eau, la pierre, l’herbe et le soleil.

Quand c’était la saison des pluies la vie était belle car elle récupérait l’eau de pluie dans la citerne

Il fallait se lever de bon matin et arrivée au bord de la rivière trier son linge. Le blanc: les nappes, les draps, les mouchoirs, les tricots de peau et les culotté, les chemises. Et de l’autre côté les couleurs. Avec les branches chiffonnées de paroka on faisait un tampon qu’on imprégnait de savon et de cendres avec lequel elle frottait, frottait pour faire disparaître le maximum de taches. Puis elle mettait le linge au soleil sur les roches tout mouillé et savonne pour le faire blanchir. Il fallait mouiller en permanence à l’eau cendrée et laisser le soleil travailler. On tournait et retournait le linge qu’il soit de coton, de chanvre ou de lin, sur l’herbe du pré ou sur les roches au bord de la rivière . Ne pas laisser sécher car sinon le soleil brûlerait le linge. Cela prenait des heures. Le but était le blanchissement par le soleil et de donner du lustre à la lessive. Ça s’appelait un lessivage grand pré.

Ensuite il fallait rincer pour faire disparaître le savon puis battre (tchoker) sur les pierres pour éliminer taches, saleté et puanteur. Puis rincer encore.

Dans la dernière eau de rinçage, pour raviver le linge blanc elle procédait à l’azurage. On mettait du bleu soit tiré de l’indigotier soit tiré de l’outremer tiré de la pierre lapis-lazuli broyée mais il fallait alors faire paraître la monnaie pour ce traitement extra digne de VIP. Pour le menu fretin il y avait le bleu de Mr Jean-Baptiste Guimet (1795-1871), créé en 1826, un bleu de synthèse qui commença à être fabriqué industriellement dès 1835. Il suffisait d’une boule de bleu dans le baquet d’eau fraîche et le miracle de blancheur s’accomplissant. On ne sait quel bleu mon arrière-grand-mère utilisait, probablement du bleu Reckitt’s, à moins que ce ne soit du bleu de Paris ou du bleu paon. Mais elle fut sans doute une adoratrice zélée du thiosulfate d’aluminosilicate de sodium auquel on finit par ajouter un azurant optique comme celui créé par Krais à base d’esculine. Ingres, le peintre, avait été séduit dès 1827 avec son Apothéose d’Homere, le Prince de Galles lui même se faisait blanchir son linge au bleu Reckitt, alors que dire d’elle presque un siècle après . Elle ne jurait probablement que par Reckitt dont la publicité proclamait sans vergogne : « le bleu qui fait du blanc ». Mais quand c’était le temps des vaches maigres il fallait se résoudre à utiliser l’infâme aniline. Aussi bleuissante que toxique. Parfois elle se laissait séduire par un Stone blue, parfois par un Fig blue parfois par un Thumb blue. En fait elle ne faisait qu’utiliser ce que ces commanditaires lui fournissaient comme matériel.

Après avoir rincé il fallait encore essorer et tordre le linge à la main et le mettre à sécher sur l’herbe ou sur les roches afin qu’il retrouve sa blancheur originelle. Ces trois étapes étaient appelées Purgatoire, Enfer et Paradis. Certaines blanchisseuses ne mettaient pas d’eau bouillante pour éviter la phase de l’enfer mais il le fallait bien pour les linge les plus crasseux qu’on faisait cuire au feu de bois dans une énorme lessiveuse en zinc assaisonné avec des épices odorantes comme la lavande, le thym, l’ortie, le laurier.

Il n’y avait saletés qui résistent. Les plus tenaces celles qui resistaient aux mains ne resistajent pas à la brosse à chiendent.

Faire la lessive c’était plus qu’une cérémonie. La blanchisseuse c’était comme une abbesse, une mère supérieure qui devait veiller au salut et à la blancheur immaculée des âmes de son baquet. En les frottant elle les écoutait au confessional puis selon la saleté de chaque âme les condamnait non pour le purgatoire ou l’enfer en attendant de les proposer à l’admission au paradis.

Moi en tout cas je suis allergique au savon. Pour moi ce n’est que chimie synthetique. Je voudrais ne laver qu’à l’eau claire et aux feuilles et fleurs naturelles, à l’eau cendrée, au bois de campêche et au paroka.

Saldanha, Piber e Boff : 3 anos depois do seu « Je ne suis pas charlie »

Isso aconteceu bem antes dos atentados de 14 novembro 2015 (Bataclan, e vizinhanças  em Paris, stade de France em Saint Denis, etc), Nice (julho 2016) Marseille (1 outubro 2017), Saint-Etienne de Rouvray (26 julho 2017) , Champs Elysées (duas vezes), Saint-Quentin Follavier, Dammartin-en-Goele, etc .

Isso aconteceu dia 12 de janeiro de 2015, ha três anos atras, logo depois dos atentados de Charlie Hebdo em Paris dia 7 de janeiro, da morte da policial caribenha em Montrouge no dia 8 de janeiro e dos mortos do hiper mercado cacher em Paris porte de Vincennes no dia 9 de janeiro 2015.

Isso aconteceu no dia 12 de janeiro de 2015 quando 44 chefes de Estado vieram desfilar com a multidão e dizer je suis charlie, Nesse dia  li na internet um artigo no blog do Leonardo Boff datado do dia 9 de janeiro  :

Para se entender o terrismo contra o Charlie Hebbo de Paris

09/01/2015

        Uma coisa é se indignar, com toda razão, contra o ato terrorisa que dizimou os melhores chargistas franceses. Trata-se de ato abominável e criminoso, impossível de ser apoiado por quem quer que seja.

Outra coisa é procurar analiticamente entender porque tais eventos terroristas acontecem. Eles não caem do céu azul. Atrás deles há um céiu escuro, feito de histórias trágicas, matanças massivas, humilhações e discriminações, quando não, de verdadeiras guerras preventivas que sacrificaram vidas de milhares e milhares de pessoas.

Nisso os USA e em geral o Ocidente são os primeiros. Na França vivem cerca de cinco milhões de muçulmanos, a maioria nas periferias em condições precárias. São altamente discriminados a ponto de surgir uma verdadeira islamofobia.

Logo após o atentado aos escritórios do Charlie Hebdo, uma mesquita foi atacada com tiros, um restaurante muçulmano foi incendiado e uma casa de oração islâmica foi atingida também por tiros.

Que signfica isso? O mesmo espírito que provocou a tragédia contra os chargistas, está igualmente presente nesses franceses que cometeram atos violentos às instituições islâmicas. Se Hannah Arendt estivesse viva, ela que acompanhou todo o julgamento do criminoso nazista Eichmann, faria semelhante comentário, denunciando este espírito vingativo.

Trata-se de superar o espírito de vingança e de renunciar à estratégia de enfrentar a violência com mais violência. Ela cria uma espiral de violência interminável, fazendo vítimas sem conta, a maioria delas inocentes.

Paradigmático foi o atentado terrorista de 11 de setembro de 2001 contra os Estados Unidos. A reação do Presidente Bush foi declarar a “guerra infinita” contra o terror; instituir o “ato patriótico” que viola direitos fundamentais ao permitir prender, sequestrar e submeter a afogamentos a suspeitos; criar 17 agências de segurança em todo o país e começar a espionar todo mundo no mundo inteiro, além de submeter terroristas e suspeitos em Guantánamo a condições desumanas e a torturas.

O que os USA e aliados ocidentais fizeram no Iraque foi uma guerra preventiva com uma mortandade de civis incontável. Se no Iraque houvesse somente ampla plantação de frutas e cítricos, nada disso ocorreria. Mas lá há muitas reservas de petróleo, sangue do sistema mundial de produção.

Tal violência barbárica, porque destruíu os monumentos de uma das mais antigas civilizações da humanidade, deixou um rastro de raiva, de ódio e de vontade de vingança.

A partir deste transfundo, se entende que o atentado abominável em Paris é resultado desta violência primeira e não causa originária. O efeito deste atentado é instalar o medo em toda a França e em geral na Europa. Esse efeito é visado pelo terrorismo: ocupar as mentes das pessoas e mantê-las reféns do medo.

O significado principal do terroismo não é ocupar territórios, como o fizeram os ocidentais no Afeganistão e no Iraque, mas ocupar as mentes. Essa é sua vitória sinistra.

A profecia do autor intelectual dos atentados de 11 de setembro, o então ainda não assassinado Osama Bin Laden, feita no dia  8 de outubro de 2001, infelizmente, se realizou: “Os EUA nunca mais terão segurança, nunca mais terão paz”.

Ocupar as mentes das pessoas, mantê-las desestabilizadas emocionalmente, obrigá-las a desconfiar de qualquer gesto ou de pessoas estranhas, eis o que o terrorismo almeja e nisso reside sua essência. Para alcançar seu objetivo de dominação das mentes, o terrorismo persegue a seguinte estratégia:

(1) os atos têm de ser  espetaculares, caso contrário, não causam comoção generalizada;

(2) os atos, apesar de odiados, devem provocar admiração pela sagacidade empregada;

(3) os atos devem sugerir que foram minuciosamente preparados;

(4) os atos devem ser imprevistos para darem a impressão de serem incontroláveis;

(5) os atos devem ficar no anonimato dos autores (usar máscaras) porque quanto mais suspeitos, maior o medo;

(6) os atos devem provocar permanente medo;

(7) os atos devem distorcer a percepção da realidade: qualquer coisa diferente pode configurar o terror. Basta ver alguns rolezinhos entrando nos shoppings e já se projeta a imagem de um assaltante potencial.

Formalizemos um conceito do terrorismo: é toda  violência espetacular, praticada com o propósito de ocupar as mentes com  medo e pavor.         

O importante não é a violência em si,  mas seu caráter espetacular, capaz de dominar as mentes de todos. Um dos efeitos mais lamentáveis do terrorismo foi ter suscitado o Estado terrorista que são hoje os EUA. Noam Chomsky cita um funcionário dos órgãos de segurança norte-americano que confessou: “Os USA são um Estado terrorista e nos orgulhamos disso”.

Oxalá não predomine no mundo, especialmente, no Ocidente este espírito. Aí sim, iremos ao encontro do pior. Leonardo

Boff é colunista do JBonline e escreveu: Fundamentalismo, terrorismo, religião e paz,  Vozes,  Petrópolis 2009.

E no dia seguinte repassou um artigo cuja autoria era o padre antonio piber, téologo e historiador

Eu não sou Charlie, je ne suis pas Charlie: Pe. Antonio Piber

10/01/2015
Houve um esquecimento de minha parte: não citei o nome do artigo publicado abaixo: Pe.Antonio Piber, material que recebi via internet (quatremains). Peço desculpas aos leitores/as.

Há muita confusão acerca do atentado terrorista em Paris, matando vários cartunistas. Quase só se ouve um lado e não se buscam as raízes mais profundas deste fato condenável mas que exige uma interpretação que englobe seus vários aspectos, ocultados pela midia internacional e pela comoção legítima face a este ato criminoso. Mas ele é uma resposta a algo que ofendia milhares de fiéis muçulmanos. Evidentemente não se responde com o assassinato. Mas também não se devem criar as condições psicológicas e políticas que levem a alguns radicais a lançarem mão de meios reprováveis sobre todos os aspectos. Publico aqui um texto de um padre, Antonio Piber, que é teóloogo e historiador e conhece bem a situação da França atual. Ele nos fornece dados que muitos talvez não os conheçam. Suas reflexões nos ajudam a ver a complexidade deste anti-fenômeno com suas aplicações também à situação no Brasil: Lboff

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Eu condeno os atentados em Paris, condeno todos os atentados e toda a violência, apesar de muitas vezes xingar e esbravejar no meio de discussões, sou da paz e me esforço para ter auto controle sobre minhas emoções…

Lembro da frase de John Donne: “A morte de cada homem diminui-me, pois faço parte da humanidade; eis porque nunca me pergunto por quem dobram os sinos: é por mim”. Não acho que nenhum dos cartunistas “mereceu” levar um tiro, ninguém o merece, acredito na mudança, na evolução, na conversão. Em momento nenhum, eu quis que os cartunistas da Charlie Hebdo morressem. Mas eu queria que eles evoluíssem, que mudassem… Ainda estou constrangido pelos atentados à verdade, à boa imprensa, à honestidade, que a revista Veja, a Globo e outros veículos da imprensa brasileira promoveram nesta última eleição.

A Charlie Hebdo é uma revista importante na França, fundada em 1970, é mais ou menos o que foi o Pasquim. Isso lá na França. 90% do mundo (eu inclusive) só foi conhecer a Charlie Hebdo em 2006, e já de uma forma bastante negativa: a revista republicou as charges do jornal dinamarquês Jyllands-Posten (identificado como “Liberal-Conservador”, ou seja, a direita europeia). E porque fez isso? Oficialmente, em nome da “Liberdade de Expressão”, mas tem mais…

O editor da revista na época era Philippe Val. O mesmo que escreveu um texto em 2000 chamando os palestinos (sim! O povo todo) de “não-civilizados” (o que gerou críticas da colega de revista Mona Chollet (críticas que foram resolvidas com a demissão sumaria dela). Ele ficou no comando até 2009, quando foi substituído por Stéphane Charbonnier, conhecido só como Charb. Foi sob o comando dele que a revista intensificou suas charges relacionadas ao Islã, ainda mais após o atentado que a revista sofreu em 2011…

A França tem 6,2 milhões de muçulmanos. São, na maioria, imigrantes das ex-colônias francesas. Esses muçulmanos não estão inseridos igualmente na sociedade francesa. A grande maioria é pobre, legada à condição de “cidadão de segunda classe”, vítimas de preconceitos e exclusões. Após os atentados do World Trade Center, a situação piorou.

Alguns chamam os cartunistas mortos de “heróis” ou de os “gigantes do humor politicamente incorreto”, outros muitos os chamam de “mártires da liberdade de expressão”. Vou colocar na conta do momento, da emoção. As charges polêmicas do Charlie Hebdo, como os comentários políticos de colunistas da Veja, são de péssimo gosto, mas isso não está em questão. O fato é que elas são perigosas, criminosas até, por dois motivos.

O primeiro é a intolerância. Na religião muçulmana, há um princípio que diz que o Profeta Maomé não pode ser retratado, de forma alguma. Esse é um preceito central da crença Islâmica, e desrespeitar isso desrespeita todos os muçulmanos. Fazendo um paralelo, é como se um pastor evangélico chutasse a imagem de Nossa Senhora para atacar os católicos…
Qual é o objetivo disso? O próprio Charb falou: “É preciso que o Islã esteja tão banalizado quanto o catolicismo”. “É preciso” porque? Para que?

Note que ele não está falando em atacar alguns indivíduos radicais, alguns pontos específicos da doutrina islâmica, ou o fanatismo religioso. O alvo é o Islã, por si só. Há décadas os culturalistas já falavam da tentativa de impor os valores ocidentais ao mundo todo. Atacar a cultura alheia sempre é um ato imperialista. Na época das primeiras publicações, diversas associações islâmicas se sentiram ofendidas e decidiram processar a revista. Os tribunais franceses, famosos há mais de um século pela xenofobia e intolerância (ver Caso Dreyfus), como o STF no Brasil, que foi parcial nas decisões nas últimas eleições e no julgar com dois pessoas e duas medidas caos de corrupção de políticos do PSDB ou do PT, deram ganho de causa para a revista.

Foi como um incentivo. E a Charlie Hebdo abraçou esse incentivo e intensificou as charges e textos contra o Islã e contra o cristianismo, se tem dúvidas, procure no Google e veja as publicações que eles fazem, não tenho coragem de publicá-las aqui…

Mas existe outro problema, ainda mais grave. A maneira como o jornal retratava os muçulmanos era sempre ofensiva. Os adeptos do Islã sempre estavam caracterizados por suas roupas típicas, e sempre portando armas ou fazendo alusões à violência, com trocadilhos infames com “matar” e “explodir”…). Alguns argumentam que o alvo era somente “os indivíduos radicais”, mas a partir do momento que somente esses indivíduos são mostrados, cria-se uma generalização. Nem sempre existe um signo claro que indique que aquele muçulmano é um desviante, já que na maioria dos casos é só o desviante que aparece. É como se fizéssemos no Brasil uma charge de um negro assaltante e disséssemos que ela não critica/estereotipa os negros, somente aqueles negros que assaltam…

E aí colocamos esse tipo de mensagem na sociedade francesa, com seus 10% de muçulmanos já marginalizados. O poeta satírico francês Jean de Santeul cunhou a frase: “Castigat ridendo mores” (costumes são corrigidos rindo-se deles). A piada tem esse poder. Mas piada são sempre preconceituosas, ela transmite e alimenta o preconceito. Se ela sempre retrata o árabe como terrorista, as pessoas começam a acreditar que todo árabe é terrorista. Se esse árabe terrorista dos quadrinhos se veste exatamente da mesma forma que seu vizinho muçulmano, a relação de identificação-projeção é criada mesmo que inconscientemente. Os quadrinhos, capas e textos da Charlie Hebdo promoviam a Islamofobia. Como toda população marginalizada, os muçulmanos franceses são alvo de ataques de grupos de extrema-direita. Esses ataques matam pessoas. Falar que “Com uma caneta eu não degolo ninguém”, como disse Charb, é hipócrita. Com uma caneta se prega o ódio que mata pessoas…

Uma das defesas comuns ao estilo do Charlie Hebdo é dizer que eles também criticavam católicos e judeus…
Se as outras religiões não reagiram a ofensa, isso é um problema delas. Ninguém é obrigado a ser ofendido calado.
“Mas isso é motivo para matarem os caras!?”. Não. Claro que não. Ninguém em sã consciência apoia os atentados. Os três atiradores representam o que há de pior na humanidade: gente incapaz de dialogar. Mas é fato que o atentado poderia ter sido evitado. Bastava que a justiça tivesse punido a Charlie Hebdo no primeiro excesso, assim como deveria/deve punir a Veja por suas mentiras. Traçasse uma linha dizendo: “Desse ponto vocês não devem passar”.

“Mas isso é censura”, alguém argumentará. E eu direi, sim, é censura. Um dos significados da palavra “Censura” é repreender. A censura já existe. Quando se decide que você não pode sair simplesmente inventando histórias caluniosas sobre outra pessoa, isso é censura. Quando se diz que determinados discursos fomentam o ódio e por isso devem ser evitados, como o racismo ou a homofobia, isso é censura. Ou mesmo situações mais banais: quando dizem que você não pode usar determinado personagem porque ele é propriedade de outra pessoa, isso também é censura. Nem toda censura é ruim…

Deixo claro que não estou defendendo a censura prévia, sempre burra. Não estou dizendo que deveria ter uma lista de palavras/situações que deveriam ser banidas do humor. Estou dizendo que cada caso deveria ser julgado. Excessos devem ser punidos. Não é “Não fale”. É “Fale, mas aguente as consequências”. E é melhor que as consequências venham na forma de processos judiciais do que de balas de fuzis ou bombas.

Voltando à França, hoje temos um país de luto. Porém, alguns urubus são mais espertos do que outros, e já começamos a ver no que o atentado vai dar. Em discurso, Marine Le Pen declarou: “a nação foi atacada, a nossa cultura, o nosso modo de vida. Foi a eles que a guerra foi declarada”. Essa fala mostra exatamente as raízes da islamofobia. Para os setores nacionalistas franceses (de direita, centro ou esquerda), é inadmissível que 10% da população do país não tenha interesse em seguir “o modo de vida francês”. Essa colônia, que não se mistura, que não abandona sua identidade, é extremamente incômoda. Contra isso, todo tipo de medida é tomada. Desde leis que proíbem imigrantes de expressar sua religião até… charges ridicularizando o estilo de vida dos muçulmanos! Muitos chargistas do mundo todo desenharam armas feitas com canetas para homenagear as vítimas. De longe, a homenagem parece válida. Quando chegam as notícias de que locais de culto islâmico na França foram atacados, um deles com granadas!, nessa madrugada, a coisa perde um pouco a beleza. É a resposta ao discurso de Le Pen, que pedia para a França declarar “guerra ao fundamentalismo” (mas que nos ouvidos dos xenófobos ecoa como “guerra aos muçulmanos”, e ela sabe disso).

Por isso tudo, apesar de lamentar e repudiar o ato bárbaro do atentado, eu não sou Charlie. Je ne suis pas Charlie.

 

Finalmente dia 10 ele mandou a versão original do Saldanha so que o link para ler o original no site do autor foi dado errado (deu emtomdemimi.blogspot.com em vez de emtomdemimimi.blogspot.com

Je ne suis pas Charlie: El Rafo Saldanha, verdadeiro autor

10/01/2015

Nos envios anteriores este artigo saiu sem o nome do autor, por distração minha. Vinha num e-mail quatremains@uol.com.br e era atribuido ao Pe. Antonio Piber. Posteriormente coloquei o nome do Pe. Antonio Piber. Por fim vim a saber que o verdadeiro autor é o jornalista Rafo Saldanha. Encontra-se no seu blog:emtomdemimi.blogspot.com.br/2015/01 je-ne-suis-pas-charlie.html  Aqui vai o texto original sem os acréscimos feitos pelo Pe. Antonio Piber.  Havia duas charges do Charlie Hebdo que não puderam aparecer neste meu texto. Mas podem ser vistas no referido blog. Peço a compreensão de todos: Lboff

El Rafo Saldanha

quinta-feira, 8 de janeiro de 2015

Je ne suis pas Charlie

Em primeiro lugar, eu condeno os atentados do dia do 7 de janeiro. Apesar de muitas vezes xingar e esbravejar no meio de discussões, sou um cara pacífico. A última vez que me envolvi em uma briga foi aos 13 anos (e apanhei feito um bicho). Não acho que a violência seja a melhor solução para nada. Um dos meus lemas é a frase de John Donne: “A morte de cada homem diminui-me, pois faço parte da humanidade; eis porque nunca me pergunto por quem dobramos sinos: é por mim”. Não acho que nenhum dos cartunistas “mereceu” levar um tiro. Ninguém merece. A morte é a sentença final, não permite que o sujeito evolua, mude. Em momento nenhum, eu quis que os cartunistas da Charlie Hebdo morressem. Mas eu queria que eles evoluíssem, que mudassem.

Após o atentado, milhares de pessoas se levantaram no mundo todo para protestar contra os atentados. Eu também fiquei assustado, e comovido, com isso tudo. Na internet, surgiu o refrão para essas manifestações: Je Suis Charlie. E aí a coisa começou a me incomodar.

A Charlie Hebdo é uma revista importante na França, fundada em 1970 e identificada com a esquerda pós-68. Não vou falar de toda a trajetória do semanário. Basta dizer que é mais ou menos o que foi o nosso Pasquim. Isso lá na França. 90% do mundo (eu inclusive) só foi conhecer a Charlie Hebdo em 2006, e já de uma forma bastante negativa: a revista republicou as charges do jornal dinamarquês Jyllands-Posten (identificado como “Liberal-Conservador”, ou seja, a direita européia). E porque fez isso? Oficialmente, em nome da “Liberdade de Expressão”, mas tem mais…

O editor da revista na época era Philippe Val. O mesmo que escreveu um texto em 2000 chamando os palestinos (sim! O povo todo) de “não-civilizados” (o que gerou críticas da colega de revista Mona Chollet – críticas que foram resolvidas com a saída dela). Ele ficou no comando até 2009, quando foi substituído por Stéphane Charbonnier, conhecido só como Charb. Foi sob o comando dele que a revista intensificou suas charges relacionadas ao Islã – ainda mais após o atentado que a revista sofreu em 2011.

Uma pausa para o contexto. A França tem 6,2 milhões de muçulmanos. São, na maioria, imigrantes das ex-colônias francesas. Esses muçulmanos não estão inseridos igualmente na sociedade francesa. A grande maioria é pobre, legada à condição de “cidadão de segunda classe”. Após os atentados do World Trade Center, a situação piorou. Já ouvi de pessoas que saíram de um restaurante “com medo de atentado” só porque um árabe entrou. Lembro de ter lido uma pesquisa feita há alguns anos (desculpem, não consegui achar a fonte) em que 20 currículos iguais eram distribuídos por empresas francesas. Eles eram praticamente iguais. A única diferença era o nome dos candidatos. Dez eram de homens com sobrenomes franceses, ou outros dez eram de homens com sobrenomes árabes. O currículo do francês teve mais que o dobro de contatos positivos do que os do candidato árabe. Isso foi há alguns anos. Antes da Frente Nacional, partido de ultra-direita de Marine Le Pen, conquistar 24 cadeiras no parlamento europeu…

De volta à Charlie Hebdo: Ontém vi Ziraldo chamando os cartunistas mortos de “heróis”. O Diário do Centro do Mundo (DCM) os chamou de“gigantes do humor politicamente incorreto”. No Twitter, muitos chamaram de “mártires da liberdade de expressão”. Vou colocar na conta do momento, da emoção. As charges polêmicas do Charlie Hebdo são de péssimo gosto, mas isso não está em questão. O fato é que elas são perigosas, criminosas até, por dois motivos.

O primeiro é a intolerância. Na religião muçulmana, há um princípio que diz que o profeta Maomé não pode ser retratado, de forma alguma. (Isso gera situações interessantes, como o filme A Mensagem – Ar Risalah, de 1976 – que conta a história do profeta sem desrespeitar esse dogma – as soluções encontradas são geniais!). Esse é um preceito central da crença Islâmica, e desrespeitar isso desrespeita todos os muçulmanos. Fazendo um paralelo, é como se um pastor evangélico chutasse a estátua de Nossa Senhora para atacar os católicos. O Charlie Hebdo publicou a seguinte charge:

Qual é o objetivo disso? O próprio Charb falou: “É preciso que o Islã esteja tão banalizado quanto o catolicismo”. Ok, o catolicismo foi banalizado. Mas isso aconteceu de dentro pra fora. Não nos foi imposto externamente. Note que ele não está falando em atacar alguns indivíduos radicais, alguns pontos específicos da doutrina islâmica, ou o fanatismo religioso. O alvo é o Islã, por si só. Há décadas os culturalistas já falavam da tentativa de impor os valores ocidentais ao mundo todo. Atacar a cultura alheia sempre é um ato imperialista. Na época das primeiras publicações, diversas associações islâmicas se sentiram ofendidas e decidiram processar a revista. Os tribunais franceses – famosos há mais de um século pela xenofobia e intolerâmcia (ver Caso Dreyfus) – deram ganho de causa para a revista. Foi como um incentivo. E a Charlie Hebdo abraçou esse incentivo e intensificou as charges e textos contra o Islã.

Mas existe outro problema, ainda mais grave. A maneira como o jornal retratava os muçulmanos era sempre ofensiva. Os adeptos do Islã sempre estavam caracterizados por suas roupas típicas, e sempre portando armas ou fazendo alusões à violência (quantos trocadilhos com “matar” e “explodir”…). Alguns argumentam que o alvo era somente “os indivíduos radicais”, mas a partir do momento que somente esses indivíduos são mostrados, cria-se uma generalização. Nem sempre existe um signo claro que indique que aquele muçulmano é um desviante, já que na maioria dos casos é só o desviante que aparece. É como se fizéssemos no Brasil uma charge de um negro assaltante e disséssemos que ela não critica/estereotipa os negros, somente aqueles negros que assaltam…

E aí colocamos esse tipo de mensagem na sociedade francesa, com seus 10% de muçulmanos já marginalizados. O poeta satírico francês Jean de Santeul cunhou a frase: “Castigat ridendo mores” (costumes são corrigidos rindo-se deles). A piada tem esse poder. Se a piada é preconceituosa, ela transmite o preconceito. Se ela sempre retrata o árabe como terrorista, as pessoas começam a acreditar que todo árabe é terrorista. Se esse árabe terrorista dos quadrinhos se veste exatamente da mesma forma que seu vizinho muçulmano, a relação de identificação-projeção é criada mesmo que inconscientemente. Os quadrinhos, capas e textos da Charlie Hebdo promoviam a Islamofobia. Como toda população marginalizada, os muçulmanos franceses são alvo de ataques de grupos de extrema-direita. Esses ataques matam pessoas. Falar que “Com uma caneta eu não degolo ninguém”, como disse Charb, é hipócrita. Com uma caneta se prega o ódio que mata pessoas.

No artigo do Diário do Centro do Mundo, Paulo Nogueira diz: “Existem dois tipos de humor politicamente incorreto. Um é destemido, porque enfrenta perigos reais. O outro é covarde, porque pisa nos fracos. Os cartunistas do jornal francês Charlie Hebdo pertenciam ao primeiro grupo. Humoristas como Danilo Gentili e derivados estão no segundo.” Errado. Bater na população islâmica da França é covarde. É bater no mais fraco.

Uma das defesas comuns ao estilo do Charlie Hebdo é dizer que eles também criticavam católicos e judeus. Isso me lembra o já citado gênio do humor (sqn) Danilo Gentilli, que dizia ser alvo de racismo ao ser chamado de Palmito (por ser alto e branco). Isso é canalha. Em nossa sociedade, ser alto e branco não é visto como ofensa, pelo contrário. E – mesmo que isso fosse racismo – isso não daria direito a ele de ser racista com os outros. O fato do Charlie Hebdo desrespeitar outras religiões não é atenuante, é agravante. Se as outras religiões não reagiram a ofensa, isso é um problema delas. Ninguém é obrigado a ser ofendido calado.

“Mas isso é motivo para matarem os caras!?”. Não. Claro que não. Ninguém em sã consciência apoia os atentados. Os três atiradores representam o que há de pior na humanidade: gente incapaz de dialogar. Mas é fato que o atentado poderia ter sido evitado. Bastava que a justiça francesa tivesse punido a Charlie Hebdo no primeiro excesso. Traçasse uma linha dizendo: “Desse ponto vocês não devem passar”.

“Mas isso é censura”, alguém argumentará. E eu direi, sim, é censura. Um dos significados da palavra “Censura” é repreender. A censura já existe. Quando se decide que você não pode sair simplesmente inventando histórias caluniosas sobre outra pessoa, isso é censura. Quando se diz que determinados discursos fomentam o ódio e por isso devem ser evitados – como o racismo ou a homofobia – isso é censura. Ou mesmo situações mais banais: quando dizem que você não pode usar determinado personagem porque ele é propriedade de outra pessoa, isso também é censura. Nem toda censura é ruim.

Por coincidência, um dos assuntos mais comentados do dia 6 de janeiro – véspera dos atentados – foi a declaração do comediante Renato Aragão à revista Playboy. Ao falar das piadas preconceituosas dos anos 70 e 80, Didi disse: “Mas, naquela época, essas classes dos feios, dos negros e dos homossexuais, elas não se ofendiam.”. Errado. Muitos se ofendiam. Eles só não tinham meios de manifestar o descontentamento. Naquela época, tão cheia de censuras absurdas, essa seria uma censura positiva. Se alguém tivesse dado esse toque nOs Trapalhões lá atrás, talvez não teríamos a minha geração achando normal fazer piada com negros e gays. Perderíamos algumas risadas? Talvez (duvido, os caras não precisavam disso para serem engraçados). Mas se esse fosse o preço para se ter uma sociedade menos racista e homofóbica, eu escolheria sem dó. Renato Aragão parece ter entendido isso.

Deixo claro que não estou defendendo a censura prévia, sempre burra. Não estou dizendo que deveria ter uma lista de palavras/situações que deveriam ser banidas do humor. Estou dizendo que cada caso deveria ser julgado. Excessos devem ser punidos. Não é “Não fale”. É “Fale, mas aguente as consequências”. E é melhor que as consequências venham na forma de processos judiciais do que de balas de fuzis.

Voltando à França, hoje temos um país de luto. Porém, alguns urubus são mais espertos do que outros, e já começamos a ver no que o atentado vai dar. Em discurso, Marine Le Pen declarou: “a nação foi atacada, a nossa cultura, o nosso modo de vida. Foi a eles que a guerra foi declarada” (grifo meu). Essa fala mostra exatamente as raízes da islamofobia. Para os setores nacionalistas franceses (de direita, centro ou esquerda), é inadmissível que 10% da população do país não tenha interesse em seguir “o modo de vida francês”. Essa colônia, que não se mistura, que não abandona sua identidade, é extremamente incômoda. Contra isso, todo tipo de medida é tomada. Desde leis que proíbem imigrantes de expressar sua religião até… charges ridicularizando o estilo de vida dos muçulmanos! Muitos chargistas do mundo todo desenharam armas feitas com canetas para homenagear as vítimas. De longe, a homenagem parece válida. Quando chegam as notícias de que locais de culto islâmico na França foram atacados – um deles com granadas! – nessa madrugada, a coisa perde um pouco a beleza. É a resposta ao discurso de Le Pen, que pedia para a França declarar “guerra ao fundamentalismo” (mas que nos ouvidos dos xenófobos ecoa como “guerra aos muçulmanos” – e ela sabe disso).

Por isso tudo, apesar de lamentar e repudiar o ato bárbaro de ontem, eu não sou Charlie. No twitter, um movimento – muito menor do que o #JeSuisCharlie – começa a surgir. Ele fala do policial, muçulmano, que morreu defendendo a “liberdade de expressão” para os cartunistas do Charlie Hebdo ofenderem-no. Ele representa a enorme maioria da comunidade islâmica, que mesmo sofrendo ataques dos cartunistas franceses, mesmo sofrendo o ódio diário dos xenófobos e islamófobos, repudiaram o ataque. Je ne suis pas Charlie. Je suis Ahmed.

Postado por El Rafo Saldaña às 09:20

 

so depois eu tive a possibiliade de ler o artigo original o saldanha

quinta-feira, 8 de janeiro de 2015

Je ne suis pas Charlie

Em primeiro lugar, eu condeno os atentados do dia do 7 de janeiro. Apesar de muitas vezes xingar e esbravejar no meio de discussões, sou um cara pacífico. A última vez que me envolvi em uma briga foi aos 13 anos (e apanhei feito um bicho). Não acho que a violência seja a melhor solução para nada. Um dos meus lemas é a frase de John Donne: “A morte de cada homem diminui-me, pois faço parte da humanidade; eis porque nunca me pergunto por quem dobramos sinos: é por mim”. Não acho que nenhum dos cartunistas “mereceu” levar um tiro. Ninguém merece. A morte é a sentença final, não permite que o sujeito evolua, mude. Em momento nenhum, eu quis que os cartunistas da Charlie Hebdo morressem. Mas eu queria que eles evoluíssem, que mudassem.
Após o atentado, milhares de pessoas se levantaram no mundo todo para protestar contra os atentados. Eu também fiquei assustado, e comovido, com isso tudo. Na internet, surgiu o refrão para essas manifestações: Je Suis Charlie. E aí a coisa começou a me incomodar.
A Charlie Hebdo é uma revista importante na França, fundada em 1970 e identificada com a esquerda pós-68. Não vou falar de toda a trajetória do semanário. Basta dizer que é mais ou menos o que foi o nosso Pasquim. Isso lá na França. 90% do mundo (eu inclusive) só foi conhecer a Charlie Hebdo em 2006, e já de uma forma bastante negativa: a revista republicou as charges do jornal dinamarquês Jyllands-Posten (identificado como “Liberal-Conservador”, ou seja, a direita européia). E porque fez isso? Oficialmente, em nome da “Liberdade de Expressão”, mas tem mais…
O editor da revista na época era Philippe Val. O mesmo que escreveu um texto em 2000 chamando os palestinos (sim! O povo todo) de “não-civilizados” (o que gerou críticas da colega de revista Mona Chollet – críticas que foram resolvidas com a saída dela). Ele ficou no comando até 2009, quando foi substituído por Stéphane Charbonnier, conhecido só como Charb. Foi sob o comando dele que a revista intensificou suas charges relacionadas ao Islã – ainda mais após o atentado que a revista sofreu em 2011.
Uma pausa para o contexto. A França tem 6,2 milhões de muçulmanos. São, na maioria, imigrantes das ex-colônias francesas. Esses muçulmanos não estão inseridos igualmente na sociedade francesa. A grande maioria é pobre, legada à condição de “cidadão de segunda classe”. Após os atentados do World Trade Center, a situação piorou. Já ouvi de pessoas que saíram de um restaurante “com medo de atentado” só porque um árabe entrou. Lembro de ter lido uma pesquisa feita há alguns anos (desculpem, não consegui achar a fonte) em que 20 currículos iguais eram distribuídos por empresas francesas. Eles eram praticamente iguais. A única diferença era o nome dos candidatos. Dez eram de homens com sobrenomes franceses, ou outros dez eram de homens com sobrenomes árabes. O currículo do francês teve mais que o dobro de contatos positivos do que os do candidato árabe. Isso foi há alguns anos. Antes da Frente Nacional, partido de ultra-direita de Marine Le Pen, conquistar 24 cadeiras no parlamento europeu…
De volta à Charlie Hebdo: Ontém vi Ziraldo chamando os cartunistas mortos de “heróis”. O Diário do Centro do Mundo (DCM) os chamou de“gigantes do humor politicamente incorreto”. No Twitter, muitos chamaram de “mártires da liberdade de expressão”. Vou colocar na conta do momento, da emoção. As charges polêmicas do Charlie Hebdo são de péssimo gosto, mas isso não está em questão. O fato é que elas são perigosas, criminosas até, por dois motivos.
O primeiro é a intolerância. Na religião muçulmana, há um princípio que diz que o profeta Maomé não pode ser retratado, de forma alguma. (Isso gera situações interessantes, como o filme A Mensagem – Ar Risalah, de 1976 – que conta a história do profeta sem desrespeitar esse dogma – as soluções encontradas são geniais!). Esse é um preceito central da crença Islâmica, e desrespeitar isso desrespeita todos os muçulmanos. Fazendo um paralelo, é como se um pastor evangélico chutasse a estátua de Nossa Senhora para atacar os católicos. O Charlie Hebdo publicou a seguinte charge:
Qual é o objetivo disso? O próprio Charb falou: “É preciso que o Islã esteja tão banalizado quanto o catolicismo”. Ok, o catolicismo foi banalizado. Mas isso aconteceu de dentro pra fora. Não nos foi imposto externamente. Note que ele não está falando em atacar alguns indivíduos radicais, alguns pontos específicos da doutrina islâmica, ou o fanatismo religioso. O alvo é o Islã, por si só. Há décadas os culturalistas já falavam da tentativa de impor os valores ocidentais ao mundo todo. Atacar a cultura alheia sempre é um ato imperialista. Na época das primeiras publicações, diversas associações islâmicas se sentiram ofendidas e decidiram processar a revista. Os tribunais franceses – famosos há mais de um século pela xenofobia e intolerâmcia (ver Caso Dreyfus) – deram ganho de causa para a revista. Foi como um incentivo. E a Charlie Hebdo abraçou esse incentivo e intensificou as charges e textos contra o Islã.
Mas existe outro problema, ainda mais grave. A maneira como o jornal retratava os muçulmanos era sempre ofensiva. Os adeptos do Islã sempre estavam caracterizados por suas roupas típicas, e sempre portando armas ou fazendo alusões à violência (quantos trocadilhos com “matar” e “explodir”…). Alguns argumentam que o alvo era somente “os indivíduos radicais”, mas a partir do momento que somente esses indivíduos são mostrados, cria-se uma generalização. Nem sempre existe um signo claro que indique que aquele muçulmano é um desviante, já que na maioria dos casos é só o desviante que aparece. É como se fizéssemos no Brasil uma charge de um negro assaltante e disséssemos que ela não critica/estereotipa os negros, somente aqueles negros que assaltam…
E aí colocamos esse tipo de mensagem na sociedade francesa, com seus 10% de muçulmanos já marginalizados. O poeta satírico francês Jean de Santeul cunhou a frase: “Castigat ridendo mores” (costumes são corrigidos rindo-se deles). A piada tem esse poder. Se a piada é preconceituosa, ela transmite o preconceito. Se ela sempre retrata o árabe como terrorista, as pessoas começam a acreditar que todo árabe é terrorista. Se esse árabe terrorista dos quadrinhos se veste exatamente da mesma forma que seu vizinho muçulmano, a relação de identificação-projeção é criada mesmo que inconscientemente. Os quadrinhos, capas e textos da Charlie Hebdo promoviam a Islamofobia. Como toda população marginalizada, os muçulmanos franceses são alvo de ataques de grupos de extrema-direita. Esses ataques matam pessoas. Falar que “Com uma caneta eu não degolo ninguém”, como disse Charb, é hipócrita. Com uma caneta se prega o ódio que mata pessoas.
No artigo do Diário do Centro do Mundo, Paulo Nogueira diz: “Existem dois tipos de humor politicamente incorreto. Um é destemido, porque enfrenta perigos reais. O outro é covarde, porque pisa nos fracos. Os cartunistas do jornal francês Charlie Hebdo pertenciam ao primeiro grupo. Humoristas como Danilo Gentili e derivados estão no segundo.” Errado. Bater na população islâmica da França é covarde. É bater no mais fraco.
Uma das defesas comuns ao estilo do Charlie Hebdo é dizer que eles também criticavam católicos e judeus. Isso me lembra o já citado gênio do humor (sqn) Danilo Gentilli, que dizia ser alvo de racismo ao ser chamado de Palmito (por ser alto e branco). Isso é canalha. Em nossa sociedade, ser alto e branco não é visto como ofensa, pelo contrário. E – mesmo que isso fosse racismo – isso não daria direito a ele de ser racista com os outros. O fato do Charlie Hebdo desrespeitar outras religiões não é atenuante, é agravante. Se as outras religiões não reagiram a ofensa, isso é um problema delas. Ninguém é obrigado a ser ofendido calado.
“Mas isso é motivo para matarem os caras!?”. Não. Claro que não. Ninguém em sã consciência apoia os atentados. Os três atiradores representam o que há de pior na humanidade: gente incapaz de dialogar. Mas é fato que o atentado poderia ter sido evitado. Bastava que a justiça francesa tivesse punido a Charlie Hebdo no primeiro excesso. Traçasse uma linha dizendo: “Desse ponto vocês não devem passar”.
“Mas isso é censura”, alguém argumentará. E eu direi, sim, é censura. Um dos significados da palavra “Censura” é repreender. A censura já existe. Quando se decide que você não pode sair simplesmente inventando histórias caluniosas sobre outra pessoa, isso é censura. Quando se diz que determinados discursos fomentam o ódio e por isso devem ser evitados – como o racismo ou a homofobia – isso é censura. Ou mesmo situações mais banais: quando dizem que você não pode usar determinado personagem porque ele é propriedade de outra pessoa, isso também é censura. Nem toda censura é ruim.
Por coincidência, um dos assuntos mais comentados do dia 6 de janeiro – véspera dos atentados – foi a declaração do comediante Renato Aragão à revista Playboy. Ao falar das piadas preconceituosas dos anos 70 e 80, Didi disse: “Mas, naquela época, essas classes dos feios, dos negros e dos homossexuais, elas não se ofendiam.”. Errado. Muitos se ofendiam. Eles só não tinham meios de manifestar o descontentamento. Naquela época, tão cheia de censuras absurdas, essa seria uma censura positiva. Se alguém tivesse dado esse toque nOs Trapalhões lá atrás, talvez não teríamos a minha geração achando normal fazer piada com negros e gays. Perderíamos algumas risadas? Talvez (duvido, os caras não precisavam disso para serem engraçados). Mas se esse fosse o preço para se ter uma sociedade menos racista e homofóbica, eu escolheria sem dó. Renato Aragão parece ter entendido isso.
Deixo claro que não estou defendendo a censura prévia, sempre burra. Não estou dizendo que deveria ter uma lista de palavras/situações que deveriam ser banidas do humor. Estou dizendo que cada caso deveria ser julgado. Excessos devem ser punidos. Não é “Não fale”. É “Fale, mas aguente as consequências”. E é melhor que as consequências venham na forma de processos judiciais do que de balas de fuzis.
Voltando à França, hoje temos um país de luto. Porém, alguns urubus são mais espertos do que outros, e já começamos a ver no que o atentado vai dar. Em discurso, Marine Le Pen declarou: “a nação foi atacada, a nossa cultura, o nosso modo de vida. Foi a eles que a guerra foi declarada” (grifo meu). Essa fala mostra exatamente as raízes da islamofobia. Para os setores nacionalistas franceses (de direita, centro ou esquerda), é inadmissível que 10% da população do país não tenha interesse em seguir “o modo de vida francês”. Essa colônia, que não se mistura, que não abandona sua identidade, é extremamente incômoda. Contra isso, todo tipo de medida é tomada. Desde leis que proíbem imigrantes de expressar sua religião até… charges ridicularizando o estilo de vida dos muçulmanos! Muitos chargistas do mundo todo desenharam armas feitas com canetas para homenagear as vítimas. De longe, a homenagem parece válida. Quando chegam as notícias de que locais de culto islâmico na França foram atacados – um deles com granadas! – nessa madrugada, a coisa perde um pouco a beleza. É a resposta ao discurso de Le Pen, que pedia para a França declarar “guerra ao fundamentalismo” (mas que nos ouvidos dos xenófobos ecoa como “guerra aos muçulmanos” – e ela sabe disso).

Por isso tudo, apesar de lamentar e repudiar o ato bárbaro de ontem, eu não sou Charlie. No twitter, um movimento – muito menor do que o #JeSuisCharlie – começa a surgir. Ele fala do policial, muçulmano, que morreu defendendo a “liberdade de expressão” para os cartunistas do Charlie Hebdo ofenderem-no. Ele representa a enorme maioria da comunidade islâmica, que mesmo sofrendo ataques dos cartunistas franceses, mesmo sofrendo o ódio diário dos xenófobos e islamófobos, repudiaram o ataque. Je ne suis pas Charlie. Je suis Ahmed.

Dia 12 de janeiro de 2015 eu escrevia isso no facebook em resposta ao artigo do Boff :

Quando eu vejo o #JeNeSuisPasCharlie de Leonardo Boff, ou melhor o #EuNaoSouCharlie dele e alguns amigos meus brasileiros do PT sobre Charlie Hebdo, eu vejo claramente porque eles não conseguem ver o posicionamento de Charlie Hebdo. Quando você vive num estado religioso como o Brasil fica quase impossivel entender o que é um estado laico. A grande parte daqueles que falam do assunto nem sequer um numero de Charlie Hebdo leu, ou leu apenas a primeira pagina. Com certeza nao leram Hara Kiri que precedou Charlie Hebdo. Charlie Hebdo é um jornal que parece uma vez por semana sempre na quarta feira. O ultimo leitorado dele era 20000 pessoas. Ele no funcionava com propaganda para poder dizer o que bem entendia. Era, e ainda é, porque ainda nao morreu, um jornal irreverente, anticlerical, livre, não comprometido com nada a nao ser a laicidade. Criticava o estado, a direita, a esquerda. Vamos dizer que era um jornal mais ou menos com tendencia anarquista, aqui na França a gente fala anarchisant. Este jornal foi minha biblia e Reiser, Siné, Delfeil deTon, Professeur Choron, Cavanna, Wolinski, Cabu fazem parte dos meus filosofos. Tem também na França o Canard Enchainé e Minute que funcionam sobre a satira constante so que esses estão sociologicamente marcados a esquerda ou a direita. Como podem se dar conta o Charlie Hebdo foi hospedado por Libération logo depois de Charlie Hebdo ter perdido 12 dos seus colaboradores. Por outra parte muitos dos chargistas de Charlie Hebdo trabalhavam também com l’Humanité, o jornal do PC, Partido Communista Francês e outros médias como l’Echo des Savanes, Fluide Glacial, Pilote, Marianne, l’Obs, etc.. Para entender o fenomeno Charlie Hebdo tem que entender isso. Eles fazem parte de uma certa ideia da França, rebelde, iconoclasta, irreverente e anticlerical. Foi essa França « frondeuse » e republicana que milhões de franceses foram celebrar esses ultimos dias. A liberdade de emprensa no ãé negociavel. A liberdade de pensamento não é negociavel. E quando tem um problema de deontologia então tem a justiça. Não existe na lei francesa um crime que se chamaria de blasphemia. Pode dizer o que você quiser na França sobre os padres e bispos e religiosos, ninguem vai te colocar na cadeia e pior ainda te executar. Isso acontecia sim no seculo 16 e 17 na epoca das guerras de religioes que assolaram a França e fez que milhares de protestantes da religiao reformada deixassem a França para achar refugio na Suiça, Holanda, Inglaterra, Estados Unidos. Lembrem-se. Tentaram até fundar no Brasil a França Antartica ao largo de Rio de Janeiro. Os tempos da Inquisição estao longiquos. Ontem no canal de teve publico France 2 houve um programa de mais de duas horas em homenagem a Charlie Hebdo. Seria bom o senhor Boff e seus seguidores assistirem esse show Soirée Je Suis Charlie ao vivo ou pelo menos tentar recuperar esse na internet para entender o que quer dizer laicité. Tem neles cantores, humoristas, chargistas, jornalistas, escritores, politicos e dentro dos espectadores tem o ministro da cultura. Acho impossivel ver um programa desses na teve brasileira. Adorei. Ri. Chorei. Fiquei orgulhoso de ser francês. Pelo menos na França a Inquisição não tem mais vez. Pelo visto o senhor Boff gostaria que as regras da Santa Inquisiçoã fossem reestabelecidas. Na França não tem cruz no tribunal e nem na escola. Todo o cancionario tradicional francês tem chansons à boire onde tem padres safados lubricos, e religiosas gravidas e gulosas. Isso é a tradição. Que eu saiba ninguem foi morto na França nesses ultimos anos por causa do fanatismo religioso dos catolicos integristas. O islam foi naturalmente criticado em Charlie Hebdo e no momento das caricaturas de Mahomê, em nome do direito de expressão foram reproduzidas na França apesar de ser condenadas pela inteligentsia francesa e a maioria dos jornais inclusive le Canard Enchainé et le Monde em nome da paz social. Os jornalistas foram taxados de racistas, antimuçulmanos etc. Nao é então esquisito que seu Boff que deve ter uma guerra de atraso entre agora no vagão do Je ne suis pas Charlie que é o vagão seguido por Marine Le Pen do Front National e de Dieudonné, entre outros. A sociedade francesa é longe de ser perfeita mas nesses ultimos dias houve um SURSAUT. A França se ergueu e deu um basta. Agora vai ser guerra contra o terrorismo. Amanha pode ser um dia differente. Mas o grito da liberdade foi dado. Quem sabe na proxima guerra, se deus quiser, o senhor Boff entendera porque seu JeNeSuisPasCharlie ficara pra mim com a primeira burrice que eu li em 2015 mas en nome da liberdade de expressão eu lhe dou todo direito de decidir o que é bom pra França ja que entendi que ele decidiu que Dilma era boa para o Brasil.

Depois do artigo de Boff revelando o verdadeiro autor escrevi o seguinte :

Não conheço o senhor Saldanha nem de Eva nem de Adão nem de Maomê. Mas tudo que eu falei me dirigindo para o senhor Boff lhe esta dirigido por direito. Como o proprio fala, ele não sabia da existência de Charlie Hebdo antes de 2006. Pronto ! E mesmo assim falou: é uma versão francesa do Tupiniquim Pasquim. Poderia até ter pesquisado mais na internet e visto que antes de Pasquim e Hara Kiri que ele nem menciona, tinha o americano MAD. Quer dizer que o cara ignora mais de 30 anos de uma revista, lê duas charges e pronto ja sabe tudo. Nenhum francês são de espirito diria que Charlie Hebdo é um jornal de direita como o senhor Saldanha insinua. Anarquista, provavelmente. Ontem Christophe Aleveque cantou ao vivo no program no canal 2 France 2 em rede nacional esse himno, Bela ciao ciao ciao mas provavelmente para o senhor Saldanha tudo que não convem a seu paladar é de direita. O senhor Saldanha esquece ou talvez não sabia que o jornal Hara Kiri foi proibido e recomeçou com novas bases como Charlie Hebdo. O senhor gostaria que a liberdade de imprensa fosse vigiada. Umas palavras não poderiam ser ditas. Imagino palavras como pica, buçeta, foder mas aqui na frança não tem problema nenhum. Veja o programa de ontem Soirée Charlie Hebdo. Continuaram com novas charges anti-muçulmanas, anti-catolicas, antiparaiso e inferno. E houve gente para discutir o problema que interessa. O problema que interessa não é resolver problemas comunitarios. O problema é resolver o fato que cada ano 180000 jovens saem do ensino medio sem diploma e sem qualificaçao e que estes jovens vão entrar na marginalidade e depois no integrismo. Tem tambem inumeras situações de destruturação familial. Não desculpo o terrorista nunca. Não tem desculpa social, historica certa. A situaçao igual não todo mundo vira terrorista como a situação iguial nem todo padre vira fazendo apologia da teologia da libertação….Houveram 18000 tweets para fazer apologia do terrorismo e apoiar os assassinos que mataram os jornalistas. Nas escolas houve alunos que não quiseram nem fazer um minuto de silêncio. Vai ter que resolver esses problemas. Muitos jovens muçulmanos transpoem na França o conflito que tem entre Israel e a Palestina. Muitos judeus querem agora se instalar em Israel por causa das brigas eternas na França e na perigosa radicalizaçao de alguns jovens. A França tem manchas escuras no seu passado devido ao colonialismo mas o comunitarismo vitimario esta ficando demais. Afinal a descolonizacao data dos anos 60. Não se pode cobrar a França eternamente por todos os males. Seria como se o Brasil a cada instante chamasse o Portugal como responsavel da corrupçao endêmica no pais. Antigamente a extrema direita era antisemita agora muitos jovens nascidos da imigração muçulmana não escondem mais seu antisemitismo. Veja o fenomeno Dieudonné. O importante é insistir sobre nossos valores de democracia laica que não são os valores de democracia religiosa. Que isso fique claro para todos. Na França a religião maxima é a laicidade. #JeSuisLaic #JeSuisCharlie e quem nao gosta disso tem muita escolha no mundo pra achar um lugar onde a religião fique mais importante do que o Estado. Aqui funciona assim. Como no Brasil funciona de outra maneira. Outra ultima coisa; na França tem muita mistura. Ser muçulmano as vezes é apenas fazer o Ramadam uma vez por ano como ser catolico na França é apenas ir talvez uma vez por ano na igreja e batizar seus filhos e fazer uma ceremonia funebre na igreja. Ser muçulmano pode ser apenas não comer carne de porco, gostar de cuscus, carneiro e viajar de vez em quando pra La Meca ou passar duas semanas no bled. Não existe uma pratica repertoriada como muçulmano moderado como nao tem uma categoiria de catolico moderado. Ou é ou nao é, ou é culturamente. Eu pessoalmente sou culturamente pela educação que eu recebi dos meus pais , catolico. Mas inteletualmente sou ateu. Minha vida me levou a conhecer o protestantismo, o espiritismo e o candomblé depois de morar na Bahia. Adorei esse sincretismo. Mas antes de tudo sou humano e não religioso. Laico e republicano até a morte ! Mas sempre com curiosidade pra me aproximar dos outros….

Hoje dia 12 de janeiro 2018 eu tenho ainfa na mente essa musica Bella Ciao, cantada por Christophe Alévèque 3 anos atras !

Una mattina mi sono svegliato,
o bella, ciao! bella, ciao! bella, ciao, ciao, ciao!
Una mattina mi sono svegliato,
e ho trovato l’invasor.

O partigiano, portami via,
o bella, ciao! bella, ciao! bella, ciao, ciao, ciao!
O partigiano, portami via,
ché mi sento di morir.

E se io muoio da partigiano,
o bella, ciao! bella, ciao! bella, ciao, ciao, ciao!
E se io muoio da partigiano,
tu mi devi seppellir.

E seppellire lassù in montagna,
o bella, ciao! bella, ciao! bella, ciao, ciao, ciao!
E seppellire lassù in montagna,
sotto l’ombra di un bel fior.

Tutte le genti che passeranno,
o bella, ciao! bella, ciao! bella, ciao, ciao, ciao!
Tutte le genti che passeranno,
Mi diranno «Che bel fior!»
«È questo il fiore del partigiano»,
o bella, ciao! bella, ciao! bella, ciao, ciao, ciao!
«È questo il fiore del partigiano, morto per la libertà!»

Hoje 12 de janeiro 2018, 3 anos depois, muita agua ja correu, muito sangue ja foi derramada : depois do sangue dos jornalistas, do policial houve sangue de gente comendo ou bebericando ou apenas tomando um cafezinho em terraças de bar ou restaurante, gente assistindo um show musical, gente festejando com a familia dia 14 de julho, gente indo assistir a um jogo de futebol, um padre na sua igreja, uma mulher no seu carro, gente comprando produtos kacher num mercadinho , outra policial caribenha, dois policiais dentro da sua casa…

A lista é extensa, devo ter esquecido alguns, a violencia terrorista se banaliza como a violencia urbana se banalizou no Brazil. Eu entendo que o Brazil até agora não foi vitima de terrorista islamista e é muito facil pra quem ta longe do olho do  furacão inventar soluções para tapar o vento. Concordo que a situação é explosiva. Hoje mesmo 3 soldados franceses foram feridos no Mali na operação Barkane que tenta acabar com o terrorismo nesta parte a Africa com a ajuda de 5 paises africanos.

Não quero dizer que tudo esta certo mais ando meio desconfiado, não vejo nenhuma solução sendo encontrada num futuro sejaz proximo ou longinquo entre Israel e Palestina, não entrevejo nenhuma paz chegando mesmo na Siria, no Iraque, no Afganistão. Enquanto os regimes atraves o mundo ficarem corruptos e mais preocupados com o bem estar dos seus bolsos do que o do seus conterraneos, acho, sim, nunca a coisa vai melhorar e que a barbaridade nunca vai acabar. Sim, ando meio desconfiado. Uma pesquisa recente mostrou que apenas 60 por cento dos franceses continuam acreditando e gritando « Je suis Charlie ». Não tem união nacional, não tem consenso nenhum  na França como na Europa como nos Estados Unidos sobre o problema da imigração e isso leva a todos os extremes !

Pelo menos constatei que os senhores Boff, Saldanha e Piber aquietaram o faixo ! não tem agitado mais suas bandeiras « je ne suis pas charlie » depois de 12 de janeiro de 2015. Seria bom saber se seu pensamento tem evoluido, se não tem algum arrependimento. Vi que o Saldanha tinha 33 anos na época e o Boff 77. Não tem idade certa para amadurecer. Vi também que o Saldanha se dizia professor enquanto o Boff falava que era jornalista. Sempre bom rever suas fontes ! E finalmente ja que Saldanha é Vascaino, torcedor fanatico do Vasco, e que Boff gosta também de futebol como ele afirmou neste artigo sobre o futebol como religião secular eu cheguei a pensar que ambos poderiam adorar South Park, este desenho animado para adultos que faz sucesso não somente nos Estados Unidos.

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Poderiam até ler esta resenha de Julian Sancton que foi publicada dia 15 de janeiro 2015. Acho sempre bom ponderar, ver outros focos e não ficar numa visão nacional da coisa. Quem sabe ! este Stick of Truth pode até ajudar !

le guru, celui qui dissipe l’obscurité

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L’Inde a depuis le 9 novembre 2014 un ministère appelé AYUSH : Minister of Ayurveda, Yoga and Naturopathy, Unani, Siddha and Homeopathy. Pour être donc précis ce que l’on a coutume de raccourcir  depuis en Occident sous le vocable de  ministère du yoga est aussi en charge de l’ayurved, de l’unani et du siddha, en d’autres mots, les médecines traditionnelles indiennes. L’homéopathie et la naturopathie font aussi partie de ses prérogatives.

Hier matin j’ai participé à une matinée d’initiation au yoga organisée à Kani Keli, Mayotte. Il y avait douze participants. Le yoga m’a toujours rebuté à cause des postures, et plus particulièrement parce qu’il faut souvent s’asseoir en tailleur, performance que je n’ai jamais réussi à faire. M’asseoir en mode tailleur a toujours été pénible pour moi depuis les cours de gymnastique au lycée Lakanal à la fin des années 60. J’ai toujours admiré secrètement ceux qui arrivaient ainsi à caser leurs genoux alors que moi cela n’a jamais été une position de repos mais plutôt un calvaire. Je sais qu’il y a des stratagèmes pour résoudre mon incapacité et m’asseoir en toute quiétude. En vain  ai-je essayé ! J’en ai déduit que j’avais de gros genoux, de grosses cuisses et que donc physiquement j’étais limité pour le yoga et bien mieux charpenté pour la danse.

En plus le yoga, je l’assimile à la religion, le bouddhisme, l’hindouisme, le brahmanisme, j’ai entendu parler de certains dieux, je sais que ce sont des religions polythéistes avec tout un panthéon de dieux et de déesses, j’ai entendu parler de Shiva, de Brahma, de Krishna, de Rama mais j’ai du mal à appréhender tout le contenu car je ne vis pas en Inde.   Mais après avoir vécu quinze ans au Brésil où j’ai pu peu ou prou comprendre l’architecture syncrétique brésilienne et l’articulation entre orixas (esprits) et autres croyances monothéistes  je ne crois pas que j’aurai du mal à cerner les particularités des religions en place. Ce que j’en sais c’est ce que j’ai pu saisir par ce que j’ai pu en voir à travers la pratique d’amis à travers le temps: la pratique de la méditation, les parfums d’encens, un petit autel pour les ancêtres, une sorte d’ascèse, la solitude, les mantras qu’on répète sans cesse, les soutras qui sont des aphorismes. J’ai fréquenté aussi il y a fort longtemps à Amsterdam Hare Krishna et leurs robes orange, leurs cranes rasés, leurs chants psalmodiés, le son des cymbales, leurs nourritures végétariennes. il y a aussi pèle-mêle l’ayurveda, la médecine indienne traditionnelle qui divise notre corps en chakras. Il y a le Gange ! Il y a l’amour tantrique, l’amour lent qui confine l’acte sexuel total, qui unit le tout aux parties, au divin. il y a le rajah, le maharajah, les castes supérieures, les castes inférieures, les Intouchables, les devadasi, les prostituées des dieux, Calcutta, New Delhi et Ravi Shankar et son sitar ! Il ya le Mahatma Gandhi et sa non violence. Il y a l’oeil de Shiva et le kamasutra. Il y a le nirvana, il y a le parinirvana ! Il ya le Maharathoustra ! Et enfin last but not least il y a le colombo !

Dans le flot des images que secrète en moi le mot yoga il y a aussi à tort ou à raison le fakir qui marche sur les clous ou sur les braises chaudes, le bonze chinois et son gong, mais il y a surtout l’idée qu’il n’y a pas de yoga sans guru, il n’y a pas de guru sans disciple. Il n »y a pas de disciple si celui-ci ne se rend pas à son guru, s’il ne lâche pas prise, s’il ne s’abandonne pas à l’obéissance condition sine qua non de l’initiation. Et ainsi va le monde du yoga depuis 7000 ans.

J’ai déjà participé à une séance de yoga sur un week-end entier avec une amie il y a de cela plus de trente ans.

J’arrivais donc avec un passé, un passif à mon actif en ce treize janvier de l’an de grâce deux mille dix-huit!

Sauf que voila. Cette séance yoga était nommée yoga sur chaise. Je ne pouvais pas me débiner, comme d’habitude. En plus le prix 10 € pour environ 3 heures d’activité était séduisant. D’autant plus que je m’ennuie fermement à Mamoudzou le samedi alors j’y suis allé puisqu’en plus j’avais un chauffeur, S., collègue de travail, et elle férue de yoga et de sports de combats.

Je me présente à l’heure dite avec ma bedaine conscient que je serai le ventre le plus proéminent de l’assemblée. Au départ il n’y a qu’un homme, C. prof de yoga lui aussi,  probablement doté de tablettes de chocolat à faire mourir d’envie un comateux. Mais heureusement qu’arrive au dernier moment celui qu’on appelle Monsieur Anicet. C’est un mahorais. Il invite la conférencière à venir donner des cours dans sa madrassa. Sa bedaine même si elle est un peu moins proéminente que la mienne me permet de mieux respirer ! Ouf ! L’union fait la force. Je le lui dis. Il me dit relativiser son état actuel car il n’a pas nagé récemment mais qu’il suffit qu’il nage une heure pour retrouver son corps d’athlète. Ah encore un autre qui me tue à petit feu, car moi je ne sais pas nager. Ce monde est injuste. Ah si le yoga pouvait se faire dans une piscine et qu’on pouvait en ressortir en nageant au bout d’une heure ou deux, je ferais tous les sacrifices du monde. Même au bout de six mois, je tenterais l’expérience. Qui ne tente rien n’a rien ! ! J’accepterais même, ohmygosh, de devenir le disciple d’un guru !

Pour commencer je vous présente la prof de yoga, notre guru, notre yogini du jour, A., d’origine bordelaise, prof d’espagnol de son état mais aussi prof de fle, comme moi-même et désormais chargée de mission au CASNAV ( en charge de la scolarisation de ceux qu’on appelle sobrement les élèves nouveaux arrivants non francophones mais qu’ici on appelle les enfants de migrants quand on est gentil et les enfants voisins quand on est méchant). A. est arrivée le 10 août à Mayotte me dira-t- elle plus tard ! Moi le 11. Elle a vécu et enseigné entre autres pays en Inde, à Maurice, à Moroni (aux Comores). Elle est jeune, mince, séduisante. Je pense que sa photo sur Facebook ne lui fait pas honneur. Peut-être n’est-elle pas photogénique ?! La lumière ne se commande pas ! Ou peut-être veut-elle cacher la beauté qui l’habite ! Qui sait ! Celle qui dissipe l’obscurité de l’autre perd peut être un peu de sa lumière dans le processus !

A. nous demande de faire un brainstorming sur le mot yoga, elle utilise d’ailleurs un joli mot que je vois pour la première fois pour décrire cette activité qu’on a coutume d’appeler remue-méninges, elle nous propose de participer à une pluie d’idées, joli mot ! Qu’ évoque en nous le mot yoga ? non sans nous avoir donné tout d’abord sa définition du yoga selon Patanjali: un arrêt des modifications de l’esprit. Certains évoquent la méditation, d’autres une philosophie de vie, un autre, un mahorais, le seul du groupe la prière, une autre la concentration, une autre les postures; une autre une paix intérieure Moi je ne dis rien car j’aime être exhaustif et je voudrais dire tout ce que je viens de dire sans me censurer. Mais une idée me vient suscitée par sa définition sommaire : je fais du yoga quand je m’endors, je fais du yoga quand j’écris, quand je me concentre et que je laisse aller ma plume sur le clavier de mon ordinateur. Je suis relâché, mes doigts sont souples, mon dos est droit, mes fesses bien calées sur ma chaise et je suis nu ! Je fais du yoga quand je me réveille en pleine nuit mû par une étrange érection dont je ne connais la cause : le besoin d’aimer ou le besoin de me vider. Je me tais, gardons par devers nous nos étranges pensées.

Puis nous abordons via le rétroprojecteur les 8 piliers du yoga selon le maharishi Patanjali. The eight limbs of yoga. Pendant qu’elle explique les subtilités de ces piliers moi je m’attarde sur la traduction de ce limbs. Limb, pilier ? Moi je l’aurais traduit comme branche ou comme membre. Mais peu importe ! Qui est donc ce Patanjali ? Il y aurait donc d’autres nomenclatures selon d’autres ? Pourquoi celle-là et pas une autre ?

Bref passons ! Il y aurait deux représentations du yoga, l’une en forme d’arbre avec un tronc et des branches et une autre en forme d’échelle. Elle propose la lecture en forme d’échelle.

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Un système d’échelle où l’on démarre par le yama et le niyama, l’asana et le pranayama pour arriver au bout d’une certaine pratique au dhyana  (état de méditation) et au samadhi (état d’unicité, d’équilibre) qu’elle nomme état d’extase et que moi j’assimile au parinirvana. Moi j’entends par limbs plus quelque chose comme ce qui suit : une confluence.

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Après une heure de ce mini crash course en yoga c’est l’heure de la pause. Les chaises étaient hyper confortables, les ventilateurs de plafond étaient fort reposants. C’est pour moi l’heure du sacro saint pipi. Je traverse la maison chargée d’encens et de lumière savamment tamisée ! Le thé est servi avec des petits gateaux, de l’eau, des jus et deux plaquettes de chocolat noir Kohler. Certains sont partis fumer. Moi je plonge et ouvre la première tablette et hop 3 petits carrés de chocolat sont engloutis. Délicieux. Je ne me souviens pas avoir acheté une tablette de chocolat ces deux dernières années. Mais Kohler a ravivé en moi quelque chose. Un appel yogique, peut-être. Et hop 5 minutes après trois autres petits carrés pour confirmer mes premières impressions. Ce chocolat noir a un goût de chocolat au lait. Non, c’est un appel venu du fin fond de l’arc antillais comme le confirmera plus tard le site de Nestlé Antilles Guyane. Le chocolat Kohler est fabriqué spécialement pour correspondre au goût des Antillo-Guyanais tout comme les tablettes Red Label de Nestlé. Entre temps les autres, probablement éblouis par mes yeux exorbités au bord de l’extase, ont commencé à goûter eux aussi. Eh oui manger du chocolat c’est yogique aussi ! J’ai même un instant fermé les yeux et dérivé en canot dans une pluie de saveurs oubliées.

Après un petit quart d’heure vient l’heure de la pratique du yoga sur chaise. Nous apprenons d’abord à marcher, lentement en appuyant bien fort sur les talons. Puis nous devons nous ancrer par notre regard ou notre sourire dans le regard de l’autre. Puis nous apprenons les trois etages de la respiration yogique : abdominale ou diaphragmatique, costale ou thoracique et claviculaire ou haute. Une douce voix nous berce rythmiquement:

Inspirez, expirez ! Doucement ! 5 fois !

Nous faisons des postures debout puis sur la chaise, les bras joints au-dessus de la tête, étirons les cous, les jambes, les pieds, les orteils, les doigts, les poignets, les bras, les épaules, en haut en bas, à droite à gauche. Les hanches, le bassin ! eh mais je fais tout ça moi en dansant. Je fais du yoga, aussi, chaque fois que je danse ! Je vous l’ai déjà dit, docteur, j’ai la maladie du bouger bouger

Mais voilà qu’il faut maintenant plier un genou et poser son pied doigt sur la cuisse gauche ! Je fais l’effort surhumain pour moi ! il n’y a que monsieur Be-Bop, de son vrai nom Stéphane Germaneau qui ne plie pas ses genoux ! il reste un peu à l’écart. Je lui donne bien ses 75 ans ! Une célébrité sur l’île, propriétaire de la maison qui nous accueille, ex artisan, spécialiste de la sculpture sur bois flotté de noix de coco  et désormais animateur thérapeutique sur Kani-Kéli, Mayotte, une sorte de vieux guru à longue barbe blanche ou poivrée. Il s’abstient. Il est malade m’a-t-on dit. Il doit voir vers midi un médecin.

Mais plier ce genou et inspirer expirer en même temps tout en levant les bras en arc de cercle. Euh ! Je passe mon tour. On change de jambe et ça passe mieux.

Puis on ferme les yeux et c’est la fin.

Vite j’ouvre la deuxième tablette de chocolat et saute sur trois nouveaux carrés salvateurs . Eh oui il faut dans le yoga s’aimer se donner de la valeur et en prenant ces carrés de chocolat je ne fais que ça. Laisser moi m’aimer ! Merci Kohler, merci Nestlé ! c’est trop bon ce yoga-là !

J’entends une femme enceinte. Je l’avais oubliée avec son ventre énorme. Je n’étais donc pas le plus gros en fait. Elle dit : j’ai senti le bébé bouger en plein yoga.

Plus tôt j’ai entendu Be-bop lui  dire que les hommes et les femmes réagissaient différemment au yoga. Je me pose la question. Je n’avais pas, tout entier dans ma jouissance tribale du chocolat, fait la relation entre son ventre, elle et la future progéniture qu’elle portait. Elle a un regard vraiment angélique. Elle est presque transfigurée. Mais il faut dire qu’elle est arrivée en retard et transfigurée. Parfois quand elle souffle en inspirations expirations je me rends compte qu’elle pourrait accoucher ici-même. Qu’à cela ne tienne il y a une infirmière sur la place. Mais la dite infirmière en pédiatrie  a l’air en fichu état. Je saurai plus tard qu’elle a une indigestion alimentaire due aux brochettes de viande qu’elle a ingurgitées la veille et qu’elle vomira plus tard à grosses gorgées sur la route aux abords d’un énorme baobab entre Kani-Kéli et Mamoudzou. Comme quoi brochettes, covoiturage et yoga ne font pas bon ménage. A sa décharge elle n’est sur le territoire que depuis 3 semaines.

S., ma collègue de travail, s’approche de moi et me dit quelque chose comme:

Jean-Marie tu sais le yama et le niyama tu pratiques déjà au quotidien dans tes relations avec les autres profs et avec les jeunes. Tu as cette bienveillance naturelle.

Moi, je lui répondrais volontiers que c’est au contact des autres que j’ai acquis au cours du temps cette bienveillance par rapport aux autres et que je travaille encore cette bienveillance par rapport à moi-même, que j’ai encore du mal à m’autoriser à être moi sans peur sans haine sans reproche même si une grande partie du chemin me semble accompli. Mais quand elle me dit cela je me sens tout à coup l’étoffe d’un guru ! Je voudrais lui dire qu’elle a en elle une colère qui doit s’apaiser pour qu’elle puisse se poser. Elle pratique la boxe et le yoga ! Pour exorciser un trop plein d’énergie, de violence ! Elle se met en colère pour un rien ! Elle aime la discipline, le respect, elle est aussi mariée à un militaire de haut rang dont elle vit séparée géographiquement, comme elle vit séparée géographiquement de ses deux filles et de ses parents. Parfois je me dis qu’elle peut exploser en plein vol et je l’encourage à prendre de la distance ! Sois zen, lui ai-je déjà dit plus d’une centaine de fois en 5 mois que nous nous connaissons mais chassez le naturel il revient au galop. Je lui souhaite de trouver un bon guru qui l’aide à dissiper l’obscurité qui l’a envahie.

Eh oui je suis zen sans avoir jamais pratiqué zen zen ! Cette zénitude attitude me conduit souvent à dire pour couper court à la conversation : faites comme vous voulez, moi je m’en fous ! Cela en énerve plus d’un ! Mes prises de position iconoclastes sur l’amour, le destin, la mort, la famille, la fidélité, l’argent, la voiture, la politique, la nourriture, la religion, ma façon même de vivre, de manger, de boire, de m’habiller interrogent, pour ne pas dire dérangent.

Moi mon guru c’est le cyclone, c’est lui qui m’a fait swami,  éveillé, m’éveille et m’éveillera. Mon karma c’est être pyrobate, de marcher sur les charbons ardents de la vie et je n’ai qu’un mantra : un oeil ouvert au coin duquel iraient et viendraient des fourmis volantes chargées de soutras aussi volatiles que l’alizé.

Il n’en est pas moins vrai, même si j’ai l’air de plaisanter, je sais je suis taquin, que j’ai pu observer que dans une classe d’enfants non francophones non scolarisés nouvellement arrivés sur le territoire à Mayotte  les bienfaits du yoga sont incomparables et je m’intéresse à tout ce que la Recherche sur le yoga dans l’éducation proposera et a déjà proposé depuis 40 ans, quitte à me l’appliquer à moi-même en m’inspirant de ce qui suit :

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et si d’aventure vous avez vent de quelque chose autour du yoga sur Mayotte qui me fasse nager en six mois, faites-le moi savoir illico presto ! Namasté !

 

 

 

Le soleil se lève à l’Est et se couche à l’Ouest

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Qu’on appelle l’Est le Levant ou l’Orient et l’Ouest le Ponant ou l’Occident, le soleil ne se lève ni ne se couche ! C’est la terre qui tourne sur elle même sur un axe est-ouest en moins de 24 heures! Tout n’est donc qu’illusion ! Aux équinoxes de mars et de septembre  seulement on pourrait prendre cette formule lapidaire pour de l’argent comptant. Le reste du temps selon le solstice le soleil semble orienté sur d’autres axes qui vont du Nord au Sud.

Cette position apparente du soleil a mystifié les hommes qui autrefois situaient Hadès, le pays des morts à l’Ouest tandis que le paradis était lui positionnée à l’Est ! Et continue de les mystifier puisque par exemple la plupart des absides des églises romanes sont orientées vers l’Est, le berceau du Soleil, un Est mythique qui symbolise le Christ, la lumière !

abside

Que dit Wikipedia ?

Bien que le mot abside ne doive rigoureusement s’appliquer qu’à la tribune ou cul-de-four qui clôt la basilique antique, on l’emploie aujourd’hui pour désigner le chevet, l’extrémité du chœur, et même les chapelles circulaires ou polygonales des transepts ou du rond-point.

Que dit le CNRTL ?

Abside, subs. fém.

I.− ASTRON., vieilli. Voir apside, et inf. hist. I.

II.− ARCHIT.

a) Construction, qui termine le chœur d’une église, soit par un hémicycle, soit par des pans coupés, soit par un mur plat. Bien que le mot abside ne doive rigoureusement s’appliquer qu’à la tribune ou cul-de-four qui clôt la basilique antique, on l’emploie aujourd’hui pour désigner le chevet, l’extrémité du chœur, et même les chapelles circulaires ou polygonales des transepts ou du rond-point.«  (Viollet 1875).

b) L’abside est la tête de l’église, l’extrémité du côté de l’autel, lorsque cette extrémité est de plan arrondi ou polygonal.«  (J.-A. BrutailsPrécis d’archéologie du Moyen Âge, Glossaire archéologique, 1924) :

1. … l’évêque, tenant l’évangile à la main, monta sur son trône qui s’élevoit au fond du sanctuaire, en face du peuple. Les prêtres, assis à sa droite et à sa gauche, remplirent le demi-cercle de l’abside. Les diacres se rangèrent debout derrière eux; la foule occupoit le reste de l’église; … F.-R. de ChateaubriandLes Martyrs ou le Triomphe de la religion chrétienne,t. 2, 1810, p. 199.
2. Quelle que soit l’enveloppe sculptée et brodée d’une cathédrale, on retrouve toujours dessous, (…) la basilique romaine. (…) Ce sont imperturbablement deux nefs qui s’entrecoupent en croix, et dont l’extrémité supérieure arrondie en abside forme le chœur; … V. HugoNotre-Dame de Paris,1832, p. 134.
3. Si l’on arrive à la chapelle par le chevet, l’effet est tout autre. La haute abside du quatorzième siècle vous apparaît dans toute son audace et dans toute sa beauté avec l’angle savant de son toit, le riche travail de ses balustrades, la variété de ses gargouilles, la sombre couleur de sa pierre et la transparence vitreuse de ses immenses lancettes, … V. HugoLe Rhin,Lettres à un ami, 1842, p. 70.
4. Le plan des premiers oratoires ne présentait, en général, qu’une seule nef, terminée à l’orient par une apside ou niche semi-circulaire. A. LenoirArchitecture monastique,1852, t. 1, p. 90.
5. Elles avaient gravi les trois marches qui menaient au chœur, elles tournèrent par le pourtour de l’abside, la partie la plus anciennement bâtie, d’un enfouissement de sépulcre. Un instant, contre la vieille grille, très ouvragée, qui fermait le chœur de partout, elles s’arrêtèrent pour regarder scintiller le maître-autel, dont les petites flammes se reflétaient dans le vieux chêne poli des stalles, (…) fleuries de sculptures. É. ZolaLe Rêve,1888, p. 123.
6. La scène forme un vaste hémicycle pareil à l’abside d’une cathédrale dont les voussures partant d’une clef de voûte où elles se pincent et rattachées par en bas à de gros piliers romans déterminent une série de chapelles ou de loges éclairées par derrière. P. ClaudelLa Parabole du festin,1926, p. 1099.
7. La nef se creusait comme une grotte miraculeuse, obscure et pourtant illuminée par d’innombrables herses de cierges qui transformaient l’abside en un buisson ardent. R. Martin du GardLes Thibault, L’Été 1914, 1936, p. 623.
Rem. J.-A. Brutails, loc. cit., ajoute : ,,Suivant M. Monceaux (Bulletin monumental, 1907, pp. 541-42), chez les Latins, l’idée de courbe semble toujours impliquée dans le mot absis ou apsis… − Ne pas parler d’abside carrée.« 
III.− LITURG. ,,Châsse où l’on mettait les reliques des saints.«  (Littré). Sens douteux, cf. hist. III.

IV.− P. ext. Angle de toile destiné à prolonger et à agrandir une tente :

8. Articles de camping : « tentes canadiennes à abside triangulaire ». Album de Manufrance,1961.
Rem. Cette ext. de sens, peut-être éphémère, méconnaît le caractère essentiel du sens du mot, qui traditionnellement impliquait une idée de forme arrondie. (Cf. hist.).

Stylistique − Ce terme très techn. se prête peu aux emplois fig., cf. cependant l’essai suiv. : 9. Ils étaient, la montagne et lui, un pur dialogue. Quand l’heure appartenait déjà aux ténèbres elle s’élevait au-dessus de tout, à la manière du triangle doré des gloires dans une église de campagne qu’eût été la nature entière. (…) Le dernier reflet du soleil avait-il disparu au détour de l’abside sombre de la nuit? M. Godeau se retournait pour le voir revenir le lendemain entre les chênes. M. JouhandeauMonsieur Godeau intime, 1926, p. 186. (Compar. de la nature avec une église de campagne et de l’horizon assombri de la voûte céleste avec l’abside qu’aurait une telle église).

Prononc. ET ORTH. − 1. Forme phon. : [ab̭sid]. 2. Dér. et composés : absidal, absidiole. 3. Hist. − La forme apside apparaît au xviiies. ds Voltaire (cf. hist.); elle est attestée ds l’Encyclopédie de Diderot dès 1751 comme vedette princ., et est encore signalée ds Ac. 1878. On en trouve un ex. dans la docum. IGLF (A. LenoirArchitecture monastique,1856, p. 1926).
Étymol. − Corresp. rom. : n. prov. absido, assido; ital. àbside; esp. ábside; port. abside; cat. àbsida. 1. 1562 abside « point de l’orbite d’une planète où elle se trouve ou à la plus grande ou à la plus petite distance du soleil » terme d’astron. (Du Pinet ds DG), attest. isolée; 1690 « id. » id. (Fur. : Absides s. m. terme d’astronomie. Ce sont deux points de l’orbite d’une planète, dont le plus haut est nommé apogée et le plus bas périgée…); 2. 1690 « construction en forme d’hémicycle qui termine le chœur d’une église » terme d’archéol. relig. (Fur. : Absides s. m. […] Dans les vieux titres on a appellé absides, la partie intérieure de l’Eglise où est le maître autel, qui avoit ordinnairement une voute particuliere et séparée). Empr. au lat. absida (empr. pop. à l’acc. gr. apsida − sans l’aspirée − de même sens que le lat.; est fréq. aussi la transcription sav. lat. apsis) attesté : 1 comme terme d’astron., dep. Pline (Hist. nat. 2, 63 ds TLL s.v., 322, 59 : apsidas « orbite d’une étoile »), en lat. médiév. « point le plus bas de l’orbite d’une planète » : ann. 969, Epistola Gunzonis ad Augienses Fratres ds Marten. Com. 1 Ampliss. Collect. col. 310 D ds Du Cange : Vile putat in liberalibus studiis immorari; planetarum Absidas, positionem discursus per Zodiacum, circulorum inter se replicationem inquisitum ire nihili pendit; cf. Albert le Grand (Metaphysica, 11, 2, 23 ds Mittellat. W. s.v., 49, 44 : dicuntur auges summae elevationes et abscides infimae depressiones uniuscuiusque planetae); 2 comme terme d’archéol., au sens de « rotonde » dep. Pline hapsida (Epist. 2, 17, 8 ds TLL s.v., 322, 59 : cubiculum in h. curvatum), fréq. sous la forme absida en lat. chrét. (Paulin de NoleEpist., 32, 10, ibid. 322, 84 : absidam) et en lat. médiév. : ixes. RatpertusDe orig. monast. S. Gall., 26 ds Mittellat. W. s.v., 49, 51 : absidam… post altarium … pictura deaurata … composuit; cf. ann. 1311, au même sens, port. (de formation pop.) ausidua (< lat. *absidula) inséré dans un texte lat. (Testam. episcop. Gardiensis [Guarda prov. Beira, Portugal] ds S. Rosa de Viterbo [Elucidario], I, 150 ds Du Cange s.v. assidua : mandamus corpus nostrum imo verius cadaver, sepeliri in ecclesia cathedrali Aegitanensi [évêché d’Idanha, Portugal, transféré à Guarda] intus in ausidua coram altari majori.) Le fr. abside, terme d’archéol., est certainement bien ant. à 1690. D’autre part Du Cange [Add. Benedictins ann. 1736] s.v. absida signale comme synon. du terme archéol. : rond-point, première attest. du mot dans cette accept. (encore ds DG s.v.). HIST. − Abside implique par ses lointaines origines l’idée d’une forme circulaire : gr. α ́ π τ ε ι ν « nouer », d’où α ̔ ψ ι ́ ς « nœud », d’où par anal. avec la courbure d’un nœud « objet de forme circulaire ». Du gr. au fr. en passant par le lat. le mot s’est spécialisé dans les terminol. de l’astron. (les mouvements célestes sont circulaires) et de l’archit. (pourvu que la constr. ainsi désignée comporte un élément tant soit peu arrondi). Pas de sens disparu avant 1789, mais cf. inf. I C la dichotomie abside/aspide(s) et II C 2 l’accept. « oratoire secret ». I.− Abside, terme d’astron. (cf. étymol. 1.) − A.− En lat. class. (Pline) le plur. apsidae désigne très logiquement les 2 points extrêmes de l’orbite d’une planète (en ces points la planète « tourne »), d’où désignation de l’orbite elle-même définie par ces 2 points. − Rem. En lat. médiév. Albert le Grand (xviiies.) réserve exceptionnellement ce plur. à la désignation d’un des points extrêmes de l’orbite et choisit (arbitrairement?) le point le plus bas (cf. étymol.). B.− Entré en fr. au xvies. (cf. étymol.), le mot désigne à nouveau les 2 points extrêmes de l’orbite : Absides (…) Ce sont deux points de l’orbite d’une planète dont le plus haut est nommé apogée, et le plus bas perigée, ou le plus près de la terre. Le diamètre qui les joint s’appelle ligne des absides qui passe par le centre de l’orbite de la planète, et par le centre du monde. Fur. 1690. Cf. aussi Fur. 1701 et Trév. 1704 à 1771. − Rem. L’ex. de Fur. repris par les Trév. semble se référer à la théorie géocentrique de Ptolémée et ignorer la théorie héliocentrique de Copernic (1543). C.− Vers 1789 la var. phonét. et orth. apside (conforme à l’étymon fr.) est utilisée pour le sens de abside en astron.; le fr. se trouve auj. dans une situation claire avec pour 2 sens, 2 mots indépendants, abside en archit., apside(s) en astron :  À l’époque des Trév. Voltaire (ou son imprimeur) écrit déjà : Cette gravitation est la cause de la révolution des apsides de la lune en neuf ans. Volt.Newton [1738], III, 10 ds Littré− Ac. 1835 et Ac. Compl. 1842 créent 2 mots-vedettes mais les maintiennent en rapport en faisant le double renvoi de l’un à l’autre (cf. aussi Littré s.v. apside).  Rob. 1953 ne fait plus que le renvoi de apside à abside : Apside(…) 1) Archit. Vieilli « abside ». 2) Astron. (…) − Rem. Les déf. d’Ac. 1835 à Rob. ne comportent plus d’erreur ni même d’équivoque quant au syst. du monde et apside(s) est devenu un terme générique commode pour classer des termes spécifiques tels apogée/périgée, aphélie/périhélie, aposélénie/périsélénie, apojove/périjove, etc. (révolutions respectives autour de la Terre, du Soleil, de la Lune, de Jupiter). II.− Abside, terme d’archit. (cf. sém. II). − A.− En lat. class. (Pline) (h)apsida désigne une constr. voûtée qui peut être une chambre à coucher (cf. étymol.), la loge de l’empereur au cirque (Pan. 51, 4), etc. L’emploi du mot n’est donc pas limité à un type de bâtiment. B.− Le lat. chrét. (cf. ds étymol. Paulin de Nole iiieives.) spécialise le mot en archit. relig. C.− Le mot entre en fr. au xvies. (cf. étymol.) avec ce sens spécialisé : 1. xviies. (avec une déf. suggérant que abside signifie « voûte ») cf. Fur. ds étymol. 2. xviiies. Ce sens s’obscurcit; cf. Trév. 1740 à 1771 qui, outre les sens du mot, mélange le lat. et le fr., les orth. apside et abside,le sing. et le plur., créant ainsi de graves et durables confusions (cf. aussi inf. III, rem. 1) : Abside (…) Tèrme d’Architecture et de Liturgie. C’est une voûte (…). On appelle aussi abside, le Sanctuaire, ou la partie de l’Église qui est séparée du reste, et dans laquelle est l’Autel parce qu’elle est en voûte. Du Cange. (…) Il s’est dit aussi quelquefois pour des Oratoires sécrèts qu’on a autrement appelez Doxologia, Doxalia, noms grecs qui viennent de δ ο ́ ξ α louange parce qu’on y chante les louanges de Dieu. Ces mots sont encore en usage dans les Pays-Bas et signifient ce que nous appellons en François Chœur : un lieu au delà de l’Autel où les Religieux chantent l’Office séparez du Peuple et sans être vûs (…). Il y avoit quelquefois plusieurs absides dans une même Eglise; ainsi l’Auteur de la vie Saint Hermenland qui écrivoit au huitième siècle dit que ce Saint fut entèrré dans l’abside méridionale de la Basilique de Saint Paul à Nantes. Absides alors ne peut, ce semble, signifier que deux choses; ou ce que nous appellons Chapelles, qui étant voûtées étoient chacune une petite abside séparée; ou dans les Églises bâties en forme de croix on appelloit abside méridionale le côté droit de la croix qui regardoit le Midi, l’Autel étant toujours à l’Orient. Ce second sens paroit d’autant plus probable qu’au même endroit le même Auteur distingue abside d’Oratoire qui n’est autre que Chapelle (…). 3. xixes. cf. ds sém. déf. stricto sensu de Viollet-Le-Duc qui en outre atteste pour son époque les ext. de sens : « chevet », « extrémité du chœur », « chapelles circulaires ou polygonales »; cf. aussi du même : Certaines églises ont leurs croisillons terminés par des absides semi-circulaires : tels sont les transepts des cathédrales de Noyon (…) 4. Fin du xixes. et xxes. La création de absidiole (1866, cf. absidiole, hist.) semble avoir eu pour effet de clarifier les emplois de abside en réservant le mot à la seule désignation de l’abside principale : Absides (…) Hémicycle formant le fond des basiliques païennes, qui devint le sanctuaire des basiliques chrétiennes. P. anal. 1. Partie correspondante des églises postérieures, où elle n’est qu’une simple chapelle. 2. Chapelle en hémicycle à l’extrémité de la nef ou du transept. (DG). Il faut interpréter cet art. du DG en rapport avec l’art. absidiole du même dict. Malgré les apparences c’est toujours la même partie de l’église qui est désignée, mais dans ses situations hist. successives (basiliques païennes; basiliques païennes utilisées par les chrétiens; églises construites postérieurement, avec ou sans transept). III.− Abside, « châsse » (cf. sém. III). − 1reattest. en l’état actuel de la docum. : Abside est aussi le nom que l’on donnoit autrefois à la bière où l’on mettoit les reliques des Saints : on l’appelle aujourd’hui châsse. On appelloit absides ces sortes de bières, parce qu’elles étoient élevées et disposées en voûte. (Du Cange ds Trév. 1740). − Rem. 1. Cette déf. de Trév. 1740 est recopiée par Trév. 1752 et 1771, puis reprise ds Ac. Compl. 1842 et Littré (ce dernier copiant littéralement le précédent mais l’un et l’autre sans ex.). En revanche toutes les éd. de l’Ac.ignorent ce sens. Trév. 1740 semble à l’orig. d’un sens fantôme du fait d’une mauvaise lecture du texte de Du Cange. En effet Trév., mentionnant un sens déjà disparu à son époque (concurrence de châsse), paraît faire allus. à l’existence d’attest. françaises plus anc. (cf. abside est le nom que l’on donnoit autrefois…). Mais une vérification chez Du Cange, montre qu’il s’agit seulement d’un sens lat., d’ailleurs peu sûr, du mot lat. absida. De plus les vastes dépouillements d’a. et de m. fr. faits depuis 1740 n’ayant pas attesté abside « châsse », on peut penser que Trév. a créé un sens fantôme a) de l’a. et du m. fr., b) du fr. mod. vu le passage de ce sens ds Ac. Compl. et ds Littré dont la déf. est actualisante (« châsse où l’on mettait les reliques des saints »). 2. Si tant est que ce sens ait existé ou existe malgré la vive concurrence de châsse, noter que Lar. 20edonne ce sens non plus à abside mais à absidiole (« châsse contenant les ossements d’un saint »), ce qui fait un second concurrent et corrobore l’affirmation ci-dessus (II C 4) selon laquelle le néol. absidiole a épuré le sémantisme de abside; mais ce sens est-il mieux établi pour absidiole que pour absideIV.− Abside, « article de camping » (cf. sém. IV). − Cette ext. du sens II est récente (1reattest. Lar. encyclop.), création qui correspond au développement du « camping ».
STAT. − Fréq. abs. litt. : 158.
BBG. − Alex. 1768. − Barb.-Card. 1963. − Bouillet 1859. − Chabat t. 1 1875. − Chesn. 1857. − Glossaire des termes romans. − La Pierre qui Vire, 1965. − Jossier 1881. − Lavedan 1964. Marcel 1938. − Mortet (V.) Lexicographie archéologique. Le sens du mot abside. Paris, 1909, 9 p. − Perraud 1963. − Privat-Foc. 1870. − Viollet 1875.

Le porche du temple de Salomon était orienté vers l’est ! Ainsi que ‘autres églises à Rome, capitale de la chrétienté. En effet jusqu’au 16ème siècle les fidèles priaient tournés vers le couchant, symbole de Christ ressuscité. Cette tradition persiste jusqu’à de nos jours ! Puis sur injonction du pape Pie V  il fut admis  que le choeur de l’église soit occidenté (orienté vers l’ouest)  si cela pouvait l’intégrer au mieux dans la ville où l’église venait être édifiée.

L’abside en cul-de-four des églises anciennes joue le même rôle que le mihrab des mosquées musulmanes qui indique la qibla, la Mecque (depuis 629, car auparavant les mosquées étaient orientées vers Jérusalem) où se trouve la mosquée du Prophète. C’est dans l’axe de la qibla comme dans celui de l’abside que les fidèles se tournent pour prier. Outre l’importance de l’abside et de la mihrab pour indiquer l’orientation de la prière il y a une autre raison d’ordre acoustique qui justifie ces deux constructions architecturales : abside comme mihrab  renvoient et amplifient la voix de l’imam comme du prêtre qui est placé devant.

L’abside voûtée en cul-de-four (en forme de quart de sphère ou demi coupole comme les fours à pain romains) caractérise l’église romane et se retrouve encore aujourd’hui dans de nombreuses églises en France dans le Poitou, en Normandie, dans le Lyonnais, en Auvergne et en Bourgogne. Elle a été remplacée par des voûtes de nefs et transepts dans le style gothique qui le suivit.

A l’enterrement d’une île morte

Jazirat al Mawet, autrement dit Mayotte, c’est l’Ile de la Mort. Ce n’est pas moi qui l’ai inventé, ce surnom. C’est le nom macabre que lui ont donné les premiers navigateurs arabes. Ils avaient sans doute leurs raisons.

Dans les cimetières pas de trace de nom, ni de stèles, ni de couronnes, ni de fleurs. Seul celui qui a enterré sait où se trouve son défunt. C’est dans l’anonymat complet que les morts dorment le corps tourné vers la qibla de la Mecque, vers le Nord ! Les rites mortuaires musulmans et ancestraux se chevauchent !

En effet, « dans un premier temps, on ferme les yeux, la bouche, on couvre le corps d’un linceul composé de trois étoffes blanches et on lui assure un bain mortuaire digne comprenant l’usage d’eau chaude additionnée ou non d’eau de Zamzam, des plantes aromatiques, du camphre nommé ”Kanuru”, des feuilles de “Mtsinavu” et du coton pour boucher les orifices ainsi que du parfum ». Par ailleurs, « la pratique du bain mortuaire doit suivre des étapes précises », « Par le biais de massages, on appuie sur l’abdomen du mort pour vider les viscères. Les écoulements et les selles sont recueillis dans un trou fait sous le lit ou dans des bassines placées sous le lit.

Avant de les enterrer dans un linceul blanc ils ont été nettoyés à l’eau de Zamzam, puis mis dans une caisse pour être portés à la mosquée où une prière est faite en leur honneur puis on les retire de leur caisse et on les enterre à même la terre. Des planches sont placées sur le cadavre puis on le recouvre de terre. Cette terre est ensuite arrosée d’une eau spéciale.

Une fois mort  les anges  exterminateurs  Munkar et Nakir sont deux capitaines qui vont pratiquer dans la tombe votre interrogatoire et décider du chemin que votre âme va suivre selon que vous avez prié et été bon musulman. Ils vous dispatchent au bout de 40 jours après l’enterrement soit au paradis soit en enfer.

Lors d ‘un décès il y a 4 moments importants :

  • le jour de l’enterrement proprement dit, au plus tard vingt–quatre heures après le décès,
  • le troisième jour, qui est une sorte de petit deuil : un boeuf doit être sacrifié
  • le neuvième jour ou moyen deuil : on offre des gâteaux
  • le quarantième jour ou grand deuil; un autre boeuf doit être sacrifié
  • A chacune de ces étapes la communauté se retrouve dans la demeure familiale du défunt. On offre à boire et à manger. La nourriture consiste en général en riz et lait fermenté auquel on ajoute du sucre, du kangué, du poulet, des bananes vertes, du manioc.

On peut aussi offrir des Coran aux convives pour qu’ils puissent prier en communion fraternelle.

il existe aussi un plat à base de papaye verte coupée en tranches arrosée de lait fermenté et de sucre.

Les convives hommes les plus importants repartent avec le douan, qui est un sac en plastique transparent où se trouvent 2 ou 3 boissons non alcoolisées, une bouteille d’eau, des gâteaux.

Une mort coûte très cher car c’est comme le grand mariage. Ce n’est pas tant le mort que l’on pleure mais sa puissance et celle de son clan que l’on expose lors des funérailles.

Elan vital et pentabond

Sans élan pas de saut ! saut en longueur, pentabond, saut à la perche, saut en hauteur, triple saut, saut à la planche : sans élan c’est l’échec assuré !

Sans élan pas de jet ! Lancer du poids, lancer du disque, lancer du javelot, lancer du marteau !

Sans élan pas de course ! Ni 110 mètres ni 400 mètres haies, ni 3000 mètres steeple !

L’élan c’est elã en portugais, impulse en anglais c’est un mouvement de l’inertie vers l’avant, une course rapide avant l’action explosive. On doit prendre son élan, et généralement pour cela on recule, parfois à plus de 20 mètres de l’obstacle à franchir et cette accélération nous permet de franchir parfois l’obstacle. Parfois malgré tous nos efforts on échoue et la barre tombe, ou on mord sur la limite d’appel, ou on n’arrive pas à s’élever suffisamment. Parfois l’objet que l’on doit propulser retombe à nos pieds ou à une distance ridicule malgré tous les efforts que nous avons déployés.

Tout le monde s’accorde pour dire qu’il ya une exigence dans cette course d’élan d’un certain nombre de paramètres pour arriver à un geste parfait. Il y a certes le nombre de cycles, de foulées, la position des bras, la courbure du corps, la trajectoire à suivre, la vitesse, le transfert du poids, le plan de l’élan, le point d’impact, la finition du mouvement, les axes de rotation, il y a la volonté de vaincre, il y a les aptitudes naturelles. Il faut s’entraîner, s’échauffer, pratiquer des étirements sinon on risque la sanction suprême : la blessure musculaire (contractures, déchirures, claquages) . Bref l’élan est tout sauf de la sinécure !

Qu’il s’agisse d’élan frontal, latéral, dorsal, d’élan de rotation, de pas glissé ou de pas changé il y a dans l’élan une détente, une force explosive, une sorte de suspension primitive et inconsciente dans l’air du corps en extension par la grâce des muscles inférieurs (fessiers, quadriceps et mollets) et des muscles supérieurs.

Et qu’en est il de l’élan vital ? Que nous dit Deleuze ?

L’élan vital c’est un potentiel, l’élan vital c’est un potentiel, il s’actualise en créant des chemins divergents. Qu’est-ce que nous disait Bergson ? Une chose très belle, très très simple. Il nous disait… Je fais un nouveau schéma pour que vous compreniez [ ?]. Voilà : vous avez le potentiel, élan vital. Il n’a jamais dit que ça existait comme ça, c’est un pur virtuel. Bien. Comment définir ce potentiel biologique, ce potentiel de la vie ? Vous allez voir : il le définit absolument comme un rapport de forces, Bergson. Il dit : ce potentiel, on va le définir comme ceci… ou cette virtualité on va la définir comme ceci : deux choses à la fois, qui sont des rapports de forces ; emmagasiner de l’énergie, ah… emmagasiner de l’énergie, faire détonner un explosif. C’est des rapports de forces ça. Emmagasiner de l’énergie, faire détonner un explosif. Pour Bergson, c’est ça la vie, un point c’est tout. C’est le potentiel biologique. C’est une pure virtualité.

L’élan vital s’actualise : ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu’il va s’incarner dans des formes vivantes, l’élan vital est sans forme, lui, c’est un élan, c’est-à-dire une force, si vous voulez. Donc ça marche très bien. C’est un élan, c’est une force. Euh. Qu’est-ce que je disais ? Oui, mais c’est même… bon. Deux rapports de forces qui définissent la virtualité. Là-dessus, quand cette virtualité s’actualise, elle s’actualise en créant une grande différenciation, une grande divergence. S’actualiser, c’est se différencier. Et qu’est-ce que ça va donner ? Tout se passe comme si le virtuel était trop riche. Donc il ne peut pas s’actualiser en un bloc.

 

L’élan vital, notion développée par Henri Bergson, puis revisitée par Gilles Deleuze, fonctionne un peu de cette façon ! Si nous nous considérons comme un concentré unique de continents intérieurs mettant en jeu intuition, sentiment, sensation et esprit (cf CG Jung) où s’expriment nos cultures multiples séparées par des barrières intérieures, des murs ou des crevasses ce qui fait lien et nous permet de franchir ces barrières c’est une rampe de lancement interne, un cinquième continent intérieur invisible, l’élan vital avec ses deux polarités (Intraverti et Extraverti), cette force potentielle qui sommeille en chacun de nous, en chacune de nos cellules. Il nous faut tout de même sinon l’activer du moins l’actualiser et ce n’est pas simplement une affaire de technique. On aimerait certes pouvoir dire de ce cinquième continent :

« Là tout est ordre et beauté,

Luxe calme et volupté »

après Baudelaire et Gauguin mais nos continents intérieurs sont parcourus de fleuves, océans, cyclones, volcans contradictoires et quand bien même nous  prétendrions  avoir décrypté l’atlas intime de nos continents intérieurs il y a toujours des régions inexplorées, des terra incognita dont nous devrions débroussailler l’ADN. C’est un voyage sans fin, une interminable pentabond auquel nous convie l’élan vital ! Cet élan doit nous permettre de franchir par un enchaînement de cinq bonds : un cloche pied, trois foulées de course et un saut nos quatre autres continents intérieurs.

grajé rapé raklé

La technologie culinaire est d’une précision diabolique. Un cuisinier est un être organisé. il y a les choses que l’on émiette, celles qu’on coupe en tranches, celles qu’on cisaille, celles qu’on cisèle, celles qu’on émince, celles qu’on presse, celles qu’on écrase, celles qu’on hache, celles qu’on coupe et il y a celles qu’on graje. Qu’on dise râpé, grajé, grated, ralado on dit la même chose. En anglais il y a néanmoins une petite subtilité entre grated et shredded. Pour grajer on a bien sûr toutes sortes de râpes et de mandolines. Certains préfèrent le robot et ses multiples lames tandis que d’autres ne jurent que par la pierre de corail. Je fais partie de ces derniers.

Chaque culture a ses grajé symboliques. Dans mon univers wolfokien nous avons au choix :

la noix de coco,

l’oignon,

le radis,

le navet,

le concombre (pour la salade de concombre râpé)

la racine de manioc, pour faire le couac, la cassave

la carotte, pour la salade de carottes râpées,

les pommes de terre (on a affaire alors aux pommes paillasses)

le chou palmiste,

la courgette,

l’aubergine,

le christophine,

le jacque vert (comme dans la recette du cari Ti jacque de la Réunion)

la sapote mamey

la noix de muscade,

le giraumon, (pour les accras)

la gousse d’ail,

le madère (Gp) = dachine (Mq) = songe, chou e chine (Re) = taro = malanga (cu) pour les accras par exemple

le zeste le citron vert, pour le chodo

le noyau d’avocat

le gombo (pour faire la sauce kopè ivoirienne)

le dictame (pour la farine)

la mangue verte (pour le souskay)

le gingembre frais,

la papaye verte (pour le souskay)

le bois d’inde,

le fruit à pain, pour la farine de fruit à pain

la patate douce,

l’igname,

la banane verte =poyo (gp) =ti nain (mq) pour le carri banane râpée (Maurice)

On va se faire un tchak

Tout est prétexte à tchak à Mayotte. C’est l’équivalent de l’apéro entre mecs. Bon, il faut bien sûr de la boisson (et pas seulement de la gazeuse et de la non gazeuse) comme remontant et du solide. Le solide c’est en général du canard, du hérisson malgache, dit tangue à la réunion et landra à Mayotte, de la peau de boeuf, du gros poisson ou de la tête de zébu. Le tchak c’est une affaire d’hommes. Les femmes sont tolérées mais généralement les hommes se mettent dans un coin à l’écart sur la plage par exemple au moment du voulé et restent entre eux à discuter et rigoler.  ils ne laissent à personne de la gent féminine  le soin de préparer leurs affaires.

Le tchak équivaut donc à un barbecue entre hommes,

Le hérisson malgache dit tandraka à Madagascar et originaire de l’île se retrouve aussi bien à Mayotte qu’aux Comores, à la Réunion, à Maurice ou aux Seychelles. C’est du gibier à poil dont la chasse est en principe réglementée entre le 15 février et le 15 avril. Bien sûr les braconniers sévissent et à Mayotte ils chassent l’animal de jour accompagnés de leur chien. Traditionnellement à la Réunion ces chasses se menaient avec une race de chien appelée Royal Bourbon mais désormais les chiens viennent d’ailleurs la plupart du temps. Le tangue (Tanrec ecaudatus) est considéré comme un plat de luxe.Il n’a pas le droit d’être commercialisé mais à la Reunion par exemple on en a 3 pour 50€. A Mayotte on peut le chasser sans arme mais uniquement pour sa consommation familiale.

Le tangue peut être cuisiné en massalé, en civet, en cari ou simplement boucané.

A Mayotte le cari de landra a comme ingrédients principaux thym, citron, sel, curcuma, oignon, ail, piment

A la Réunion le cari tangue a pour ingrédients  le vin rouge, la sauce tomate, le gingembre, la feuille de  caloupilé, le thym brésilien, la feuille 4 épices, le clou de girofle, le combava, le gros sel, poivre, ail oignon, le rhum, le curcuma, la tomate, les feuilles de tomate, le citron, la muscade

Le landra ou tangue est de ces plats traditionnels qui permettent à l’homme e rester en contact avec sa nature sauvage ! Même si généralement les chasseurs ne sont pas les consommateurs finaux en mangeant du gibier sauvage l’homme croit toucher à son être profond, caché. Le ressort est le même pour ceux qui au Brésil mangent du tatou, ou du serpent ou qui aux Antilles et aussi à Mayotte mangent de la tortue, de la roussette (guimbo) ou du raccoon !

il n’est pas anodin qu’à la Réunion  il est dit plat cafre, et que c’est une façon pour ceux qui en mangent de rentrer en contact avec leur africanité. On dit qu’il n’est pas rare que des tablées de 3000 personnes mangent au même endroit du tangue. C’est donc aussi un plat identitaire.L’aspect sauvage est tel que l’on mange aussi le plat traditionnellement à la main ans une feuille de banane.