Ma paella au riz noir et aux haricots rouges de la Nativite

Eh oui chacun ses rêves. Moi mon rêve c’était pour ce réveillon 2019 une paella aux fruits de mer et au riz noir servie avec des haricots rouges. Vous me direz que je suis iconoclaste. Basta le chapon. Basta  la dinde et l’ agneau. Basta basta basta. Moi je vais jusqu’au bout de mes rêves. Alors direction San Sebastian. Et là après m’être partagé entre de la morue à la plancha pommes de terre sautées (copieuses et délicieuses) et des chipirones à la plancha accompagnées d’aussi délicieuses pommes de terre et poivrons à 15 € l’assiette à Bidebide, restaurant traditionnel juste en face de la fnac et du marché Santo Andre je pénétre dans le supermarché et je me régale. Des pinces de crabe, de la morue, du poulpe, des chipirones. À la maison j’avais déjà les gambas. Le riso vénère, le riz noir italien. Un riz complet s’il en est. Et le safran. Le colorant alimentaire La Maja. LE coriandre vert, le persil. L »oignon, l’huile d’olive, l’ ail. Le citron. Avec le vin moelleux La Cartuja. Le cava Segura Viudas Reserva. . Mama Mia. Une fois tout ça mélange avec le riz. Un petit bol de haricots rouges. C’est ma Nativité. Je renais. Une petite cuillère de, sauce pimentée. Jouissance infinie. Si j’osais je baptiserais ce biberon : feijoada de frutos do mar à moda sem vergonha de San Sebastián !

Une envie de femme enceinte de cuisine togolaise

Ça m’est venu soudainement, insidieusement, comme une évidence. Ça m’a pris au ventre. Une envie folle, impérieuse de cuisine Togolaise. Je me suis senti comme doit se sentir une femme enceinteJe n’avais jamais même imaginé autrefois manger togolais. Pour moi Togo ça me mettait en mémoire accords de Lomé, décolonisation. Je ne visualisais même pas sur la carte. Je me souvenais vaguement que les Allemands avaient occupé le territoire. Un point, sautez à la ligne. On dit que la musique adoucit les mœurs et je ne connaissais aucun musicien togolais. On dit que l’écriture assouvi les mœurs et je ne connaissais aucun écrivain togolais. Pire, je ne connaissais aucun plat togolais bien que la cuisine adoucit les mœurs et rapproche les peuples. Il fallait mettre un terme à tout cela. L’occasion m’en fut fournie par une généalogiste d’ascendance guadeloupéenne, tamoule et togolaise. C’est elle qui fut le déclic. Cette triple origine me donna envie d’explorer ce champs inconnu pour moi. Je connaissais déjà la cuisine antillaise, la cuisine tamoule et la cuisine africaine. Mais cuisine africaine ne veut rien dire c’est comme si on disait cuisine européenne pour parler de la cuisine française. Donc je demandais à ma jeune interlocutrice les 4 plats qui la faisaient frissonner d’envie dans la gastronomie togolaise. Résultat des courses. Djenkoumé, dékou dessi, yovo gboman, gboma dessi (shoko au Ghana) ! Les saints Quatre Mousquetaires togolais. J’appris que la langue la plus parlée était le mina. Et que la cuisine Togolaise était proche de celle de sa voisine le Ghana. Mais comme je n’ai jamais mangé ghaneen ça me faisait une belle jambe. J’ai déjà beaucoup pratique les cuisines sénégalaise (mafe, tcheboudienne, soupoukandja) , ivoirienne, mahoraise, malgache et camerounaise (aloko) sans oublier les cuisines malienne, gabonaise, beninoise et congolaise. Je suis particulièrement attiré par tout ce qui contient semoule de  maïs, épinard (ou autres feuillages), poisson fumé , mouton, agneau ou cabri, crabe, gombos, piments, gingembre, et bien sûr je sais que ce qui compte c’est la sauce. Et c’est la que j’ai intériorisé le mot gbotemi. Le gbotemi c’est le mélange d’épices, les ingrédients spéciaux que chaque femme selectionne pour charmer, pour envoûter le palais de son homme, que chaque homme concocte pour ravir les papilles de sa dame, c’est un philtre d’ amour puissant. De lui dépend la sauce. Disons que la base c’est  clous de girofle, graines d’anis, d’agowan, de cardamome, le tout torréfié puis moulu avec le gingembre en poudre. Il y a tant de sauces pour que puissent s’exprimer cette domination : sauces adémè, gboma, yovo gboma, gombo, sauce graine, moyo, ebessessi, tchayo, etc etc. CUISINER c’est ainsi être un peu sorcier et sorcière, c’est affaire de sorcellerie, magie, envoûtement. Et il ne suffit pas de gestes magiques et d’ingrédients (certaines enchanteresses mettront dans votre sauce des escargots africains, d’autres un bouquet de kablé, d’autres que sais je encore, des feuilles de manioc, d’oseille) , il faut se laisser emporter par les incantations de ces multiples saveurs en langue mina. Il faut dédier son plat rituellement à Makeda, reine de Saba. Et vous ne trouverez l’équilibre dans votre plat que si Makeda vous possède et accepte de goûter à votre sauce.  Et je ne parle même pas des accompagnements à base de foutou banane, de riz blanc, d’ablo, d’akoumé (appelé aussi tô) (boule à base de farine de mais, farine de blé, fécule de pomme de terre) (pas d’attieke, s’il vous plaît, ce sera un peu acide) . Voire de patates douces. Le divin réside dans la sauce. Le divin réside dans le ntountou, une autre trinité de gingembre, ail et oignon. Le divin réside dans l’élaboration de sauce graine à base de fruits de palme. C’est le fameux trofai. Après avoir cueilli, lave, trie les fruits du palmier à l’huile on le dénoyautés et on le presse, ce qui donne au final une pulpe naturelle qui baigne dans l’eau et l’huile. Vous pouvez certes le trouver industrialisé en boîtes de conserves mais l’idéal, le nec plus ultra, c’est de confectionner son trofai artisanal. Ce qui fera dire à n’importe quel togolais qui se respecte : Le dekou dessi ne peut se faire qu’au Togo. En France ce serait impossible. Je remarque pour les puristes qu’il y a aussi le trofai en Côte d’Ivoire et un peu partout en Afrique ou dans le monde (Malaisie, Indonésie, Colombie, Brésil, Papouasie Nouvelle Guinée par exemple) pousse le divin palmier à huile, son excellence Elaeis guineensis. Attention le trofai n’a rien à voir avec l’huile de palme. Il s’agit de pulpe comme de la pulpe de tomates concassées. Au Brésil par exemple on l’appelle « polpa de dende » et on peut l’utiliser à la place de l' »azeite de dende » pour faire une savoureuse « moqueca de peixe » parfumée . O trouve ce palmier divin aux Antilles mais son emploi reste très secret. Pourquoi ? Motus et boule de hommes ?!!! Salvador de Bahia n’est certes pas Basse-Terre de Guadeloupe mais quand meme on voit bien le processus de déperdition qu’à généré la colonisation en remplaçant nos huiles traditionnelles par l’huile d’olive, de soja ou de tournesol. Ah qu’elle est lointaine l’huile d’arachide. Et encore plus lointaine l’huile de palme ! Ah mais heureusement on a encore l’huile de carapate et l’huile de ricin pour nous ancrer dans notre pharmacopée!

Moi j’ai décidé qu’il n’y a rien d’impossible. J’ai envie de toucher au divin, j’ai envie que Makeda me prenne, j’ai envie de cette jouissance. Alors que faire ?

L’idéal serait d’obtenir pour qui réside loin des palmiers à huile d’avoir des noix de palme congelées. Ensuite il suffit de les faire cuire et ensuite de leur faire rendre leur creme rouge en les pressant de la main ou dans un mortier. Fastoche, c’est facile comme bonjour. Vous devez pouvoir aussi commander direct du Togo ou de Côte d’Ivoire mais aussi du Ghana, du Nigeria, de Guinée, voire du Brésil, tous autant de pays qui pratiquent la sauce graine et vous faire envoyer votre produit frais. Quand on aime on ne compte pas.

Très chers cousins, sublimes cousines

Cousins veut aussi dire moustiques. Maringouins, quoi. Moi j’aime bien mes cousins. Et encore plus mes cousines. Parfois nous n’avons qu’un virgule vingt cinq de sang commun mais qu’importe. We are family. LA famille. La mifa c’est sacré. Je me souviens bien tout petit de mes cousins et cousines aux Antilles. Ils étaient pléthore. J’ai fait un bon bout de chemin avec certain. Nos routes se sont séparées très tôt avec d’autres. Mais par la généalogie je me suis fait une immensité de cousins. Aux Antilles, Guadeloupe, Martinique, bien entendu mais aussi Antigua, Îles Vierges américaines et Britanniques, États Unis, Canada, France, Gabon, Sénégal, Togo, Inde. Le monde est plus grand grâce au cousinage. Un cousin c’est comme un frère, une cousine comme une sœur. Il arrive que la relation soit équivoque et qu’un cousin désire une cousine comme dans le film Cousin Cousine. Mais c’est dans l’ordre des choses. À force de se fréquenter on se fond parfois. D’ailleurs on pourrait dire que sur nos îles on est tous cousins globalement. Depuis que je pratique la généalogie, plus de 25 ans, je me replonge aux sources de mon enfance et de la ribambelle de tiMouns qui cobstellait autour de moi. Je revois Francine et Josiane, plus âgées que moi, Annie Tamas, Samuel Hubbel, Alberte Blombo, Patricia Augustin, Céline Shimit, et Claudie.Des vin, des Pradel, des Louiserre, des Hubbel, mais aucun Baltimore. Tous n’étaient pas des cousins, certains étaient peut être des  familles alliées tout simplement mais ils sont gravés en moi. Certains sont décédés. D’autres ont disparu de mes cercles d’intérêt et de ma zone de chalandise par la force des choses. On ne peut pas avoir vécu environ 25 ans à l’étranger et conserver inchangée cette relation. Je m’en suis rendu compte en retournant aux Antilles en 2018 pour 3 mois. Je n’y ai rencontré aucun de mes cousins d’antan. Par contre je me suis enrichi d’autres nombreux de mon âge, plus âgés ou plus jeunes sur Bouillante, Pointe-Noire, Basse-Terre, Capesterre, Les Abymes. Grâce à la magie de la généalogie. C’est me même sentiment d’appartenance à un clan au delà des diversités ethniques. D’appartenir à une histoire commune. Au delà des monts et des vaux. Au delà de l’histoire officielle. Nous avons tissé des liens. La preuve. J’ai passé Noël chez un Jacques Lamy qui m’a gentiment invité à partager son réveillon. De telles attentions veulent bien dire que cousin n’est pas un vain mot. De même ma cousine Martine Baltimore de Bouillante. Je la considère désormais comme ma sœur. Ou ma cousine Sena qui est d’ascendance togolaise et guadeloupenne et que je considère un peu comme mon sixième enfant, ma troisième fille. Il y a l’amour paternel, l’amour paternel, l’amour marial, il faudrait analyser l’amour cousin al, on aurait des surprises sur la richesse qu’il implique.

J’ai testé le boudin basque

Comme tout antillais qui se respecte, je suis comme le labrador de Pavlov. J’adore. Les labradors adorent. Eh oui. Nous, sommes de la même race de chien. Les antillais sont des chiens même si tous vous diront Awa. Et pourtant tous adorent la redoutable sauce chien. Mais adorer adorer vraiment, au top, au pinacle, au paramount eh bien c’est l’adoration sainte et fanatique du boudin. Peut être est ce un retour en enfance certains se revoient sucer le téton de leur mère, voire pour certains quelques lèvres inferieures, moi je salive pour sa majesté Boudin. Pas boudin aux pommes, pas boudin aux noix, pas boudin noir. Non boudin antillais. Je vous ai déjà parlé de ma technique de confection du boudin héritée de mes innombrables samedi et dimanche matins précédant Pâque, Noël et mariages sous le haut patronage de mon feu paternel. Aujourd’hui je veux vous parler du boudin Basque. Je vis en pays Basque depuis presque 3 mois. Je suis installé pour 10 mois à Ciboure, le lonng de l’atlantique. J’ai posé mes ailes, pensais-je, pour vivre au plus près de la mer au calme et manger du poisson à bas prix. Hélas le poisson y est hors de prix. Si on aime le cochon ici on est servi. Le canard aussi. J’aime bien leur Lomo. Dès que c’est écrit Basque je teste et je reviens généralement enchanté. Ça a commencé par leurs tapas. Les fameux pintxos. On les trouve le soir à partir de 18h30 dans tous les bars qui se respectent. Ça coûte entre 2 et 2,50 € l’unité à Ciboure. 3 € à Saint Jean de Luz. J’ai déjà repéré mon petit bar j’y vais ou le soir ou le dimanche midi. On dirait le dimanche qu’il y a plus de gens dans le bar que dans l’église. On vous sert au 6 place du Fronton, dans un petit bar qui jouxte le restaurant Maitenia une dizaine de tapas différents. Le proprio, maître de céans se nomme Vincent Elgorriaga. Il y a les saucisses grillées, le chorizo, le Lomo, le fromage de brebis, plein de bonnes choses mais c’est surtout là que j’ai Goûté pour la première fois au boudin Basque. Délicieux. J’ai été surpris comme j’avais été surpris par le boudin écossais il y a de cela 6 ans à Edimburg. Certes ce n’est pas du piment bonda man Jacques mais du piment d’espelette AOP mais j’ai bien aimé. Adoré non. Mais aimé suffisamment pour en acheter la semaine dernière chez le charcutier du coin 2 morceaux et les agrémenter avec un soufflé de chou-fleur. Suffisamment pour en racheter ensuite à Leclerc pour continuer le test. Eh oui je suis comme ça. Quand je teste je ne fais pas semblant. Je m’y mets à fond. Je convoque mes papilles gustatives, mes « world famous taste buds » Et advienne que pourra. Alors que je ne suis jamais las de boudin antillais j’ai quand même remarqué que le boudin basque me fatigue un peu. Il est vrai que je le prends sec sans petit punch à la clé. Et sans pain. Réchauffé il a une petite odeur qui me rebute. Mais bon je n’ai pas encore peut-être goûté au graal du boudin. Sur le paquet de la marque Hiruak que j’ai acheté à Leclerc les ingrédients indiqués sont  gras et couenne de porc, oignons, sang, chapelure (gluten) sel, piment d’espelette, (0,5%), E325, E262, E331, épices et plantes aromatiques, arômes naturels, boyau naturel. Oups ! Additifs en vue  ! Dès que je vois ces E suivis de trois chiffres je vois rouge. Et le boudin bio 100 pour cent naturel il est où mon boudin ARTISANAL bio? AVEC LA VIANDE DE TÊTE DE PORC BASQUE, LE MAIGRE ET LE GRAS DE PORC BASQUE, LES ABATS DE PORC BASQUE, LES OIGNONS, LES CAROTTES, LES POIREAUX ET LEPUMENT D’ESPELETTE AOP. Ça coûte quand même 8,95 du kilo ces petites bêtes là, pas bio. . J’avoue que c’est bien moins cher que le boudin antillais que j’ai acheté aux Abîmes la veille de Noël dernier. Et les gens réservaient allègrement et faisaient la queue. Un mois avant Noël c’était un prix abordable. Une semaine avant ça a grimpé en flèche. Ah satané Mirza. Des chiens, vous disais-je, des chiens. Des molosses, pas des toutous à sa grand mère. Normal fêter nwel sans boudin c’est comme naître sans nombril. Chez nous on dit lombric. Moi ça me fait toujours penser à un ver de terre. Pendant mes 3 mois en terre gwada j’ai mangé toute la charge de boudin nécessaire pour maintenir mon équilibre psychique et physique au top pendant quelques mois. Décembre arrive avec son inévitable crise d’identité. Et avec les premiers frimas les premiers morceaux de boudin pour réchauffer le corps de leurs rayons gras. Allez cette année sera basque. On fera un nwel Basque avec un beau canard rôti et de la taloa (crêpe de mais basque) ou ce sera du poisson grillé au feu de bois. Qu’importe. On verra bien. Tant qu’il y aura un tout petit morceau de boudin antillais artisanal arrosé de petit punch pour marquer le coup, Noël sera bien gardé. Et l’année commencera à la roue libre, les bras croisés.Mais j’ai une question qui me taraude. Pourquoi on n’a pas aux Antilles de piment bonda man Jacques AOP ?

Cuisine Roumaine, j’adore la mamaliga

Je donne actuellement des cours de français à trois roumaines âgées de plus de 35 ans. Deux sont jumelles et je m’amuse beaucoup tous les mercredis après midi pendant une heure et demie. J’ai failli mettre les pieds cet été en Roumanie. J’ai passé trois semaines entre Italie du Nord Verona, Faenza, Rimini, Venezia, Padova, Treviso. Puis la Slovénie (Ljubljana) pour enfin terminer par la Croatie (Zagreb).

Toutes ces régions ont le maïs en commun. J’ai d’ailleurs ramené 750 g de maïs croate. Kukruruzna Krupica de la marque Tojeto. Il faut entre 4 et 8 minutes de cuisson. C’est un couscous de maïs. On en trouve à Carrefour et dans les magasins bio. I’ll est trees en vogue chez les personnes souffrant d’une intolérance au gluten. Je n’y suis pas intolérant mais j’adore.

Le mode de cuisson est le suivant :

Pour une personne. Dans une casserole portez à ebullition 100 ml d’eau puis ajouter 75 g de couscous de maïs. Retirez du feu, couvrez et laissez reposer 5 minutes. Egrainez à l’aide d’une fourchette et assaisonner avec une noisette de beurre ou une cuillère à café d’huile d’olive.

Ici à Ciboure j’achète aussi de la farine de mais de chez celnat.fr d’origine italienne. Il  est écrit dessus qu’elle peut être utilisée pour confectionner les gaudes du Jura, les millas du Sud-Ouest, les galettes (tortillas), les muffins, beignets, crêpes. Cette farine de mais à comme équivalent corn flour en anglais, harina de maiz en espagnol et maismeel en allemand.

J’ai déjà évoqué sur ce site mon amour pour la semoule de mais. Je l’ai découvert au Brésil ou le mot cuscuz désigne cette semoule. Cuscuz de milho. C’est le b-a-ba du petit déjeuner du Nordeste brésilien. Il faut un ustensile spécial pour le préparer qui s’appelle le cuzcuzeiro. C’est un peu comme un mini couscoussier. On met l’eau en bas et le grain cuit grâce à la vapeur au-dessus d’une grille. Le couscous est cuit quand il commence à sentir. Chacun a sa recette pourtant car avant de mettre le couscous il faut le mouiller, l’assaisonner ou non, le malaxer, le faire se reposer ou non, chacun a sa technique qui se repasse jalousement de père en fils. Je fais rarement du couscous de cette façon. Je préfère qu’on me le fasse. Je n’ai jamais essayé de développer ma propre technique. Quand c’est cuit on verse la portion de maïs cuit qui prend la forme d’un sein offert. Alors certains y ajoutent du lait de coco, d’autres du beurre, d’autres encore des œufs, mais on peut manger son couscous avec pratiquement tout ce que l’on veut. J’en ai déjà pris au marché de Feira de Santana avec du bode assado (du bouc grillé), de l’ensopado de carneiro (ragoût de mouton) et même de la carne do sol (viande de bœuf séchée au soleil) mais on peut tout aussi bien déguster de cette merveille avec des calabresas (des saucisses grillées). C’est votre faim qui décide.

Moi je préfère les grits américains. C’est la même semoule de maïs sauf qu’on la jette en pluie fine dans de l’eau bouillante préalablement salée à laquelle on ajoute un filet d’huile d’olive pour empêcher la bouillie de coller au faitout. On peut remplacer l’eau par du lait entier ou couper la poire en deux. Moi je l’ajoute généralement aux trois quarts de cuisson et en même temps je poivre et je mets de la noix de muscade. En toute fin de cuisson je mets du fromage fondu (emmental, gruyère ou chèvre ou u’ mélange selon ce que j’ai chez moi). Ensuite je fais frire deux ou trois œufs. Et voilà à table. Grâce à mes élèves  roumaines je vais améliorer ma recette. Elles m’ont dit que la bouillie de mais en Roumanie s’appelle mamaliga. On y remplace le lait entier par un mélange de lait entier et de crème sûre. Bon je ne savais pas trop ce qu’était cette crème sûre . Ça m’a fait penser à sour cream que je croyais être jusqu’à récemment la même chose que crème fraîche. Hélas non crème fraîche et sour cream ne sont ni synonymes ni jumelles. La sour cream, creme sure Au ça dada et cream aigre en France contient plus de matières grasses que la crème fraîche. Alors j’ai pensé crème fleurette. Elles m’ont dit non, ce sont des spécialistes, une mamaliga qui se respecte se déguste avec ce qu’elles appellent les yeux brillants de smentena, qui en italien s’appelle panna acida. Crème sûre bafouille Google translator. Pour en avoir le cœur net j’irai à Leclerc. Mais avant cela j’ai parcouru deux recettes, tochitura et sarmale, qu’on peut accompagner de mamaliga.

Nègre dont la chair fut faite chose

Le Petit Lexique Colonial

« Ce n’est pas tout. Produit d’une machine sociale et technique indissociable du capitalisme, de son émergence et de sa planétarisation, ce nom fut inventé pour signifier exclusion, abrutissement et avilissement, voire une limite toujours conjurée et abhorrée. Honni et profondément déshonoré, le Nègre est, dans l’ordre de la modernité, le seul de tous les humains dont la chair fut faite chose et l’esprit marchandise –la crypte vivante du capital. Mais –et telle est sa dualité manifeste –dans un retournement spectaculaire il devint le symbole d’un désir conscient de vie, une force jaillissante, flottante et plastique, pleinement engagée dans l’acte de création et à même de vivre dans plusieurs temps et plusieurs histoires à la fois. Sa capacité d’ensorcellement, voire d’hallucination, n’en fut que décuplée. En le Nègre, certains n’hésitèrent point à reconnaître le limon de la terre, la veine de la vie à travers laquelle le rêve d’une humanité réconciliée…

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Prix des Amériques Insulaires

J’aimais bien l’intitulé de ce prix défunt qui n’existe plus et qui est devenu depuis 2010 festival. Un de plus me direz vous. Amériques insulaires voilà un mot qui me plaisait bien. Je lui préférais et je préfère encore  le terme Méditerranée Américaine car les îles ne sont rien sans les terres fermes qui les bordent au delà de la mer. Mais voilà ce n’est pas moi qui décide, je ne fais pas partie de l’association qui porte ce nom ! Le premier concept était clair: il devait récompenser tout écrivain originaire d’une île du continent américain, qu’il soit caribéen, sud américain ou nord américain. Cette année c’est la onzième édition. De prix biennal l’événement est devenu festival annuel. L’association Prix des Amériques Insulaires organise donc le Festival Ecritures des Amériques du 10 au 18 novembre en Guadeloupe. Cette association créée en 2000 par  Maryse CONDE et Amédée HUYGHUES DESPOINTES a pour objet de divulguer la littérature et a été à l’origine du prix jusqu’en 2008. . Cette année Patrick Poivre d’Arvor en est l’invité spécial. Les écrivains invités pour le festival Ecritures des Amériques sont Pierre DucrozetViktor LazloAdriana LisboaWilfried N’ SondéKarla SuárezSylvain TessonLyonel Trouillot et Robert Whitaker. Il s’agit de renforcer les liens entre les écrivains de la Caraïbe et ceux d’ailleurs aux identités proches par des rencontres littéraires, séances de dédicaces, conférences, lectures publiques, interventions en milieu scolaire,  On ne peut que féliciter cette initiative. Mais pour ne pas changer je n’ai lu aucun livre d’aucuns de ces auteurs ! Ouille ouille ouille ! Aïe aïe aïe ! Woye oy oy ! Mais je suis damné , un malappris ! Comment ?! Je n’ai pas lu ces illustres personnages insulaires américains et proches ?! Je l’avoue sans honte ni bue ni ravalée : non !

Sur le site il est écrit ceci :

« De la création du Prix des Amériques insulaires, à la naissance du Festival Ecritures des Amériques, le public a accueilli plus d’une quarantaine d’écrivains venus des territoires imaginaires et géographiques bordés par l’Atlantique et apprécié aussi des littératures éloignées des frontières fondatrices de la Caraïbe. »

eh bien sachez-le parmi la brochette d’auteurs, « issus des territoires imaginaires et géographiques bordés par l’Atlantique » comme de l’en dehors « des frontières fondatrices de la Caraïbe », invités ces dernières années il y a du beau monde puisqu’on compte :

Alfred ALEXANDRE – Marie-Cécile AGNANT – Natacha APPANAH-MOURIQUAND – Bonel AUGUSTE – Neil BISSOONDATH – Nicole BROSSARD – Duccha CHARITABLE – Jean-Marie Gustave Le CLEZIO -Pierre CLITANDRE – Maryse CONDE – Raphael CONFIANT – Paule CONSTANT – Martine Le COZ – Louis-Philippe DALEMBERT – Edwige DANTICAT – Kerline DEVISE – Rosario FERRE – Pedro Juan GUTIERREZ – Simonne HENRY-VALMORE – Max JEANNE – Fabienne KANOR – Yasmina KHADRA – Jamaica KINCAID -Yanick LAHENS – Dany LAFERRIERE – Jean-René LEMOINE – Alain MABANCKOU – Céline MALRAUX – Eduardo MANET – Kettly MARS – Léonora MIANO – Jean-Euphèle MILCE – Mayra MONTERO – Scholastique MUKASONGA – Elizabeth NUNEZ – Mackenzie ORCEL – Leonardo PADURA – Ernest PEPIN – Pedro PEREZ SARDUY – Daniel PICOULY – Claude PIERRE – Gisèle PINEAU – Caryl PHILIPPS – Emmelie PROPHETE – Max RIPPON – Léone ROSS – Alberto RUY SANCHEZ LACY – Rodney SAINT ELOI – Simone SCHWARZ-BART – Shan SA – Zadie SMITH – Karla SUAREZ – Sylvain TESSON – Evelyne TROUILLOT – Lyonel TROUILLOT – Gary VICTOR, Marvin VICTOR – Zoé VALDES.

Bon il va falloir que je mette des gourdes de côté pour rattraper mon retard en lecture ! Une autre possibilité devenir rat de bibliothèque !

Haïti et la musique africaine

10 finalistes s’affrontaient cette année pour le prix découvertes RFI  2018 avec par ordre alphabétique Azaya (Guinée), Barakina (Niger), Biz Ice (Congo), Buravan (Rwanda), Gasha (Cameroun), Geraldo (Haïti), Iyenga (RD Congo), Maabo (Sénégal), OMG (Sénégal) et Ozane (Togo).

Ce prix récompense les jeunes talents du continent africain depuis 1981.10000 Euros de dotation, une tournée en Afrique et un concert à Paris, voila la récompense !

L’an dernier c’est le Malien M’bouillé Koité qui avait dominé la finale face à la Camerounaise Lab’l, la Malienne Amy Yerewolo, la Sénégalaise OMG, le Togolais Prince Mo, l’autre Sénégalais Sarro, les Guinéens SO-S Def, Hans Nayna le Malgache et enfin le Togolais Willy Baby.

En 2016 parmi  As Gang Cote d’Ivoire), Pamela Badjogo (Gabon/Mali), Atis Constant (Haiti), Daba (Sénégal), Kandia Kora (Guinée), Minah (Madagascar), Angel Mutoni (Rwanda), Soul Bang’s (Guinée), Stella Afro (Madagascar) et The Ben (Rwanda) c’est   le guinéen Soul Bang’s qui fut lauréat.

En 2015 la cap-verdienne Elina Almeida l’avait emporté avec sa chanson  Ora Doci, Ora Margos (Lusafrica)

En 2014 ce fut le tour de la sénégalaise Marema

En 2013 le Burkinabé Smarty

La finalissime de 2018 a eu lieu le 8 novembre ! Je vais être franc avec vous, j’aime beaucoup la musique mais j’en écoute rarement. Ca me vient par vague, tout à coup je m’y plonge te quand j’en ressors je suis gavé pour 6 mois. Je suis une vraie éponge. Il suffit de me mouiller un peu et ma plante grandit grandit, ses feuillent naissent, des bourgeons apparaissent et il faut déja m’égourmander.

Etant caribéen j’ai eu tout d’abord la curiosité d’écouter Géraldo l’haitien. Ne connaissant aucun des interprètes il fallait bien commencer par quelqu’un et pourquoi pas quelqu’un de ma sphère immédiate de compréhension. Je n’oublie pas certes que j’ai des racines africaines mais j’ai pris ce parti-pris sans même y réfléchir de commencer par Geraldo.

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Selon Geraldo pour être sélectionné il faut avoir déjà commis un album avec au moins 6 plages. Mais j’ai tout de même une question qui m’intrigue. Il s’agit de musique africaine,  et si la musique haïtienne est considérée comme africaine on pourrait à juste titre considérer que toute musique caribéenne est également africaine et au-delà même toute musique black du nouveau monde y compris brésilienne ! Ce que je veux dire, et ceci sans polémique ni esprit de chapelle, sans pour autant nier à Haiti le droit d’y être représenté, (d’autant plus qu’un artiste haïtien y a été couronné en 2006, Belo aka Jean Belony Murat)  c’est que j’espère que des artistes antillais se présentent aux éliminatoires et proposent leurs oeuvres. Que d’autres leur soient préférés c’est la loi du genre mais cela me semble important dans un esprit de justice.

Bon, personnellement je ne suis pas très sensible, après écoute,  à la proposition artistique de Geraldo. Selon moi, mais cela n’engage que moi, ce n’est pas du niveau de Bethova Oba ou même de Belo. Mais l’expérience m’a permis de me faire voir que j’avais des a priori musicaux. J’entends d’abord ce dont je comprends le texte : en français en créole, en espagnol, en portugais, en anglais, donc prioritairement. Ce n’est pas faire insulte aux autres. Je peux réagir au rythme, au son mais il me faut l’emballage textuel compréhensible. C’est ma limite !Je vais tout de même me mettre en quête d’écouter tous les finalistes pour ma culture personnelle. Je suis sensible aux rythmes mais aussi au texte . au message ! Mais saluons et écoutons et faisons confiance au jury ! Le lauréat est Buravan ! Yvan Buravan du Rwanda avec son single Garagaza!

Max Rippon et la route du saccharhum

 

« Entre sillage et sillon chaque trébuchement est une construction d’autres socs enfoncés dans la chair de la terre » Max Rippon

Max Rippon (1944-) est  le fils spirituel de Guy Tirolien (1917-1988). Il a d’ailleurs il y a plus de trente ans effectué la traduction en kreyol de quelques-uns des 33 poèmes  de ce dernier publiés  à Présence Africaine en 1961 et assemblés sous le vocable Balles d’or. A l’intérieur de ce recueil figure la fameuse « Prière d’un petit enfant nègre » qui date elle de 1943. Mais moi j’ai surtout mémorisé une ligne de son poème     « Redécouverte » où comme dans le Cahier d’un Retour au pays natal de    Césaire en 1939 il constate avec effroi que

« … rien n’a changé.

Les mouches sont toujours lourdes de vesou,

Et l’air chargé de sueur »

En 1977 Guy Tirolien publiera Feuilles Vivantes au Matin. dont le titre est tiré du dernier vers d’un poème de Saint-John Perse du livre Anabase écrit en 1924 et intitulé « Chanson » qui dit

Feuilles vivantes au matin sont à l’image de la gloire

Il y a entre Rippon et Tirolien des vases communicants étranges car Rippon est né à Grand-Bourg, Marie-Galante tandis que Tirolien est mort au même endroit. Tirolien est né à Pointe-à-Pitre tandis que Rippon a quitté   Grand-Bourg à l’âge de 11 ans pour s’installer à Pointe-à-Pitre. Les deux parcours galantais se complètent. L’un prend le français au collet tandis que l’autre fait la part belle au kreyol.

D’autres influences sont celles qu’il a reçues de poètes radicaux comme Sonny Rupaire et Hector Poulet, partisans d’une poésie créolophone et engagée que Rippon a longtemps pratiquée et surtout déclamée. Il se démarque des autres par son style, son créole basilectal marie-galantais et sa préciosité, son raffinement, sa recherche qui rendent parfois son texte hermétique mais qui font résonner en nous sans que l’on sache bien pourquoi les flux et reflux de la singularité créole.

Rippon commence en  fait quand Tirolien finit. Il publie en 1987 dans la propre maison d’édition Aicha son premier ouvrage Pawol Naïf suivi en 1989 par Feuille de Mots aux Editions Jasor.

Voici ainsi son poème extrait de : Débris de silence (2004)

Débouya sé péché ou sav

Débouya pa péché

yo fè-w akwè

konplo a nèg sé konplo a chyen

yo fè-w akwè

palé kréyol sé pawol a nèg-dalo

yo fè-w akwè

nèg ni mové mannyè

nèg ka kaka an tou

nèg sé dènyé nasyon apwé krapo

yo fè-w akwè

é ou kwè tousa dépasé kwè

ou kwè lanmè sèk

ou kwè ravèt pani rézon douvan poul

ou woufizé mèt lèspwi a-w

égal pat égal mòdan

pou péyi-la pran lèv an avan

é flangé lanm kon penn-kanno cho défouné

ou woufizé bwaré lang a manman-w

ou wounonsé tété an manmèl

ou woufizé triyé diri é pach an tré

ou lésé van vanné pawòl ki di-w

débouya sé péché

kokangé sé honté

prangad

ou woufizé tann lokans hélé an koulé

prangad

fwè gadé kò a-w an fas

kenbon

fouwé zotèy a-w an fon tè gras

pou rédé péyi-la vansé

ti-tak douvan

Max RIPPON

J’aime ses poèmes mis en musique par Urbain Rinaldo comme ici Mawonnaj, extrait lui aussi de Débris de Silences.

et autres comme Perdre pied et attendre, tiré du même opus.

Max Rippon vient de commettre un ouvrage à trois mains autour d’une graminée. A lui le texte poétique, à Alain Darré les photos sur support d’aluminium (subligraphie) faites à Marie-Galante, à Michel Gravil la composition musicale. Quant aux prises de son qui nous immergent dans les flèches de canne, les machettes, le vesou, la mélasse et le clairin, elles sont de Ludovic Sadjan.

Tout cela pour retracer l’odyssée du rhum, ou plutôt la route du rhum intime de chacun qui est d’abord la route de la canne à sucre (Saccharum officinarum) en prenant pour héroïne l’île aux cent moulins. L’ouvrage s’appelle Saccharhum. L’exposition a été présentée à Saint-Malo avant le départ de la Route du Rhum du 6 octobre au 4 novembre 2018 et sera présentée à Pointe-à-Pitre du 9 au 30 novembre.

 

Igname jaune de Caféière, gombo

La vue de la liane en fleur de l’igname jaune m’émeut. Tout comme me touche la vue de ses feuilles volubiles comestibles en forme de coeur ! Je suis un hommes à racines. A tubercules. A rhizomes. Quand j’ai vu le vendeur de fruits et légumes en bord de mer de Deshaies mon coeur a sursauté. Instantanément j’ai vu les ignames jaunes. Igname jaune de Deshaies. Pas de Bouillante, pas de Pointe-Noire. Il n’y avait pas l’appellation sacrée bio mais qu’importe. L’eau m’est venue instantanément à la bouche. J’ai eu comme une apparition de la Sainte-vierge à Bernadette Soubirous. Une kirielle de fourmillements et de démangeaisons s’est emparée de mon palais.

Igname jaune de Caféière, clamait le vendeur à qui voulait l’entendre. La terre de glaise deshaiesienne collait encore rouge et noire aux tubercules géants. Moi méfiant tout d’abord, j’entrepris de sonder l’âme de ces racines. Chaque blessure a sa façon de cicatriser et c’est en fonction de l’apparence de ces stygmates que j’achète. Car le saviez vous l’igname jaune comme le dachine et d’autres tubercules peut irriter la peau des âmes sensibles.

Diascorea cayenensis contient en effet un liquide blanc chargé de raphides (fins cristaux d’oxalate de sodium ou de carbonate de sodium) qui une fois qu’il entre au contact de votre peau peut si y vous y êtes allergique vous irriter et vous brûler. La solution l’éplucher rapidement puis laver l’animal sous l’eau froide. Ne jamais laisser l’animal au contact de l’air car il s’oxyde rapidement et brunit. Ou utiliser des gants. Certains mettent dans l’eau du bain une feuille de bois d’inde, d’autres du jus de citron.

Moi j’aime le contact avec l’animal appelé aussi igname de Guinée. Il y a de nombreuses qualités d’igname, igname blanc, l’igname jaune, l’igname ailé, Caillard, boutou, saint-vincent, cambarre, grosse caille, etc mais moi je me pâme pour l’igname jaune. C’est une longue histoire d’amour, archétypale tout comme celle qui me lie au gombo et à la feuille de de dachine. Belle tryade dont je ne saurai dire qui est le Père, qui est le Fils, qui est le Saint-Esprit !

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Il faut dire que dans les cosmogonies anciennes africaines le long du golfe de Guinée l’igname ne pouvait pas être mangé à n’importe qu’elle époque de l’année à n’importe qu’elle heure. Il était tabou à certaines époques de l’année et on préférait mourir plutôt que d’en consommer.

Moi, adorateur de l’igname jaune, je le vénère bouilli, pilé, frit, grillé, râpé à cru, lié à l’oeuf et aux épices et frit comme une crêpe, avec beurre, avec huile d’olive, avec huile de palme, avec sauce gombo, aussi appelée sauce kilométrique à cause de son aspect gluant, avec crabes, avec crevettes, avec poisson; avec oeuf dur, avec oeuf sunny side up ou sunny side down, avec épinards, avec calalou, avec feuilles d’hibiscus comestible (bélé), avec, avec…

Il n’y a guère que cru que je ne le croque pas ! Ce n’est pas recommandé à cause de l’amidon.

Mais par amour pour cette plante aux lianes volubiles en forme de coeur si elle l’exige je ferai le sacrifice.

ah cet igname jaune (Dioscorea ))