À mes lectrices et lecteurs

Une fois n’est pas coutume mais en ce 25 février 2020, jour de Mardi-Gras, j’ai reçu un mail de Mina Lord, ex parisienne de 33 ans installée en Angleterre, et j’ai décidé de vous remercier tous et toutes de me suivre dans mes déambulations et autres pérégrinations. Une fois n’est pas coutume, je dois avouer que jamais je ne me suis posé la question du lectorat. J’écrivais au départ pour laisser une trace palpable pour mes enfants et éventuels petits-enfants à venir. C’était une posture de transmission. Je voulais montrer mon essentiel, ce qui à mon avis me constitue. J’ai tenté de m’examiner cliniquement sans artifices. Et à travers moi les cultures afro-caribeennes et afro-bresiliennes. Ce ne sont pas les encouragements qui m’ont manqué. J’ai répondu à chacun et chacune individuellement. Mais pour une raison que j’ignore aujourd’hui je prends la perche tendue par Mina Lord pour vous remercier tous d’être restés fidèles à mes élucubrations. En ces temps de coronavirus je ne peux me plaindre des statistiques. Je suis suivi et cela m’étonne presque. Je vous ai un peu abandonnés depuis un an, ma Verve s’est faite rare, presque pudique, car je m’exposais presque nu ailleurs, penché que j’étais sur l’écriture de plus de 200 poèmes sur la thematique de la relation sensuelle et virale entre muse et artiste. J’aurais pu publier ici tous ces écrits mais j’ai préféré séparer le bon grain de café noir de la cabosse de cacao. Ce que j’ai appelé « Fragments de mon hydre-muse » est partie intégrante du chapelet d’îles que forme mon archipel. Si cela vous intéresse rendez-vous sur Wattpad et vous me trouverez sous le nom de Cyclone Wolfok. Voilà tout est dit. Je vous souhaite à tous une bonne fin de carnaval. Demain ce sera mercredi des Cendres et en principe la grande messe populaire sera dite. Et Vaval enterré. Mais je n’oublie pas que comme le chante Celia Cruz que « la vida es un carnaval. » Bonne année 2020 en tout cas. Soyez tout sauf sages !

La malaria, même pas peur !

Je m’inquiète un peu. Ce n’est pas trop mon habitude. Mais ayant réussi à atteindre l’âge vénérable de 67 ans je ne me vois pas quitter le confort de la vie pour celui de la mort avant mes 77 ans. Pour cela il faut faire attention en premier lieu à sa santé. Eh oui on dépend de son corps pour avancer. Parfois comme maintenant je me pose des questions existentielles. Ce fut le cas quand je suis parti pour 8 mois à Mayotte. Il était écrit en grosses lettres rouges ne pas boire d’eau qui ne soit pas en bouteille. Après m’être informé auprès d’une collègue française qu vivait sur place avant moi et qui m’a dit que l’eau était bonne et qu’elle ne buvait pas d’eau minérale j’ai immédiatement résolu de suivre son exemple. L’avis n’engage que celui qui le donne. Mais j’ai été convaincu. Je sais qu’il faut faire attention à ce que l’on mange et boit. Un peu de jugeote me semble-t-il. Comme bien laver les légumes avec du vinaigre peut épargner bien des soucis. Je n’irais pas jusqu’à faire comme un américain que j’ai rencontré au Brésil et qui ne buvait que du coca pour ne pas boire de l’eau détériorée. J’ai bu moi même une fois sans réfléchir à l’eau d’une fontaine publique et le lendemain j’étais couvert de boutons. Donc je sais qu’il faut faire attention. Mais justement là le problème est tout autre. Je vais dans un pays où règne à des niveaux plus ou moindres la malaria. Ce n’est pas ebola mais ça fait peur. Ce n’est pas le choléra mais ça donne les chocottes. Non, je ne chie pas préventivement dans mon froc, je réfléchis à haute voix. La malaria, le palu. La fièvre jaune. Les maladies tropicales. Je devrais être immunisé selon moi ayant vécu en Guadeloupe, Guyane Française, Brésil et Mayotte. Mais que peut-on faire contre les moustiques pour ne pas se faire refiler le Plasmodium falcinorum dans le sang et se faire coloniser le foie. Comment font les autochtones ? C’est toujours ma question. Il n’y a pas 26 millions de morts dues à la malaria quand même. Donc logiquement on peut se protéger. Un, en s’habillant de façon adéquate pour ne pas se faire piquer par les femelles suceuses de sang. Deux, en dormant sous moustiquaires imprégnées. Trois, en ayant des grillages anti moustiques à toutes les ouvertures de la maison où l’on réside. Quatre, en évitant de laisser stagner de l’eau croupie dans des cases, des pneus ou des piscines. Cinq, en utilisant des répulsifs qui vont éloigner les hematophages voraces et les détourner à force parfum de citronnelle de vos vaisseaux sanguins après avoir percé derme et épiderme. Six, en laissant la lumière allumée la nuit. Sept, en laissant l’air conditionné vrombir toute la nuit. Sept, en laissant le ventilateur ventiler au dessus de votre corps. Huit, en fermant portes et fenêtres avant que la nuit ne tombe. Neuf, en ayant toujours à portée de main une raquette électrique pour griller les imprudents qui oseraient encore vous narguer après les numéros un à huit.

Tout cela c’est la base élémentaire du voyageur polyglotte que je suis. En général je sais parler la langue des moustiques. Mais je dois admettre que l’année dernière en Guadeloupe aux Abymes, je les ai trouvés fort virulents. Car malgré tout cela certains se cachaient dans les armoires, sous les couvertures et me donnaient une volée de coups et au petit matin je n’étais que plaies purulentes. Non je plaisante, mais elles m’ont bien piqué tout de même. Parfois je devais me réveiller en pleine nuit pour les chasser à coups de raquette électrique et de serviettes de toilette. Ne jouez pas avec moi, mesdames les suceuses de sang. Quand à vous, ces messieurs, qui vous contentez de jouer les virtuoses du saxo contre mes oreilles, sachez que je ne vais pas regarder si vous êtes x ou y ou xy ou xyz. Je vous condamne tous et toutes, toutes et tous, au châtiment extrême et suprême. L’enfer. Ah vous ne croyez ni en enfer, ni purgatoire ni paradis. Manfouazot ! Mon Éden je me le garde !

Mais par contre au Ghana le risque lethal n’est pas à exclure, lis-je de toutes parts. Il faut prendre un traitement prophylactique préventif. J’ai même lu chimioprophylactique. Il faut prendre des médocs, quoi. Et moi avec les médocs on ne fait pas un. J’en prends déjà deux par jour depuis 5 ans pour des problèmes de rein et de tension, il est hors de question que je me drogue. Et que me droguant je fasse prospérer l’industrie pharmaceutique. Il faut selon les experts faire un traitement préventif à base de dérivés de l’artemisinine. Il y avait autrefois la quinine, je me souviens. J’ai l’impression que la quinine est dépassée désormais, je me trompe sûrement, mais je prendrais bien une cure de quinquina on the rocks, tiens. Maintenant les molécules clés sont primaquine, tafénoquine, chloroquine (Nivaquine), atovaquone-proguanil (Malarone) , méfloquine (Lariam) , doxycycline (Doxypalu) . Le problème c’est les side effects, les effets secondaires, les dommages collatéraux. Les indésirables, en somme. En outre saintes primaquine et tafenoquine peuvent causer de l’anémie hémolytique sur des personnes ayant une déficience en G6PD. Bon moi j’ai une insuffisance rénale, c’est pas trop top, OK, j’ai droit à mes dommages collatéraux. J’imagine que si j’en parle à mon médecin traitant il me condamnera à l’une de ces molécules, dont aucune remboursée par la Secu. J’hallucine. À part pour ceux qui vivent en Guyane français en forêt aucune de ces molécules supposées mettre un coup d’arrêt au fléau n’est remboursé par la Secu. Alors qu’on fait des campagnes anti grippe à coups de pub dans l’hexagone. Deux poids deux mesures. Tu pars en zone à malaria c’est ton affaire, mon gars. Débrouille-toi ! Sors le porte monnaie. C’est 30 € pour deux mois de traitement avec du Malarone. Donc 90 € pour 6 mois. Prends-toi en charge, fiston. Et n’oublie pas qu’il faut passer par la case médecin pour avoir une ordonnance, donc au total le traitement prophylactique te revient pour 6 mois au bas mot à 115 €. Imaginez la valeur en GHS. 200 milligrammes par jour, soit deux comprimés, à prendre quotidiennement trois jours avant le départ pour le Ghana. Puis pendant les 24 semaines où je serai au Ghana deux comprimés une fois par semaine. Et finalement à mon retour deux comprimés une fois la première semaine. Moyennant cela je serai sain et sauf ? Je n’en sais rien. J’ai donc demandé conseil à une jeune cousine togolaise qui connaît la chose puisqu’elle à vécu la-bas, tout à côté a Lomé au Togo jusqu’au bac. Et qu’elle y retourne fréquemment. Elle y est même retournée récemment avec son fils âgé de 14 mois. Tiens, étrange elle n’a pas fait de traitement préventif. Par contre sur place elle sait attention et surtout elle m’a parlé d’un remède naturel l’artemisia. Je ne sais pas trop la posologie mais il suffit de se faire des tisanes et le tour est joué. Je comprends que les laboratoires ne veulent pas trop mettre en avant cette solution. Bah oui mauvais pour le chiffre d’affaires. Je me tâte encore mais je crois que je vais envisager cette solution. C’est bio, c’est bon, c’est naturel. Et pour un petit-fils de gadedzafe, un juste retour des choses. La malaria, même pas peur. Qui a survécu à la dengue et à zica est immunisé, j’espère. Et en cas de fièvre je me procurerais sur place en pharmacie soit Artemether Lumefantrine, Artesunate Amodiaquine, Quinine ou Sulphadoxine Pyrimethanine. Eh oui même pas mal !

On se fait un petit mpoto mpoto ? Ou un calalou ?

Eh oui il faut se jeter à l’eau. Cuisine ghaneenne. Yes sir. Et comme on n’a pas peur aux yeux on se jette dans l’abyme. Le gouffre. Oui car prepare un bon mpoto mpoto cela tient du sublime. Je ne vous raconte pas. Si je vous dis porridge de cocoyam vous allez vous gratter la tête. Cocoyam c’est pas coco. Et yam c’est pas igname ni patate douce. Ce n’est pas malanga non plus ou dachine si vous préférez. Ce n’est pas taro non plus. Bien sûr à défaut de cocoyam vous ferez ce que vous pourrez avec tous ceux dont je vous ai parlé. Mais cocoyam c’est madère. Alors il faut madère, poisson fumé (thon par exemple) tomates, piment (ou piment en poudre) , sel, ail ou ail en poudre, oignon rouge, huile de palme rouge et eau. Ah oui aussi de la poudre de crevettes. En fait on va faire comme un migan. On va cuire à l’eau le cocoyam après l’avoir épluché et débité en petits morceaux. Au bout de dix minutes on ça placer pour dix minutes la tomate entière, l’oignon et le piment entier dans l’eau de cuisson. Au bout de dix minutes on récupère oignon, tomate et piments qu’on va soit réduire au pilon en purée soit passer au mixer avec l’ail et la poudre de crevettes. Si vous avez des crevettes séchées vous pouvez aussi les piler. Puis on va prélever une partie du cocoyam cuit et on va l’écraser soit au mortier soit directement dans la marmite avec le dos de la louche. Le but est de réduire grossièrement mais pas de faire une purée uniforme. Attention ne pas saler. Mélanger l’appareil de tomates, ail, piment, l’oignon poudre de crevettes. Puis ajouter le poisson. À défaut de poisson fumé vous pouvez mettre du poisson séché que vous aurez pris soin de laisser tremper dans l’eau pour le débarrasser de son sel. Vous pouvez ajouter si vous le désirez une boîte de maquereau à la tomate ou de sardine à la tomate. Remuez tout ça et ajoutez l’huile de palme. Laisser mijoter cinq minutes. Rectifier le sel si necessaire. Ensuite il ne vous reste qu’à vous servir. Le Mpoto mpoto de vos excellences est servi ! Hé mais on n’a pas fini, qu’est-ce que vous croyez là ? Ça c’était une mise en jambes. Je vous ai convoqué pour fabriquer en catimini le plat de mes rêves. Celui qui me fait saliver partout où je passe. Le calalou. Vous devez déjà savoir, je le dis assez à droite et à gauche que pour faire le calalou il faut des feuilles de madère. Des feuilles en forme de cœur. Ne le criez pas trop sur les toits. Laissez vos voisins faire leur calalou avec épinard ou autre pourpier. Mais ici profitons entre nous. Le calalou du jour va s’appeler « apem ampesi ne kontomire abomu ». Littéralement banane plantain verte et calalou. Kontomire veut dire feuille de cocoyam c’est à dire feuille de madère. Ou si vous préférez feuille de songe pour les Réunionais et les Mahorais, feuille de dasheen, feuille de chou de chine, feuille de mazoumbel chez les Haïtiens, wild eddo. Kontomire abomu ou palava sauce c’est le calalou véritablement. Apem c’est une variété de banane plantain entre verte et mûre qu’il faut éplucher puis cuire à l’eau. Chut. Notez tranquillement les personnages de la pièce. Oui je dis personnages, ce sont des acteurs de première catégorie, mes ingredients. Tous issus d’Accra, Ghana, mon Hollywood intérieur, ma Mecque à moi, mes mille et une nuits. I’m from Akan stock, man! Il vous faut donc des feuilles de madère (kontomire), des tomates (ntose), du piment (meko), de l’oignon (gyeine), du momone (poisson fermenté salé ), du koobi (du tilapia salé et séché), le ngo kokoo dit aussi red oil ou palm nut oil (huile de palme rouge), l’abedru (on appelle ça aussi Turkish berries en anglais, aubergine pois en français, en latin Solanum torvum, vous adorerez le petit goût amer) et bien sûr de l’apem (la banane plantain verte, une variété très fine, on dirait des poyos), des œufs et de l’avocat. Il y a en outre deux ustensiles de cuisine qui donneront à votre plat une identité Akan. L’éta (c’est une sorte de petit pilon en bois très mignon, on dirait un tampon) et l’apito ayewa, une sorte de mortier où l’on va faire vibrer la personnalité des personnages avec leur metteur en scène. Si vous cuisinez en plein air sur un feu de bois cela n’en sera que plus authentique. Vous pourrez aussi rôtir à la flamme tomate et piment avant de les réduire en purée. Vous gagnerez aussi en arôme en flambant le momoni. Je dois avouer que si je trouve deux ou trois crabes de mangrove cela ne me dérangerait pas outre mesure dans la recette. Avec du lambi et des palourdes puisqu’on y est. Quand on est de haute caste on ne se refuse rien. Mais bon restons au Ghana, année du retour +1 oblige.

Bien, vos ingrédients sont épluchés, rincés, prêts à jouer leur partition ? Alors on y va. D’abord mettez votre kobi, le poisson salé et séché, à dessaler la veille. Épluchez vos bananes après les avoir laissé tremper dans l’eau. Mettez vos bananes au fond de la marmite. Si vous n’aimez pas les bananes vous pouvez mettre du madère bien entendu mais moi j’adore avec les bananes. Et je les fais cuire à l’eau avec les œufs durs. À mi cuisson vous prélevez vos œufs. Vous mettez à cuire vos feuilles de calalou, avec l’abedru. Juste 10 minutes. Puis vous mixez ou pilez vos abedru, vos feuilles de calalou, vos piments, vos oignons, votre tomate, votre ail, votre poudre de crevette et votre momoni avec un peu de sel. Vous remettez à cuire les plantains avec les œufs durs et le tilapia dessalé. Dans une poêle vous mettez votre huile de palme et y faites frire vos oignons. Vous versez cette friture sur le calalou. Puis vous mettez votre tilapia . Ajoutez les œufs durs, écaillés bien etendu. L’avocat en tranches. Il ne vous reste plus qu’à déguster avec les bananes plantain que vous avez réservées. Et à graver pour toujours la délicatesse du plat dans le fond de vos papilles. Regardez plutôt cette recette qui procède peu ou prou comme je vous l’ai indiqué. Elle vaut mieux que mille discours. Authentic food from Ghana.

Manger des accras à Accra

C’est ainsi. On n’y peut rien. On hérite de goûts de tabous et d’habitudes. On fait tout un chacun partie d’un clan, d’une tribu, d’une ethnie, quoi qu’on en dise. Et même si je ne sais pas précisément de quelle ethnie je descends j’ai bien qelques petites idées. Des lubies peut être mais pourquoi pas. Je ne fais de mal à personne. Et aujourd’hui après d’interminables tractations entre moi, je et moi même j’en suis arrivé, après d’après négociations à me décider sur la langue de mes ancêtres. Si j’aime tant les accras antillais et les acarajes brésiliens c’est que dans une autre incarnation je vivais à Accra. Yes sir! ACCRA, Ghana. Et quand je dis j’aime je veux dire je vénère. Accras et dombrés et boudin voilà ma triple couronne. Vous ne me ferez pas croire que la cuisine caribeenne n’a rien à voir avec la cuisine ghaneenne. Soit vous pourriez argumenter et me dire pourquoi ghaneenne et pas Guinéenne ou togolaise ou nigeriane. Ce à quoi je vous repondrais du tac au tac. La passion ne s’explique pas. Elle se vit. Laissez moi vivre ma passion. Gardez vos explications rationnelles, historiques, gastronomiques pour vous. J’ai foi en la passion. C’est ma seule religion. Et ma foi m’a murmure à l’oreille. Va manger des accras à Accra. Et quand ma foi me murmure quelque chose c’est un ordre. C’est péremptoire. Il faut se lever et commencer les manoeuvres pour lever l’ancre et les voiles. Et pourtant au fond de moi rien ne peut égaler les marinades que me faisaient ma maman. Je ne parle même pas de celles à la morue, toutes croustillantes et dorees, brûlantes dans la bouche, pimentées juste comme il faut avec la juste proportion de cive. Maman, maman. Chaque accra qu’elle faisait méritait un chemin de croix. Un Avé Maria. Je suis rentré très jeune dans l’ordre des Adorateurs de Saint Accra. Fidèle, je suis resté fidèle et si viys voulez que je parte tranquille de l’autre bord que d’aucuns appellent Paradis alors glissez entre mes lèvres un dernier petit accra pour la route. Si vous n’avez pas d’accras un bon morceau de boudin ou deux trois dombrés feront aussi bien l’affaire, je ne suis pas difficile. Mais si vous le pouvez j’opte pour l’accra, de préférence à Accra. Mais comme je crois que le paradis c’est sur terre, hic et nunc, je vais manger encore en vie mon accra à Accra. Je sais bien que je n’y trouverai pas l’accra au giraumon, ou au malanga ou aux carottes que ma mère nous faisait la Semaine Sainte ou quand les vaches étaient maigres. Oui car accra rime avec jeûne aussi, le poisson c’est maigre, comme vous n’êtes pas sans ignorer. Donc je voudrais jeûner à Accra. Mais j’ai beau googliser, la seule chose qui ressemble à l’accra de mon enfance, à la marinade bénie de Man Marité, c’est ce qu’ils appellent « fish balls » . Des boulettes de poisson. Le poisson c’est soit du thon fumé soit du hareng saur. Mais moi, quand je reviendrai à la maison du Père, comme ils disent, je prendrai ce qu’on voudra de donner. Je ne suis pas fanatique, loin de là. Accra pieuvre, accra crabe, accra calamar, j’accepte. Appelez ça marinade, appelez ça fish ball, tant que c’est fait à Accra, ce sera bon, j’ai confiance. Je vais même plus loin. Accra ayoyo (corète potagère) , accra cocoyam (calalou). J’accepte tout. Quelque soit la farine, le blé, le manioc, le millet, le maïs, le manioc. Tout. Si vous n’avez pas de farine je me contenterai de pâte de mais et plantain, de fufu quoi. Car je serai entre les miens, les Akans. On parlera twi autour de moi. On twittera quoi. Quand je dis Accra ce n’est pas juste Accra, la capitale. Vous pourriez tout aussi bien m’administrer mon vade-mecum à Makusi, ou en plein Lac Volta. Mais je veux être bercé au son de ma langue originelle. Je l’ai choisie. Elle m’a choisie. Nous nous sommes choisis l’un et l’autre. C’est la langue de mes ancêtres. Je suis Akan voilà ma gloire, mon espérance et mon soutien. C’est ma langue, c’est celle de mon ethnie, de ma branche Kwa. C’est mon clan. C’est ma famille. Le frère de mon père est mon père. La sœur de mon père est ma tante. La sœur de ma mère est ma mère. Le frère de ma mère est mon oncle. Le fils de la sœur de mon père est mon héritier. Akan, quoi. Tout simplement. C’est ma caste. Et tous ensemble, tous ensemble, tous autant que nous sommes des deux côtés de l’Atlantique, défiant les lois de la généalogie traditionnelle, nous adorons notre totem, l’accra. Et c’est en le dévorant qu’on le prie mieux encore que l’on soit de sang noble ou casté .

Bénévolat au Ghana : année du retour + 1

2019, year of return, comme ils disent au Ghana. Eh bien j’attends impatiemment un message sur mon mail pour pouvoir effectuer, comme une certaine partie de ma diaspora, mon Année du retour +1. Il se peut que je sois sélectionné comme prof de fle bénévole au Ghana. Une façon de m’investir à ma façon. Je croise les doigts et je serre les fesses en touchant du bois. D’ici une semaine je saurai. En attendant je me suis informé pour les visas, les vaccins, le traitement préventif antipaludique. La culture, la musique, la cuisine. Je serai hébergé, deux fois par semaine quelqu’un fera le ménage, j’aurai le WiFi gratuit, on me paie mon aller retour par avion. Je travaillerai bénévolement 15 heures par semaine. Ce n’est pas la mer à boire. Je gagnerai 200 € en monnaie locale. Je ne sais pas ce que ça fait en GHS mais je multiplie par 5 environ et je me dis qu’avec 1000 GHS je pourrai m’alimenter et bouger convenablement. Et si ça ne suffit pas j’ai ma petite retraite. Ça sert quand même les petites retraites de bakoko. Je ne sais pas encore si ce sera pour 3 mois ou 6 mois. Le rêve. J’ai l’expérience. Il s’ agit de former des formateurs, de donner quelques cours et de participer à des réunions pédagogiques. Le rêve. Je devrai pour partir abandonner les cours de Fle que je donne bénévolement à un groupe de trois roumaines. Mais bon elles s’en remettront. Nul n’est indispensable. Oh il faudrait aussi me faire faire mon permis de conduire international. Histoire d’être un peu autonome. Sinon il y a des taxis, je sais. Ce qui m’ennuie à vrai dire c’est le traitement préventif antipaludeen. Je me pose vraiment la question. Je fais confiance aux moustiques et aux mouches tse tse pour éviter mon derme et épiderme. Mais en même temps on ne peut pas jouer avec ça. Je demanderai conseil à l’organisme qui va me faire venir. Comment ceux qui sont venus avant moi ont-ils fait ? Je sais qu’il faut éviter absolument de boire et manger n’importe quoi n’importe où. J’ai assez vécu au Brésil et à Mayotte pour le savoir. Mais de la à en faire une obsession… Je ne sais pas. Quand on voit comment la cuisine est faite en plein air, comment la viande est vendue sur les marchés sous une chaleur accablante on peut s’interroger. Mais en même temps j’ai remarqué que c’était une alimentation à base de fufu et de sauces. Et surtout j’ai remarqué qu’avant de manger et après avoir mangé les gens se lavent les mains à l’eau claire. Normal, puisqu’on mangé avec les doigts. Me connaissant je ferai un petit peu attention les trois premiers jours mais je me jetterai la bouche et les lèvres les premières dans le premier chop bar et restaurant venu. Et je me ferai servir un FOG fufu okra goat de derrière les fagots et comme on ne peut pas trop faire confiance à l’eau de ces tavernes j’essaierai une bière togolaise. Pourquoi togolaise, me direz-vous ? Il n’y a pas de bière ghaneenne ? Bonne question. Je vais me documenter. Pourquoi pas une ghaneenne après tout, une Star, ou une Club Premium par exemple. Mais là encore je me connais trop bien. Je dois d’abord prendre mon médicament dans un maquis pas trop minable tout de même, sorte de lolo antillais, un chop bar. Je veux me purger au rhum local first. L’alcool local s’appelle « akpeteshie » c’est une cachaca à base de vin de palme ou jus de canne (parfois aussi à base de jus de cacao) fermentés. On peut y faire mariner des herbes et des racines. C’est apio pour les intimes. Mais comme la cachaca brésilienne aux multiples surnoms, ou le rhum antillais ce médicament-là peut être baptisé de mille façons. Holy water ! Liquid Fire ! Eau sainte ! Feu liquide ! Après avoir ingurgité deux gouttes de ce tord-boyaux on fait inévitablement la grimace. On souffle le feu, on crache de la lave incandescente mais les esprits sont contents. On a eu une petite pensée pour eux. Tiens je jetterai même quelques gouttes sur le plancher pour honorer les saints et les anges. Il y aussi le « pito » qui lui est à base de sorgho séché et d’eau. J’essaierai en deuxième semaine. En troisième semaine j’essaierais bien aussi un petit cocktail, tiens. Un « kokroko » dans le cadre d’une sortie nocturne. Le kokroko c’est un mélange de « sobolo » (une boisson rouge à base d’hibiscus) et d’akpeteshie. Le tout rafraîchi dans de la glace pilée (crushed ice). Ah il ne faudra pas que j’oublie de demander une ordonnance à mon médecin traitant pour tous ces médicaments. Sans ce précieux sésame je ne pense pas qu’on m’interdise l’accès au Republican Bar d’Accra ou mon kokroko est servi avec citron vert (lime) et menthe (mint) contre GH sonnantes et trébuchantes (15 GH pour un petit verre, 25 GH pour un grand verre). À ce prix-là je peux avoir dans n’importe quel maquis presque 5 litres d’akpeteshie. Et puis mince, peu importe, laissez moi danser un peu OK ? Juste 20 petites minutes !

A la nomination

En 1848 juste après l’abolition de l’esclavage il fut décidé que les esclaves devenant citoyens de la Republique se devaient d’avoir un nom. Jusque là ils n’avaient qu’un prénom, pas celui qu’auraient pu leur donner leurs parents légitimes mais celui donné par le maître ou la maîtresse de l’habitation sur laquelle ils voyaient le jour. Bien entendu seuls les prénoms figurant sur l’almanach catholique trouvaient grâce. Il arrivait bien sûr que ceux qui arrivaient directement de leur lointain ailleurs africain arrivaient avec leur nom d’origine mais une fois arrivé dans la colonie ce nom était modifié. Babacar devenait Bernard, Mohammed Maurice etc. Mais chacun conservait au fond de lui comme Kinta Kinte de Roots d’Arthur Hailey la mémoire de ses origines. Le nom caché.

Si je prends pour exemple les noms et prénoms de mes Sosa, ceux dont je descends, et qui étaient vivants en 1848, je dois constater que sur 50 membres répertoriés nommés en 1850 ou affranchis dans les années précédant la libération seul un porte le surnom de Congo. C’est Placide Congo Vin, mon Sosa 56, âgé de 29 ans, et installé sur Vieux Habitants.

Mes ancêtres sont distribués en 1848 globalement en Guadeloupe à Bouillante, Vieux Habitants, Pointe Noire et Saint Claude, et en Martinique à Case Pilote, Schoelcher et Ducos. Les noms de famille guadeloupéens sont Baltimore, Bandini, Paley, Valerius, Fronton, Vadimon, Ebreuil, Vin, Cabald, Monza, Rybour, Siphax Coldy, Hamarel, Ibol, Marguerite, Elisa.

Les noms de famille martiniquais sont Hubbel, Anin, Celestine, Theotiste, Thuriaf, Isaac, Rogemont, Zulma

Je suis la résultante de tous ces sangs mêlés mais mon propos aujourd’hui est de m’apesantir sur les propriétaires des plantations ou se trouvaient mes ancêtres lors de cette fameuse nomination.

De façon étrange je me suis jusqu’à aujourd’hui plus intéressé à trouver des noms et des dates. Je veux m’intéresser par la suite aux minutes des notaires puisque somme toute si l’esclave était un bien meublé même s’il n’est pas Répertorié sur un acte de naissance de décès de mariage ou de baptêmes il apparaît toujours comme une transaction. En livres en ducats en deniers en sols. C’est pour cette raison que non seulement je tente de débusquer mes ancêtre mais je tente aussi de débusquer leurs propriétaires. Ce n’est pas très facile de suivre à la trace les hauts et les bas des colons, à travers leurs dots et héritages et autres actes commerciaux. Je n’ai rien à hériter si ce n’est de la connaissance.

Prenons pour commencer ceux dont j’ai hérité du nom. Les Baltimore de Bouillante. On les retrouve sur les habitations D. Bertrand , Mineurs Bertrand, Ernest Lafages et Veuve Noël Sabine. Il s’agit de Madeleine âgée de 65 ans, Monrose dit Petit Frère, son fils, âgé de 35 ans., Désirée Bandini 67 ans et son mari Jean Paley 54 ans et leur fille Jeannille Bandini âgée de 30 ans.

Sur quatre habitations différentes  donc car il est de bon ton de séparer les conjoints et leur père de leurs enfants.

Au total si l’on ajoute à ces Sosa trois enfants Ambroise Bandini, fils de Delphine Bandini, elle même fille de Désirée, Saint Prix et Étienne Baltimore, fils de Monrose et Jeannille, on peut compter dans ces 4 habitations un clan représentant un total de 9 personnes représentant deux familles sur 3 générations.

Sur l’habitation Mineurs Bertrand on trouve 6 membres du clan sur 9. Il s’agit des jeunes enfants âgés de 7 ans, 9 ans et 15 ans ainsi que leurs mères et une de leurs grands- meres.

Il est étrange de constater que deux de ces habitations appartiennent à des enfants mineurs et à une veuve.

Si l’on considère en outre que D Bertrand et Mineurs Bertrand sont une seule et même famille on peut dire que les sept neuvième de mes ancêtres en 1848 dans ces quatre habitations sont aux mains des Bertrand.

Question légitime. Mais qui étaient donc ces Bertrand ?

Red, gold and green cuisine

La cuisine red, gold and green c’est la cuisine de l’antique Gold Coast, le Ghana, indépendant de la couronne British since 1957. Une petite pensée sur Nkrumah, son premier président décédé en 1970 à l’âge de 63 ans. Je trinque à sa mémoire. Coco à l’eau pour moi. J’ai toujours aimé le nom Ghana. Ghanéen, Ghanéen. On dirait guadeloupéen. Et puis leur capitale est Accra et j’adore les accras. Leur accra culinaire en fait c’est le koose, l’équivalent brésilien du acarajé . Des beignets de haricots corneille frits dans l’huile de palme. Le Ghana c’est plus de 110 ethnies pour environ 26 Million d’habitants. Petit pays coincé entre le Togo à l’ouest, le Burkina Faso au Nord, la Côte d’Ivoire à l’ouest. Chaque ethnie est divisée en clans maternels et paternels. Je ne sais pas pourquoi mais je me verrais bien faire partie d’une ethnie Ghanéenne. Le choix est vaste, je vous l’ai dit, 110 ethnies. Akan, Ewe, Fante, Abron, Dagbamba, Adangme, Dagari, Kokomba, Akyem, Ga… Partir à Accra ? Il suffit d’un visa, d’un billet d’avion (British Airways, Alitalia, Emirates, Tap, Klm, Air France, Afriqiyah) et d’un vaccin contre la fièvre jaune. Après, à vous de décider. Accra ? Kumasi ? Tamale ? Sekondi-Takoradi ? Et avec des GHS en poche, oh la vie est belle. Mais j’ai en tête cette phrase : « quiconque n’a pas été à Kumasi n’ira pas au paradis »

Si vous êtes en manque d’idée il y a des eco tours comme Afiatours

La cuisine ghanéenne est variée en fonction des régions et des ethnies comme tout pays qui se respecte.

Pour bien manger ghanéen il faut aller au chop bar de votre choix comme le Peace chop bar ou le Ata chop bar ou le Mama Vee  Waakeye, le Hwe Nee Nyame Aye chop bar à Accra. En plus chic, Mukase Chic. Ce ne sont pas les chop bars qui manquent. Ou bien comme moi organisez-vous un petit Street food tour : allez d’abord au marché local comme celui de Nima Market. Imprégnez-vous de senteurs et dégustez pour presque rien tous ces délices qui sentent bon l’or, le rouge et le vert du Ghana. Imprégnez vous des odeurs des braises et du poisson grille à Jamestown, Accra par exemple avec les pêcheurs. Bref enjaillez vous. Je dirais même plus, fuyez Accra. Allez à Kumasi. Votre porte-monnaie vous en saura gré. Et il y a de fabuleux marchés notamment la viande de brousse. L’occasion aussi de parler Twi. Une des nombreuses langues du pays.

Je sais que la cuisine afro caribeenne n’en est pas trop éloignée. Tout est à base de racines, légumes et protéines. Que cela s’appelle soup (soupe) ou stew (ragoût), servi dans une sorte de grand bol en terre cuite appelé asanka, une assiette ou une feuille de banane vous dégusterez à la main. Au maximum avec une petite cuillère en plastique. Pas de cuillère, pas de couteau, pas de fourchette. Yeah man. Lave tes mains et mange. À la bonne franquette. Ghanaian Street food. Je connais. Groundnut soup c’est la sauce mafé sénégalaise , la dite sauce arachide. Okro soup c’est le soupoukandja sénégalais à base de gombo. La red red bean soup c’est la sauce à base de haricots cornille. Etc.

Les ingrédients de base :

Fufu (purée de plantain et manioc cuits puis pilés avec energie)

Gari (farine de manioc)

Garden egg (petite aubergine en forme d’œuf) ( noter qu’aubergine en anglais se dit eggplant) (equivalent du jilo bresilien, en aussi amer) (à propos comment on dit maxixe en ghaneen ?)

Banku, kenkey, dukounou (pâte de mais fermentée et cuite à la vapeur) (un peu comme les pamonha brésilienne ou le tamale sud americain)

Okro (gombo)

Abenkwan (noix de palme)

Ému tuo (boulettes de riz)

Tuo zaafi = TZ (farine de millet ou de mais cuite)(un peu comme de la polenta ou du porridge)

Momoni (poisson ou fruit de mer fermenté puis salé, servant de condiment)

Nkwate (beurre de cacahuète)

Waaykye (riz haricots rouges)

Konto (kontomire) feuilles tendres de coco yam (madère) (calalou) (peut être remplacé par épinard)

Koobi (poisson séché )

Cocoyam, yam (igname)

Kokoo (banane jaune, banane plantain mûre)

Kpakposhito (piment)

Shito (oignons rouges, ail, crevettes séchées, gingembre frais râpé, purée de tomate, poudre de poisson fumé, thym, piment coupé en cubes)

Kpakpo Shito (Shito où on remplace le piment par du poivron vert)

Angwamo (riz frit puis cuit)

Tolobeef (bœuf salé )

Akrantie (grasscutter en twi)(bushmeat) (agouti) (akrantie soup ou light soup)

Atwemonom (antilope en twi) (bushmeat, viande de brousse)

Duiker (bushmeat) (cephalophe)

Bush pig (bushmeat) et puisqu’on y est toute la diversité de la viande de brousse qu’on peut retrouver sur trois marchés de Kumasi (Atmwemonom, Kejetia et Central Market) ou sur le marché Kantamanto entre autres à Accra comme guib, civette, écureuil des palmiers, petauriste, genette commune, rat palmiste, aulacode, atheruse à longue queue cephalophe de Maxwell, cephaliphe noir, antilope royale, rat géant, carcopitheque moine, francolin, mangouste naine, pour ne citer que ceux ci.

Ayoyo (feuilles de corète potagère) (Corchorius olitorius) appelé aussi bushsheshe kebewa) traditionnellement servi avec TZ

Red red (Black eyed peas) (haricots cornille)

Dawa Dawa (African locust bean)(graines de Parkia biglobosa, graines de néré)

Goat meat (cabri)

Gizzard (gésier)

Flor (tomate)

Kawu (nitrate de potassium)

Kelewele (aloko, rondelles de plantain frit)

Indomie (marque de pâtes)

Je me pose la question de savoir s’il est possible dans ces conditions de rester slim au Ghana. #fitfam

Car je n’ai pas encore évoqué tous les desserts et sucreries. Je me suis borné au salé . Oh my God. Que ferait Sarkodie ? COMMENT FAIT-IL POUR RESTER SO SKINNY?

Nkate Konto with Koobi

J’adore cette recette à base de peanut butter (pâte d’arachide pour les nuls) , épinards et poisson fumé servi avec de l’igname et ou de la banane plantain.

I come from Ghana where our favourite colors are Red, Gold and Green and where Sarkodie comes from (BET International African Act winner 2012), gosh i cant help but have bragging rights

« God bless my homeland Ghana »

Since i started this blog, i have been trying recipes from all over, so this week, i decided to give Nicki a treat. Traditional is good and when i think traditional i think about my grandma’s yam eto, my aunty Vida’s green akrantie soup(Bush meat soup) or fufu with abenkwan (Palm nut soup)

Ladies and gentlemen i introduce………………. Nkati Konto stew with Koobi

Nkati is peanut butter in my local language(twi) and konto which is spinach with overly salted fish (Koobi)……………..this combination is a delicacy and is highly treasured.

Prep time for this meal is pretty fast and can be cooked in minutes. All ingredients are mostly fresh which makes the meal highly nutritional

All grinding must be done with…

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Pansexual, what else ?

Je veux bien être panaméricaine, panafricain, pancaribeeen. Je veux bien être pan. Pan veut dire à travers. Le premier pan dont j’ai entendu parler c’était panpan cucu fefesse. Tout petit. Pan ça veut donc dire aussi châtiment. Le cowboy fait pan sur l’indien. Il tire à vue. Puis j’ai lu Peter Pan. Puis PAN est devenu chic avec la compagnie PanAm. Une compagnie aérienne transamericaine. Mais Pan pour moi c’est d’abord ce dieu pantheiste aux sabots de bouc et symbole du plaisir et des délices musicaux puisqu’il joue de la flute (de Pan).

Mais voilà que la bienpensance nous affuble désormais de pansexuel. En gros un pansexuel tire sur tout ce dont il a envie, sur tout ce qui bouge il aime montrer ses cornes en forme de lune, sa barbe et sa queue. Il fait la totale. Il joue de sa syrinx sans tabou. On ne dit plus bi, trop restrictif, on est pan pour ne pas dire trans. Il y a le sexe et le genre. Je veux bien. Mais moi je ne suis pas en tout cas pansexuel. Je n’empêche personne de l’être mais je suis hétéro. Pas homo, pas bi, pas trans, pas pan, juste hétéro. Pas zoosexuel, pas vegetosexuel. Quoi que pourquoi pas. Vegetosexuel. Je n’ai rien contre faire l’amour à un arbre, une fleur, une feuille, de la mousse, des champignons de Paris, des truffes, des bolets, des gombos. Et même cosmosexuel et heliosexuel. Je ne résiste pas au  soleil. Thalassosexuel, oui ça j’assume, j’adore faire l’amour à la mer les nuits de pleine lune. Et je revendique même l’auto, l’ego sexualité seul sous la couette. Vous voyez j’ai les idées larges. Je n’ai rien contre porter corne et queue accrochée au derrière. Mais pansexuel. Sorry, brother ! J’ai des blocages. Ce n’est même pas un blocage c’est une absence de désir. Mais je suis encore jeune. J’ai 67 ans. Peut être aurai-je une révélation à 69 ans. Qui sait ? Il y a peut être du Peter Pan en moi.

Ma recette voyageuse pour 2020

Bon, 2019 est feue, enterrée, oubliée, balayée. Je ramasse les confettis, les bribes de souvenirs. Dans dix ans qu’en restera-t-il. Probablement une année où j’ai voyagé pendant 8 mois. Guadeloupe, Guyane Française, Brésil, Portugal, France, Italie, Slovénie, Croatie, Espagne. Depuis septembre je récupère de ces excès au bord de l’Atlantique dans le Pays Basque à Ciboure. Je commence donc l’année en Euskadi. À 92 kilos et 100 grammes. L’année d’avant c’était la Guadeloupe, l’année précédente 2018 c’était Mayotte. Je suis passé de 98 en 2017 à 95, 6 en 2018. Rouler sa bosse, dis donc, ça fait fondre !  Et chaque année je me dis que je ne passerai pas l’année suivante dans le même pays. Je ne sais pas pourquoi mais je sens que 2021 ce sera l’Afrique. Je n’ai pas encore choisi le pays. Afrique du Sud, Guinée Équatoriale, Togo, Ghana, Mozambique, Cap Vert, Angola, Benin. Il y a l’embarras du choix. Et si cela ne se fait pas j’ai toujours île Maurice et Papouasie Nouvelle Guinée sous le coude. Mais en attendant de reprendre mon bâton de pèlerin je continue mon chemin de Compostelle imaginaire. Je cuisine à toutes sauces !

La recette du jour je vous en donne les ingrédients . De la polenta, des épinards, ail, oignons, lait de coco, eau, huile d’olive, fromage de chèvre râpé, poivre, sel, ail, ciboulette, persil, coriandre vert, beurre et boudin antillais. Bah oui c’est de la cuisine voyageuse. Depuis quelque temps je privilégie le sain, le bio et je mélange les improbables au gré de mes délires. Et aujourd’hui c’est le tour de mélanger toutes les choses que j’aime. Bien sûr le boudin est préparé séparément . Et bien sûr on peut utiliser du boudin basque. Ou si l’on préfère des fruits de mer. Je préfère en fait les fruits de la mangrove comme le crabe, les écrevisses et les palourdes mais là c’est un tout autre budget, n’est-ce pas. Soyons raisonnables. D’ailleurs vous remarquerez qu’exceptionnellement je n’ai pas fourré des gombos dans la recette alors que j’adore. Du poulpe ou des petits calamars grillés amoureusement au feu de bois, miam miam, ou à la plancha après les avoir laissés mariner dans du vinaigre balsamique, du citron vert, de la sauce soja sucrée, de l’ail, de l’oignon violet, du miel, de l’aneth ou du piment végétarien (à propos ici au Pays Basque ces petits calamars que je snobais autrefois avant de vivre en Euskadi se font appeler chipirons, en fait ce sont les supions de la Méditerranée). Vous pouvez préférer voire un petit morceau de morue ou des coquilles Saint Jacques et des lamelles de poivron. À la limite, pourquoi remplacer le boudin par les fruits de mer et le poisson ? Osez le métissage terre/mer. Et dégustez votre polenta aux épinards, fruits de mer et boudin. Bah oui, dites vous: I’m worth it. Je le mérite. Et votre boudin bien pimenté, of course ! A la fin de l’année j’ai vu au Carrefour de Saint Jean de Luz des boudins au poisson et aux coquilles Saint Jacques, pourquoi pas en option si vous désirez rester pescatarien à bloc. Et pour l’harmonisation mets-vin je propose un cava espagnol acquis il y a quinze jours à San Sebastián appelé Segura Viudas. Je l’ai acheté à cause de son nom que j’ai trouvé marrant. Segura Viudas, le Secours des Veuves. Si j’ai bien compris. J’en bois une gorgée tous les matins de cette première semaine pour pleurer cette feue année 2019 dont je suis le veuf joyeux. Eh oui il n’y a pas que des veuves joyeuses…. Et pendant que j’y suis je trinque avec vous. Santé, Prospérité, Amour. Joli tryptique que je vous souhaite. À consommer modérément (le tryptique) ! Vive 2020. Destination 90 kilos.